Mr. Park //Yoonmin// ✅

Chapitre 23

Je pénétrai d'un pas fatigué dans la salle des profs, et mon moral déjà bien bas, après avoir donné cours à la classe de Yoongi, descendit encore plus quand je vis qu'il n'y avait ni Jin ou Namjoon. Je m'effondrai à une table et enfouis mon visage dans mes bras en essayant de ne pas fondre en larmes. Depuis l'après-midi de cette dispute j'étais toujours sur les nerfs, j'avais même failli plusieurs fois crier sur Kookie qui n'avait pourtant rien fait. Heureusement j'avais pu me retenir, mais maintenant j'avais envie de pleurer à la moindre contrariété, que ce soit mes lunettes qui glissaient de mon nez ou un coin plié d'une de mes feuilles. Et les murmures des autres profs n'arrangeaient rien, ils ne cessaient de chuchoter comme s'ils avaient peur que moi, l'ami du couple homosexuel, je ne les entende. Mais ils pouvaient bien raconter ce qu'ils voulaient, je m'en fichais.

Mon portable vibra dans ma poche. En le sortant, je vis un message de Kookie.

Bonjour hyung ! Je voulais juste te dire que je t'aime !

Putain. Comme si j'avais besoin de ce message terriblement adorable... Je me levai brusquement en abandonnant mon sac au pied de ma chaise et sortis précipitamment de la salle pour me réfugier dans les toilettes réservées aux professeurs. Là, je baissai la tête en m'appuyant contre le rebord du lavabo et m'appliquai à prendre de grandes inspirations. Je ne devais pas pleurer. Ne pas pleurer. Je grognai quand une larme traîtresse coula sur ma joue et m'empressai de l'essuyer avec rage. J'étais faible. Une vraie merde. Je soufflai par le nez avant de relever la tête pour me voir dans le miroir. Une silhouette derrière moi me fit froncer les sourcils et je me retournai vivement pour découvrir Yoongi face à moi.

Je m'apprêtais à lui hurler dessus quand il plaqua une main sur ma bouche en m'entraînant dans une cabine déserte. Il en referma la porte sans retirer sa main et me plaqua contre le mur en posant son index sur ses lèvres. Aussitôt, j'entendis une chasse d'eau être tirée. Nous n'étions pas seuls, et en plus si quelqu'un nous découvrait il verrait un professeur et son élève étroitement serrés dans des toilettes. J'en avais assez d'être ainsi menacé de toute part ! Je soutins pourtant son regard en essayant de lutter contre ma peine qui revenait. J'entendis un deuxième bruit de chasse d'eau, une discussion entre deux personnes puis une porte qui se referma. Lentement, Yoongi baissa sa main et me lança un long regard :

« - Eh... Ça va ?

- Laisse-moi putain, dégage d'ici ! »

Je voulus le repousser avec colère mais il attrapa mes poignets pour me maintenir contre la paroi et m'empêcha de bouger :

« - Calme-toi Jimin.

- Non ! J'en ai assez ! J'en ai marre de toi, de... De tout putain ! »

Et évidemment j'éclatai en sanglots. Aussitôt, Yoongi m'attira à lui pour me serrer dans ses bras. Ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas eu droit à un peu d'affection alors je me cramponnai à lui en pleurant et bredouillai à travers mes larmes :

« - Me lâche pas... S'il te plaît...

- Je te lâcherai pas Jiminie. »

Je l'enlaçai de toutes mes forces et cachai mon visage rougi par les pleurs dans son cou alors qu'il caressait doucement mes cheveux en murmurant des paroles apaisantes à mon oreille. Et bordel mais je me sentais bien dans ses bras. Je le détestais peut-être mais j'aimais quand il me serrait ainsi contre lui, j'avais l'impression d'être la personne la plus importante au monde. Est-ce que c'était normal ? Il restait mon élève ! Pourtant, je restai blotti dans ses bras, savourant avec un plaisir coupable cette étreinte si chaleureuse. La main tatouée de Yoongi glissa jusqu'à entremêler ses doigts dans mes mèches noires et il déposa un baiser étonnamment tendre sur ma tempe :

« - Je ne te force pas à me dire quoique ce soit. Mais sache que je suis désolé. J'étais énervé et j'ai dit que des conneries. Je te vois pas comme une pute tu sais ? T'es juste... Totalement paumé dans ta vie, et moi j'ai rajouté une couche. Donc désolé. Et je le répèterai pas. »

J'eus un léger sourire en reniflant et essuyai mes joues mouillées sur sa veste :

« - Merci... Mais je te déteste quand même hein.

- C'est ça. Un jour faudra que t'apprennes à être crédible Jiminie. »