6- comme un animal

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C'est vers 18 heures que je rentre dans la baraque de Ruben. Sa mère, Ava m'a téléphonée plusieurs fois mais je n'ai pas répondu étant donné que je voulais être seule et prendre mes repères dans cette foutue ville de merde.

Et d'un coté, je ne voulais pas voir Ruben. Il était très irritant après notre duel et cela m'a fait chier.

Je n'ai pas envie de voir sa tronche, ni celle-ce de sœur la sauvageonne et ni celle de cette Jayleen.

J'entends des éclats de voix dans la cuisine. Curieuse, je pars aller voir avant d'aller faire demi-tour quand j'ai vu les personnes présentent.

— Sorcha ! m'interpelle Ava d'un ton réprobateur.

Pire que mon daron, tu meurs !

— Je me baladais dans la ville, dis-je las. Je ne voulais pas rentrer tôt.

Et puis, pourquoi je me justifie ? Je la connais pas et elle me connaît pas. J'espère que cela ne sera pas comme ça jusqu'à la fin de mon séjour.

— Tu veux manger avec nous ? demande Mallory avec un grand sourire.

Je reste perplexe. J'observe chaque membre de cette famille bizarre. Entre Ava qui me lance son regard d'acier, l'autre débile qui se fâche pour un rien et le lapine rousse qui saute partout en tutu rose, non... ça ne me donne pas envie de bouffer avec eux.

— J'ai pas faim, lâché-je.

Faux.

La bonne mine de Mallory s'efface et elle hoche la tête. Alors que je m'apprête retourner dans ma chambre, le gros con de merde décide d'énerver mes putains d'ovaires :

— Sorcha n'est pas une personne civilisée, maman. Laisse-la partir dans sa tanière.

Je serre les mains quand je sens un certain agacement monter en flèche.

— Cher Ruben, viens-tu de me traiter d'animal ? lui demandé-je froidement.

J'ancre mon regard bleuâtre dans le sien et il fait un sourire provocateur.

— Ce n'est pas ce que tu es, Sorcha ? Tu n'as pas cette notion de famille, tu ne sais pas ce qu'est la famille.

— Ruben ! gronde Ava en frappant le bras. Sorcha, ne fait pas un compte de ce qu'il dit...

Trop tard.

D'une vitesse hallucinante, j'attrape le couteau sur la table avant de lui blesser sauvagement à l'épaule. Il pousse un cri pas très viril et le sang se met à pisser partout.

Je me sens beaucoup mieux, maintenant.

— Oups, l'animal a pas fait exprès, dis-je innocemment droit dans les yeux.

Ses parents s'affolent et partent l'aider. Encore un peu agacée, je tourne mes talons, voulant me casser à tout prix de cette putain de baraque, mais la lapine en tutu a voulu me faire un truc. Sans qu'elle comprenne à sa vie, je cogne sa tête contre le mur avant de fuir comme un voleur.

Je reviens sur mes pas et j'arrive à la salle de sport où les lumières sont allumées. Oh, il y a encore des gens.

Quand j'arrive dans celle-ci, je m'approche d'un punching-ball et sans me protéger les mains, je commence à me battre avec violence contre le sac. À chaque coup, j'imagine que c'est la foutue tête de Ruben que je tabasse.

Comment ça j'ai aucune notion de famille ? Il me connaît ? Il veut mourir ?

Ouais, il veut mourir.

Je déteste quand on parle de ma famille, surtout lorsque on la critique. Ma mère et mon frère se sont barrés à cause de mon stupide de père et s'il y avait une manette pour faire retour en arrière, je prendrai cette putain de manette et me casser avec ma mère.

Ma mère me manque, mais j'ai tellement de haine contre elle aussi. Si elle m'aimait, elle pouvait venir me voir ou me téléphoner, mais visiblement, elle a voulu oublier sa vie en Égypte, elle a oublié moi, sa fille.

Je fous un coup de pied dans le sac et celui-ci se décroche du mur avant d'être valser dans l'autre côté de la pièce.

Les personnes présentent me mirent avec surprise, mais lorsque ils croisent mon regard noir comme l'Enfer, ils reprennent leur occupation.

— Mademoiselle Sorcha, quelle puissance !

Vivement, je me tourne et découvre Jayden avec un jeune homme juste à côté de lui. Un jeune qui lui ressemble terriblement.

— Colère, lâché-je. Il y a un problème ?

Jayden me fait signe de le suivre. Quand nous sommes à l'abri des oreilles, il me dit :

— Le serpent est à Monterrey. Je voudrais que vous et mon fils vous vous infiltrez.

Je ris avec sarcasme.

— Facile à dire ! Et comment on fait ? Et où ?

Jayden tape dans ses mains.

— Nous avons réussi à obtenir l'adresse, précise-t-il, heureux. Il y aura une fête et c'est le moment de vous infiltrer et récolter un maximum d'information. La soirée se passera demain. Hayden vous aidera, il est mieux qualifié pour ce genre de mission...

— Si on se fait découvrir et qu'on me tue, je vous jure je vous hanterai jusqu'à votre dernier souffle, Jayden, lui menacé-je en lui pointant du doigt.

Jayden rigole comme si c'était vraiment à rigoler. Non, mais vraiment. On a que vingt-quatre heures pour préparer un plan et je trouve que c'est assez juste.

— Bon, si vous avez rien à dire, je vais...

— passer votre colère sur des punching-ball ?moque Hayden.

Je lâche un sourire avant de reprendre ma mine habituelle.

— Je pense qu'il est préférable que je retourne chez les Jimenez...

— Attends ! Tu peux rester chez nous !,s'exclame soudainement Hayden. Rafaela m'a dit que tu as poignardé Ruben...

Ah. J'ai oublié ce détail.

Je sens le regard curieux du chef sur moi, mais je tente de rester marbre. Hayden a raison après tout. Si je retourne chez les Jimenez, on retrouvera mon cadavre jonché sur le lit.

— Enfin, je ne veux pas vous déranger...

— Mais non ! On fera connaissance en même temps ! Tu m'as l'air intéressante, avoue Hayden.

Euh... ouais.

Il est chelou lui.

Contrat Entre MafieuxWhere stories live. Discover now