Contrat Entre Mafieux

58- face à face

PDV RUBEN

Le docteur de la famille Hassan ressort de la chambre de Sorcha et vivement ses frères et moi s'approchent de lui, voulant à tout prix obtenir des réponses.

Le toubib recule, un peu effrayé en nous voyant venir vers lui comme des lions affamés mais là, je pense qu'il devrait porter ses couilles car je veux savoir comment se porte Sorcha.

— Sorcha...

— Je vous ai pourtant bien dit de veiller de l'écarter des sources de conflits car sa tension était déjà élevée, réprimande le docteur, les mains tremblantes de peur. Elle a frôlé la crise cardiaque, mais maintenant vous devez la laisser se reposer.

J'ai de la peine pour elle. Entre son père qui est décédé, son nouveau frère et sa nouvelle sœur et le fait qu'elle est à  la tête de la mafia Égyptienne, j'ose à peine imaginer le stress qu'elle subit chaque jour.

Sa vie est telle une tragédie antique.

Le toubib nous donne encore des conseils avant de s'en aller. Les frères de Sorcha parlent entre eux dans leur langue natale et je me sens un peu con sachant que je comprends que dalle de ce qu'ils racontent. Je regrette de n'avoir pas pris comme option la langue arabe durant mes années au lycée.

Irrité, je décide de retourner dans ma chambre mais putain ! j'ai tellement de question qui turbinent dans ma tête et personne ne peut m'aider à répondre.

Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment va Natalya ? Pourquoi Sorcha s'est mis dans cet état ?

Si je pose ces questions aux frères de Sorcha, ils me remballeront. La seule chose que je dois faire c'est d'aller sur place et il y a une seule personne qui peut m'aider... du moins si elle veut.

Sans attendre une seconde, je pars à la recherche de Kelly et la retrouve près de la piscine, les yeux dans les nuages. Je racle ma gorge pour attirer l'attention et la jeune femme tourne sa tête dans ma direction.

— Le Mexicano, que me vaut ta visite ? s'exclame-t-elle en arquant un sourcil.

Je m'assois à côté d'elle en poussant un soupir.

— J'ai besoin de ton aide. Peux-tu m'emmener à l'endroit de tout à l'heure ?

Son visage se décompose avant qu'elle me lance un « non » catégorique. Elle se lève, visiblement mal à l'aise et moi je commence à perdre patience.

— Aller, j'ai besoin savoir ce qu'il se passe ! Je sais que tu ne t'entends pas avec Sorcha mais j'ai besoin de savoir.

— T'as besoin de le savoir car tu n'aimes pas être sur le côté ou bien tu t'inquiètes vraiment pour elle ? s'enquiert-elle, amèrement.

Mais qu'est-ce qui ne va pas chez elle ? En quoi cela la regarde, en plus ?

Je croise mes bras, en la foudroyant du regard.

– Parce que je m'inquiète pour elle, Kelly. Je ne sais pas à quoi tu penses, Kelly, mais Sorcha est une personne bien et comme... tout autre ami, je m'inquiète pour elle.

Elle me lance un lourd regard et comme si elle se sentait observée, elle lance un regard vers le balcon et nous remarquons Azrael nous épier tranquillement. Kelly se retourne et met sa paire de lunette avant me lancer froidement :

— Désolée Ruben mais je ne pas t'aider.

Elle tourne ses talons et me laisse seul dans le jardin, sous ce soleil pétant. Vu sa réaction, je sais qu'elle n'a pas le droit de divulguer de ce qu'elle a vu. Sacha et Azrael parlaient entre eux dans leur propre langue afin que je ne comprenne pas, désormais Kelly est contrainte de se taire.

La famille Hassan n'ont pas confiance en moi.

Mais je les comprends. Je me suis laissé manipulé par une des sbires du Serpent et mes parents ont tout essayé à me convaincre de rester avec eux mais je me suis laissé aller par ma tristesse depuis le jour Sorcha m'a recalé telle une grosse merde. Jamais je n'oublierai ses mots qui m'ont cassés en miette.

Mais maintenant je suis sûr que Sorcha éprouve des sentiments pour moi, mais j'ai cette forte impression qu'elle ne les veut pas. Je dois savoir pourquoi.

Finalement, j'arrive à me faufiler dans la chambre de la jeune femme et bizarrement, je ne la vois pas sur son lit. Normalement, elle était censée se reposer mais où elle est-elle encore aller ?

Inquiet je m'approche de son lit mais j'entends une porte s'ouvrir. Je pivote ma tête et découvre Sorcha sortir de sa salle de bain. Et le seul tissu qui couvre la moitié de son corps est une simple serviette blanche.

Mon cœur prend une allure anormale et je sens une chaleur naître en moi. Je me sens pas bien, là...

Des gouttes d'eaux parsèment sa peau bronzée tandis que ses longs cheveux bruns toujours humides s'arrêtent au niveau de sa taille. Je n'avais jamais remarqué que ses cheveux étaient aussi long mais j'ai toujours voulu perdre mes doigts à travers sa chevelure tandis qu'elle est enlacée entre mes bras... Bordel, je me perds ! Mes yeux se baissent sur ses longues jambes fines et une incendie se déclenche sur moi. Mon pantalon commence à se serrer.

Non, non et non, je me sens vraiment pas bien !

Quand je croise ses grands yeux surpris, je tente de m'expliquer avant qu'elle me projette sa brosse de cheveux dans ma direction. Je l'esquive avec justesse mais je reçois son shampoing dans ma tête, ce qui me m'assomme un peu.

— Sale pervers ! Je ne savais pas que tu allais te rabaisser à ce point ! crie Sorcha, visiblement pas contente de me voir.

— Je ne voulais pas te voir dans cette tenue, me justifié-je, mal à l'aise. Enfin, je suis venu ici parce que---

Quelqu'un toque à la porte, nous faisant tous les deux arrêter dans notre discussion.

— Sorcha, tu vas bien ? s'enquiert son petit frère.

Oh merde.

S'il me voit ici, je ne ressortirais pas vivant de cette villa.

Sorcha m'attrape par le bras et me pousse dans sa salle de bain. Elle me fait signe de me taire avec son doigt plaqué sur sa bouche, accompagnée d'un regard noir.

Elle m'enferme dans la salle de bain et je reste debout au milieu de la pièce comme un demeuré.

Bordel, dans quelle merde je me suis mis...