Contrat Entre Mafieux

27- Sacha Hassan

Mon frère.

Juste en face de moi.

Je cligne plusieurs fois mes paupières comme si je suis victime d'un mirage mais je vois toujours cette même personne qui partage la même couleur des yeux que le mien. Cette personne ressemble à mon père.

Oui, c'est bien Sacha Hassan devant moi, mon petit frère.

Je me sens tout à coup bizarre, comme si plusieurs petites piques de glace me transpercent la peau en même temps. Je sens des larmes qui commencent à se forger aux coins de mes yeux et l'air commence à manquer dans mes poumons.

Mon frère... enfin Sacha s'approche de moi mais je lève ma main pour l'arrêter.

Non, je ne veux pas qu'il m'approche de moi.

Je décide de quitter l'arène en courant. J'ai besoin de solitude et de réflexion. Je m'enferme dans un cabinet et alors que je croyais être enfin en paix, j'entends des voix. Quelques secondes plus tard, elles partent et je pousse un soupir de soulagement.

— Je sais que tu es ici, Sorcha, s'exclame Ruben.

— Je n'ai plus le droit de pisser tranquillement aussi ? m'exclamé-je en essayant d'être froide.

Je l'entends rire à travers la porte et je décide de m'asseoir sur la cuvette en passant une main dans mes cheveux poisseux.

— Pas à moi, Sorcha. Je peux être con sur les bords, mais je sais détecter que quelque chose cloche... Tu as retrouvé ton frère.

Pendant quelques secondes, mon cœur arrête de battre. Je me mords les lèvres pour retenir cette envie de tout exploser.

– Tu dois être contente de retrouver ton frère, alors pourquoi...

Je sors brutalement du cabinet et la porte se décroche de ses accroches. Ruben ouvre grand ses yeux, surpris et je m'approche de lui jusqu'à que je sens sa respiration s'échouer sur mon front.

– Sais-tu depuis combien d'années je rêvais tant que ma mère et mon frère viendraient me voir ? Ils m'ont abandonnés quand j'avais treize ans et je ne les ai jamais revu. Ils m'ont plus contacter, déballé-je sèchement. J'ai fait tellement de recherches sur eux, Ruben et là, comme par hasard je le revois aujourd'hui comme une mauvaise herbe.

Quand je me rends compte que je commence à perdre le contrôle, je m'arrête de suite. Je ferme les yeux pendant quelques instants pour retrouver mes idées avant de pousser un long soupir.

— Enfin bref, j'ai rien à foutre maintenant, ajouté-je en détournant mon regard.

Je m'apprête à sortir de la pièce mais Jimenez me ramène à lui et me froce à le fixer dans ses iris verts.

— Je sais que tu as envie de pleurer, Sorcha. Je peux lire en toi, alors ne te retiens pas...

— J'ai pas envie de pleurer, tu déconnes, dis-je en rigolant.

Il hausse un sourcil et pose sa main douce sur mon épaule.

— Ne te retiens pas.

Je reste silencieuse pendant quelques secondes en le regardant droit dans les yeux et j'ai une espèce de pression au niveau de mon thorax qui me fait terriblement mal.

Je me décale de lui.

— Tu déconnes grave, mec. Je ne pleure pas.

Je sors de la pièce et comme par hasard, je croise Sacha qui m'attend tranquillou pilou dehors. Je lui lance un regard glacial et passe devant lui avant qu'il me suive.

Je dois avoir des explications avec Mao.

— Sorcha...

— Si j'étais toi, je partirais voir papa qui commence à perdre la tête, lui coupé-je vivement.

— Je peux tout expliquer !

— Sacha, juste ta gueule. Va plutôt expliquer tout avec papa, il sera ravi, dis-je avec sarcasme.

Mon frère se poste devant moi pour faire barrage mais sans qu'il comprenne, je lui fous un putain de gifle avant de reprendre mon chemin.

Quoi ? Il croit qu'on va redevenir meilleurs potes comme avant ?