39- de retour

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PDV Ruben

Des jours ont passés et plus aucunes d'elles ont remis sur le tapis le sujet de Théo et de la dernière mission qu'il a fait. Et honnêtement, ça me plaît.

Je déteste qu'on parle à propos de mon frère. Il est bien où il est, on lui a donné une chance de refaire sa vie avec sa famille et je ne veux pas qu'on lui dérange dans son ménage.

L'hypothèse de Sorcha est totalement conne, elle ne connaît rien de ce qu'il s'est passé.

Enfin bref, en arrivant dans le jardin, je voulais chercher un peu de tranquillité pour ma conscience mais mon regard s'arrête sur une silhouette mince près des fleurs.

Elle dans le jardin, c'est une première fois.

Vivement je m'élance vers Sorcha et lui lance arrivé à sa hauteur :

- Tu t'habitues aux plantes ?

Elle me lance un drôle de regard et me fais signe de regarder ses jambes nues.

- Je me dégourdis les jambes toujours meurtries.

Son téléphone émet un bruit et rapidement elle le prend avant de pianoter sur celui-ci. Elle remet dans sa poche en poussant un soupir agacé.

- Putain, cette rousse de Valentina me pète les couilles avec ses sorties--

- C'est une bonne idée aussi. Tu restes à la maison, tout le temps.

Sorcha rigole et tourne ses talons.

- Ruben, je n'ai pas envie de sortir, articule-t-elle. Déjà que les flics sont à mes trousses et puis je n'arrive pas trop à---

Elle perd l'équilibre sur ses jambes. D'un vitesse éclaire, j'arrive à la rattraper par sa taille et rapproche son corps vers le mien. Des putains de frissons me montent à la nuque quand je croise une fois de le plus ses beaux yeux bleus. Cette fois-ci, elle ne paraît pas surprise et pose ses mains sur mon torse. Nous restons ainsi pendant des longues secondes et putain, comment Sorcha est magnifique !

Je m'en rappelle encore de notre première rencontre. Son père m'avait envoyé une photo de sa fille, mais quand je l'ai vu de face en Pologne, elle était à couper le souffle.

Comme si une force me poussait, je sens soudain mon visage se rapprocher du sien et Sorcha ne manifeste rien. Elle se contente de m'hypnotiser avec son regard. Nos lèvres ne sont qu'à quelques centimètres et je commence à avoir le cœur qui bat à la chamade.

Mais, une voix m'arrête brusquement et nous fait séparer.

- Putain, je ne vais pas vous demander ce que vous étiez en train de faire, mais maman vous demande tous les deux au salon, intervient Raffaela.

Ma sœur me montre d'ailleurs son troisième doigt avant de s'éclipser.

Sorcha racle sa gorge et part rejoindre les autres. Quelques secondes, j'arrive dans le salon mais mes pas s'arrêtent brusquement quand je découvre mon frère et sa partenaire.

Euh... quoi ?

Je me frotte les yeux plusieurs fois comme si j'étais victime d'un mirage. Je me frotte mes putains yeux jusqu'à leur faire mal et merde, c'est vraiment Théo devant moi.

Ses yeux se convergent sur moi et il me lance un grand sourire.

Nan... quand même pas... elles n'ont pas osé faire cela...

Mes mères et Sorcha... je suis sûr à trois cents pour cent qu'elles ont invités Théo et Catalina ici, au Mexique, sur un territoire vraiment dangereux pour eux.

Je suis partagé entre la colère et ce sentiment de retrouvaille, car oui ça fait presque cinq putains d'années que je ne les ai pas revu.

Mais je suis terriblement en colère contre Sorcha. Elle n'a pas son mot à dire à propos de Théo. Elle ne fait pas partie de ma famille.

- Wesh, Ruben, depuis quand tu es impoli ? lance Théo pour plaisanter.

Je viens l'enlacer avec une boule au ventre et par la suite, je salue sa femme qui n'a pas du tout changé d'un poil.

- Putain de merde, passer toutes ces sécurités à l'aéroport a failli me faire pisser dans mon froc, rigole Théo.

Catalina lui fout une claque derrière son crâne et nous sourit.

- C'était fou de nous demander de revenir au Mexique après tous ces années... j'espère vraiment nous rendre utile. Je ne voudrais pas crever inutilement, dit-elle.

- Vous n'avez pas l'intention de mourir, intervient Sorcha en lui souriant froidement. Si j'ai demandé à Ava de vous emmener ici c'est pour nous éclairer un peu plus sur l'individu Bellamy Black.

Un silence blanc.

Catalina pousse un soupir tandis que mon frère à côté d'elle, se tend comme un engin masculin en érection. Je passe une main sur mon visage devant la bêtise de Sorcha.

Elle est complètement folle.

- Ah... je croyais qu'on m'allait demander d'espionner un vieux croûton dans le resto du coin, rigole Catalina, mal à l'aise.

C'est trop pour moi.

Je prends le bras de Sorcha avant de l'emmener avec force dans une pièce à part.

Quand je lâche son bras, elle tente de me donner un coup dans mon épaule mais je l'esquive de justesse.

Visiblement, elle n'a pas aimé comment je l'ai emmené ici... comme moi je n'ai pas aimé quand elle fourre trop son nez dans les histoires de ma famille.

- Putain, mais c'est quoi ton problème ? me crie-t-elle dessus.

Et c'est elle qui ose me poser cette question.

Je pose mon poing sur le mur en poussant un soupir et en ancrant mon regard noir dans le sien.

- T'es sérieuse, Sorcha ? Mierda, tu es qui pour prendre des décisions dans ma famille ? À cause de toi, Mon frère et sa femme sont en danger !

Elle ouvre sa bouche, mais je l'interrompt :

- J'en ai ma claque, vraiment ! Ce putain de conflit est entre le serpent et toi. Tu es tellement aveuglée par la vengeance que tu t'en rends même pas compte que tu mets des innocents en danger--

- Ton frère et ta femme sont des assassins oubliés. Ils ne sont pas innocents, crache-t-elle. Ils sont venus ici de leur plein gré.

Je rigole ironiquement.

- Sorcha, tu te démerdes. Ne mets pas ma famille en danger. Si un de mes membres de ma famille est arrivé quelque chose, tu prendras toute la responsabilité... et je n'hésiterai pas à te buter pour ça.

Elle reste silencieuse.

Ces mots avaient du mal à sortir mais je le devais. Je lui regarde une dernière fois avant de partir.

Contrat Entre MafieuxWhere stories live. Discover now