14- angoisse

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Telle une pute enragée, je cours droit dans la direction de Jimenez pour lui balancer une droite dans la tronche, mais dans une rapidité hallucinante, il cale mon poing et me donne un coup dans les jambes pour me faire perdre équilibre.

Je me redresse vite en sentant une petite douleur dans un des mes genoux et Ruben m'attaque avec une série de poing que je tente d'esquiver un par un. Je croise le regard du Mexicain et bizarrement il a toujours son air de taquin sur sa gueule, comme si cela l'amusait.

Mais moi, non. Je commence à m'épuiser en esquivant ses droites et je commence à perdre mon souffle.

D'une poussée, je heurte mon pied dans son flanc et cela lui déconcentre. Rapidement, je tente une seconde fois de cogner un poing près de sa mâchoire, mais fort comme il est, je dois bien l'avouer, il esquive mon coup et nous fait changer de place.

Je me retrouve dos à lui, les bras coincés derrière mon dos et je sens sa respiration chaude s'échouer sur ma nuque. Éberluée, je reste pendant quelques secondes figée pour réfléchir correctement à la situation.

Je n'ai rien compris comment il a pu faire cela... il a fait ce geste avec une rapidité hors norme... je me pose la question s'il n'a pas des gênes de vampire qui coule dans son sang.

— Donc ton point faible c'est le combat à la main, conclut-il avec un brin moqueur.

Je fronce mes sourcils et je tente de m'échapper.

— Et toi ton point faible c'est ton QI égale à un moineau, lancé-je sèchement.

Il rigole avec cet air de victoire. Impossible de voir son visage mais je sais d'avance qu'il doit avec un grand et putain de sourire sur ses lèvres toutes moches.

— tss tss... Sorcha je comprends ta peine. Tu as voulu faire bonne impression, de donner cette image d'une fille pitoyable et invincible... mais tu ne l'es pas ! Je savais qu'au fond, tu voulais juste te la péter.

Je roule des yeux et ayant préparé mon plan, je balance mon talon dans son entre jambe et je réussis à sortir de son emprise. Le con gémit et crispe et je rajoute mon grain de sel en lui assénant une bonne gifle à la égyptienne avant de lui pousser au sol.

Il insulte entre ses dents en se recroquevillant et c'est à mon tour de rire avec un air de carnassier.

– Un autre de tes points faibles, c'est le fait que tu sois con. J'ai d'la peine pour toi, moqué-je.

Je lui tapote son épaule avant d'aller rejoindre Siofra qui n'a pas manqué aucune miette de ce fameuse scène.

J'arrive à côté d'elle et elle me lance un regard avec plein de reproche.

– Tu pouvais y aller mollo avec lui. Maintenant il va se remettre en question, me sermonne-t-elle.

Je hausse simplement les épaules. Après c'est ce con qui a cherché, je lui tout simplement rendu la pièce de la monnaie.

*

Ce soir-là, on m'a obligé de suivre le peuple dans un endroit avec beaucoup de verdure pour fêter une fête dont je ne connais toujours pas la cause.

Mallory m'a forcé d'y aller avec eux, selon elle, parfois il faut penser à autre chose que son job ou encore à sa mission.

Pas faux, mais j'ai juste une seule envie, me terrer en Pologne.

Cela fait des minutes que je suis assise dans mon coin avec un verre de champagne dans la main, en observant des cons danser sur le gazon. Des espèces de chanteurs mexicains avec des grands chapeaux sont présents pour ambiancer ces énergumènes et tout le monde semble heureux.

Puis, il y a moi qui fait tache. Je dois certainement aborder une tête d'enterrement et cela semble contrarier certains, mais bon, m'en fou.

Et puis, il y a cette putain de grenouille qui n'arrête pas de me saouler avec son chant de rossignol depuis des minutes. Je serre fortement le verre entre ma main et pousse un soupire pour évacuer cette agacement.

Mais c'est plus fort que moi.

Avec rage, je donne un coup de pied dans cette putain de grenouille et la fais valser à des kilomètres de moi. Enfin.

Je n'ai pas l'habitude de la verdure et les animaux dégueulasses... Ça change vraiment de mon décor. En Égypte, la vue c'est du sable, rare de trouver une forêt ou encore un horizon d'herbe. Puis en Pologne, je vivais au cœur d'une ville polluante, pas tous les jours de croiser la tête d'une forêt ou d'un papillon.

Enfin bref.

Me faisant chier, je décide d'aller prendre l'air, mais surtout de m'éloigner de ce brouhaha qui m'empêche d'user ma cervelle correctement.

— Toi aussi tu te sens pas à l'aise ?

Vivement, je pivote ma tête vers la droite et vois Jimenez adossé contre un arbre.

— Donc le Grand Ruben n'aime pas les fêtes ? Tu m'étonnes, cette fois-ci.

Il rit et sort une cigarette avant de la fumer. Je lui lance un regard en bais, avant finalement de m'adosser sur le même arbre que lui.

— Et je constate que tu fumes, je pensais que tu étais un petit religieux, soupiré-je.

Il souffle la fumée sur moi et j'ignore, n'ayant plus de force à l'insulter.

— Je ne fumes pas tous les jours. Du moins, je fumes quand je suis stressé, j'aime pas trop les endroits bondés de gens et de plus avec cette histoire avec le Serpent, cela m'angoisse trop.

Il n'est pas le seul. Du moins, cette histoire avec le serpent m'agace mais le fait que ma famille soit inclus dans ce merdier, je ne vais mentir, cela me fait peur. Pour l'instant, je n'ai toujours révélé à Jayden que ce serpent détenait une photo de ma famille.

— Ce n'est pas une raison de se détruire les poumons, Jimenez.

— Mais...

Je prends sa foutue cigarette et l'écrase sous mon talon sous son regard surpris.

— On vend certes de la drogue mais en aucun cas on ne doit pas consommer ce que nous on fabrique, pigé ?

Contrat Entre MafieuxWo Geschichten leben. Entdecke jetzt