32- le pouvoir et l'argent

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PDV SORCHA

Mais qu'est-ce qu'il raconte lui encore ?

Je sens mes joues se chauffer et un sentiment étrange m'empare.

– T'es belle quand tu rougis, ajoute-t-il.

C'est en est trop.

Je lève subitement, ne manquant pas perdre l'équilibre, mais Ruben me prend juste à temps dans ses bras. Je croise son regard forêt et un sentiment de sûreté me parvient quand il enlace ses bras autour de moi.

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté et ses prunelles m'envoûtent. Je pourrais passer des heures à les regarder sans pour autant me lasser. Elles sont si particulières et provoquent quelque chose d'étrange en moi.

Mon coeur prend une allure anormale et vivement, je retrouve les pieds sur terre et me dégage violemment de lui.

— Non, mais t'as un sérieux problème, Jimenez ! cris-je complètement gênée.

Je me mets dos à lui, ne voulant pas du tout qu'il voit dans quel état il me met. Je me sens de plus en plus oppressée. Sa présence près de moi me perturbe.

— Je disais que la vérité---

— Je... je ne rougissais pas ! Il fait chaud !

Il rigole et se met en face de moi.

Je pousse un long soupir.

Bordel, qu'est-ce qu'il est chiant !

Je voulais être seule pour mieux réfléchir. La dispute entre Sybella et moi m'a particulièrement marquée et c'est pour cela que je voulais être seule et observer les dunes de sable.

— Donc, je te fais de l'effet. Je le savais après tout. Comment rester neutre devant une beauté telle que moi, se vante-il en passant sa main dans sa chevelure châtain.

Sans perdre une seconde de plus, je lui donne une petite tape à l'arrière de son crâne. Pas possible qu'il soit si narcissique et arrogant !

— Bon, maintenant tu te casses, lui dis-je sérieusement.

— Hum... j'aime bien ici et tu sais il y a beaucoup de prédateurs dans le désert comme les serpents et des groupes de terroriste. Tu auras besoin de moi.

Je lève les yeux au ciel, amusée. Ce con a réussi à me faire sourire.

Voyant qu'il ne partira pas aussi facilement, je lui fais signe de me suivre et nous nous promenons pas trop loin de la maison.

— Mon père m'envoyait ici avec mon frère quand notre maison familiale a été attaquée, j'ai passé la moitié de mon enfance dans ce trou paumé, dis-je nostalgiquement. On faisait du cheval quand ma mère le voulait, mais c'était très rare. J'ai passé mon enfance à me cacher du monde.

C'est à cause de cela que ma mère et mon père se sont séparés. Mon père voulait que ses enfants affrontrait le monde comme lui et qu'on se défende seuls, mais dans l'autre côté du terrain, ma mère avait peur pour ses enfants et ne voulait pas que je participe à ce monde injuste.

— Mais quand j'avais treize ans, j'en avais marre et j'étais assez grande pour prendre la décision d'entrer dans le monde mon père, ajouté-je. Ma mère a décidé de partir avec mon frère.

— Sorcha qui me raconte sa vie, quel honneur. Je me sens privilégié, dit-il avec sourire.

Et il le faut.

J'avais cette envie de lui révéler un peu mon enfance. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais au fond de moi, il y a une petite voix qui me dit que je peux lui faire confiance.

— Alors pourquoi tu as décidé d'aller vivre en Pologne ? reprend-t-il plus sérieusement.

Je souris tristement et m'arrête de marcher pour lui faire face.

— Pour recommencer une nouvelle vie. Je ne veux plus participer à ce monde injuste. Je veux juste une vie normale.

— En allant en Pologne ? insiste-t-il avec un sourcil haussé.

— C'est un pays qui a un passé qui m'intéresse énormément. Et toi, Ruben, ce monde ne te fatigue pas ?

Il reste perplexe. Visiblement, je lui ai posé une colle, il ne s'attendait pas du tout à une question comme celle-ci. Remarquant qu'il ne souhaite pas répondre à ma question, je reviens sur mes pas.

Il vaut mieux de ne pas trop s'éloigner de la maison, on ne sait pas ce qu'il peut arriver.

— Je ne sais pas, lâche-t-il soudainement. Peut-être un jour, je voudrais arrêter mais il faudra une bonne raison pour que j'arrête cette vie.

D'un côté, je sais qu'il allait me répondre un truc de ce genre. Ce monde-là devient lassant. On se bat du mauvais côté, on se bat pour un rien. On se bat pour le pouvoir et l'argent.

On se bat inutilement.

J'ai peut-être appris comment me défendre, mais j'ai fait le mauvais choix en suivant mon père, car cette vie-là ne me plaît plus. Je ne veux pas être une méchante.

— Du coup, dit-il pour changer de sujet. Que va-t-on faire pour le serpent ?

Retournons à nos montons.

Je pose un doigt sur mon menton et réfléchis pendant quelques secondes.

— Nous avons encore Siofra, elle nous rapportera des informations. On va surtout jouer à la dure cette fois-ci, ce que cette pétasse a fait à ma famille est intolérable.

Une colère commence à s'allumer en moi et la seule chose qui peut l'éteindre c'est la vengeance. Seule cette bouffonne sait ce qu'elle a fait à ma mère mais j'ose imaginer le pire : ma mère est sûrement morte depuis ces années passées. Quel est but de la garder en sauvetage durant des années ?

Je fixe mon regard dans celui de Ruben.

— Cette fois-ci, on va les attaquer.

Contrat Entre Mafieuxحيث تعيش القصص. اكتشف الآن