7- Chez les Rodriguez

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Ça fait maintenant une heure que je suis dans le manoir des Rodriguez et après quelques minutes d'hésitation, je décide d'aller voir les autres, parce que je crève la dalle. Trop même.

Est-ce que cette garce de Jayleen sera là ?

Putain, si elle est là, je vais dormir dehors. Je ne la supporte pas !

— Le loup sort enfin de sa tanière ! crie Hayden en me voyant descendre les escaliers.

Décidément, aujourd'hui c'est la journée des animaux.

— Ça va le pyjama ? Ça à l'air trop grand pour toi... Ma sœur est grosse, finalement !

Ce con réussit à me faire rire, puis il me fait signe de le suivre. Une douce odeur de friture plane dans l'air et quand nous arrivons dans la cuisine, enfin plutôt dans la salle à manger, je ne m'attendais pas qu'il y aura autant de personnes.

Tout le monde a le regard fixé sur moi et j'ai rien à foutre. Ils sont attirés par ma précieuse beauté Égyptienne.

— Voici donc notre chère Sorcha, s'exprime une femme d'une beauté saisissante. Je suis Émeraude, la femme de ce gros tas de merde.

Elle désigne avec son menton, Jayden, qui lui contente d'arrêter de manger. Respect zéro. Je me pince les lèvres pour me retenir de rire. Ça craint de vivre avec une femme qui te respecte même pas.

— Ne fais pas un compte Sorcha et installe-toi, soupire Jayden.

Son fils m'indique une place libre et quand je m'asseois je sens toujours ce putain de regard sur moi. Les dents serrées, je souris au con aux yeux verts qui ne cesse pas de me fixer comme si j'étais un morceau de viande. Je lui montre discrètement mon troisième doigt et son visage se décompose.

Bien fait.

Une personne me sert à manger et quelques minutes plus tard, une conversation se lance autour de la table. L'ambiance est chaleureuse et je me sens tout de suite à l'aise.

— Tu es proche avec ta mère ? me demande Hayden.

J'avale à travers le morceau de viande et vivement je bois mon verre d'eau.

Comment j'adore quand on parle de ma mère !

— Ma mère ne vit plus avec nous, dis-je d'une voix sombre. Mais dans mes souvenirs, oui, on était assez proche.

Il hoche la tête lentement comme pour assimiler les paroles.

Comme s'il avait compris que je ne voudrais pas trop étaler sur ma vie, il me parle alors de la mission de demain. Quelques minutes plus tard, le repas prend faim et je me lève pour retourner dans ma chambre.

— Sorcha ?

Je serre les dents. Oh non.

Je me tourne sur moi-même pour découvrir Jayleen. Oui, la copine de l'autre con aux yeux verts.

— Quoi ?

Elle pince sa bouche en regardant à droite et à gauche.

— Je suis désolée pour le comportement de Ruben, dit-elle avec sourire triste. Il est très mauvais perdant...

— C'est plutôt à lui de venir jusqu'à moi et faire sortir des putains d'excuses dans sa grande gueule, la coupé-je, agacée.

— Tu as failli de le tuer, précise-t-elle les sourcils froncés.

Je lève les yeux au ciel.

— Rectification : Je l'ai égratigné l'épaule. Ce n'est pas ma faute s'il a la peau aussi sensible que des couilles. Dis à ton copain de venir me voir quand il aura plus ses règles.

Puis, je remarque un gosse à côté d'elle. Une petite fille avec des traits similaires que Jayleen. Euh... quoi ?

La gosse me fait un coucou et je fronce mes sourcils.

Jayleen suit mon regard et elle me sourit.

— C'est ma fille, Nila, me présente-t-elle, toute contente.

Je suis perdue. Donc, c'est la fille de Ruben ? Ils ont un gosse ensemble ? Mais pourquoi ils ne vivent pas ensemble ?

— Je m'en fiche, lâché-je, énervée avant de retourner dans ma chambre.

*

Le lendemain.

Émeraude a eu la gentillesse de venir me déposer des vêtements propres. Habillée, je m'apprête à retourner chez les Jimenez en espérant qu'ils ne me tueront pas.

Mais quelque chose me tient la jambe, ce qui me fait arrêter.

Je baisse mon regard et découvre le lutin de hier soir. La gosse de l'autre là, Jayleen.

— Tu veux jouer avec moi à la poupée ? me demande-t-il d'une voix angélique.

Euh... et sur mon front c'est écrit baby-sitter ?

Je tente d'enlever ses mains poussiéreuses autour de ma jambe, mais la mioche est tenace. Comme un cafard qui lutte de rester en vie malgré le nombre de claquette qu'il a mangé dans sa face.

— Je n'aime pas les poupées, lui chuchoté-je.

Elle rigole très fort et comme une conne, je lui tapote sur la tête comme un chien. Mais comment dire à un enfant de se casser ?

— Nila, laisse Sorcha tranquille ! intervient Hayden.

La petite part dans les bras de son oncle et je pousse un long soupir. Fait chier, elle a sali mon leggings.

– Tu n'aimes pas les enfants à ce que je vois, conclut Hayden.

Je roule les yeux.

– Non... c'est juste qu'ils sont compliqués. Je n'ai pas l'habitude avec les gosses.

– Je t'assure, notre Nila est la plus mignonne petite fille qui puisse exister, dit-il avec un clin d'œil. Aller suis-moi.

Sans trop poser de question, je le suis et nous entrons dans le salon. Il désigne avec son menton une housse de vêtement.

— Vas-y, ouvre-le, m'indique-t-il.

Curieuse, je fais zipper le fermeture éclair avant de découvrir avec surprise une longue robe noire. Confuse, j'observe Hayden, puisse sa nièce, qui bizarrement, est calme.

— C'est ta robe pour ce soir.

Contrat Entre MafieuxWhere stories live. Discover now