25- regard familier

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Nous sommes obligés de le suivre étant donné qu'on est cerclés par ces hommes. Jayleen et moi échangeons un regard et nous comprenons que nous sommes dans la merde.

Au moins, les deux ploucs cachés dehors peuvent nous faire sortir de là.

Nous entrons dans une pièce et notre seul espoir s'évapore quand nous voyons Ruben et Hayden avec un visage blessé. Et merde, qu'ils sont cons ! Pas foutu de se défendre.

Un Yazuka me force de m'asseoir sur une des chaises disposées. Je me tends les épaules et lui lance un mauvais regard avant qu'il comprenne qu'il vaut mieux enlever ses sales pattes sur moi.

— Bravo Hayden et Ruben, à cause de vous on ne va pas ressortir vivant d'ici, peste Jayleen.

Elle s'apprête à rajouter un mot de plus mais une lame d'un katana frôle son visage et elle arrête subitement ses gestes.

Bon, tout repose sur moi. Je connais Mao, je dois être juste diplomate. Je dois surtout éviter de m'énerver, car cela va être mal barré.

Nouveau objectif : on doit sortir ici avec tous nos membres.

J'ai fait la promesse à Jayden que je ramènerais ses chers enfants et Ruben en un seul morceau. Je dois juste tenir à cette stupide promesse.

— Du thé ?me propose Mao.

Voyant le visage que j'aborde, il sourit simplement avant de s'asseoir.

— Je croyais que je te reverrai plus, Sorcha, tu es partie si subitement...

— Arrête ton charabia. Tu sais la cause qui m'a poussé de venir ici, le coupé-je subitement.

Il sirote fortement son thé créant un horrible bruit qui m'agace terriblement. Je sers déjà les poings. C'est clairement de la provocation.

— Nous savons que vous êtes mèche avec le serpent, pas besoin de le nier, Mao, intervient Ruben en lui lançant un regard sombre. Nous voulons juste des informations...

— Et vous croyez vraiment tel un con, que je vous donnerai ces informations ? dit-il avec sarcasme.

— Donc j'avais vrai. Tu as tourné dos à mon père, ton ami proche, dis-je froidement.

— Ce n'est pas ça.

Il continue à boire lentement son thé et je perds patience. Je me lève rapidement en sortant ma dague mais un des gardiens se poste devant moi pour faire barrage. Je croise son regard bleu qui me déstabilise pendant quelques secondes. Un bleu dont j'ai déjà croisé, un regard familier.

Son visage est complètement camouflé, je ne peux pas l'identifier.

Je reprends mon sérieux et d'une vitesse hallucinante je contourne le gardien en lui ôtant son katana entre ses mains. Je m'avance vivement vers Mao qui sirote toujours sa boisson avant que je sens un métal froid se poser sur ma nuque. Je me sens obligée d'arrêter mon projet et j'échange un regard avec Ruben.

— Tu es venu jusqu'ici pour connaître si j'étais proche du serpent, Sorcha ?

Je reste silencieuse pendant quelques secondes et il a deviné ma réponse. Il se contente de rire et de se lever. Totalement figée, je fixe Mao qui croise ses bras derrière son dos et il s'approche de moi toujours avec cet air de moine.

— Tu es venu ici pour avoir tes réponses à propos de ton frère et de ta mère ? Ne dis pas que j'ai tort.

Je prends une grande inspiration. Je sens tous les regards braqués sur moi et le métal qui me menaçait la nuque disparaît. Je me sens comme une putain de voleuse.

— Je sais que tu es un ami de ma mère, tu dois savoir où elle se trouve aujourd'hui.

— J'ai un marché pour toi. Si tu veux avoir toutes réponses, il va falloir se battre à l'ancienne, Sorcha, me propose-t-il.

Mon visage s'assombrit vivement. Me battre à l'ancienne ? C'est à dire au milieu d'une arène et mon seul et unique arme est un simple couteau ? Je vais sacrifier ma vie pour des stupides réponses ?!

— Il doit y avoir un mort à la fin. Si tu survis, tes amis et toi pourrez repartir avec vos réponses. Si tu meurs, eh bien, tu emmèneras tes compagnons dans ta chute. Alors ?

La choix se fait vite. J'entends Jayleen me souffler qu'il faudrait refuser cette proposition, mais on n'est pas venu ici pour un rien.

— J'accepte, dis-je sûre de moi.

Mao s'en réjouit et s'éloigne de moi.

— Donc ton adversaire sera lui, dit-il en désignant une personne derrière moi.

Je me retourne et croise le regard azur de tout à l'heure.

— Mais c'est pas équitable ! intervient Ruben, agacé. Je prends la place de Sorcha.

Honnêtement, je ne sais pas comment le prendre. D'un côté, c'est gentil de sa part, mais d'un autre côté, j'ai l'impression qu'il me prend pour une poupée de cire.

L'homme masqué m'observe et cela me perturbe énormément. J'ai vraiment cette impression d'avoir déjà vu ce regard.

Tout à coup, je lui tends ma main avec un sourire froid :

— Bonne chance.

Il la serre lentement et Mao s'interpose entre nous en posant ses mains sur nos épaules.

— Je sens que ce combat va être inoubliable, s'exclame-t-il d'une voix mystérieuse.

Contrat Entre MafieuxOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz