50- De retour

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Je viens enfin de régler quelques problèmes pour le gala de ce soir et honnêtement, je voudrais fuir.

La situation commence à me saturer. Entre une sœur qui veut ma mort et réclame son droit, la bêtise de mon père, bébé Félicia et le reste, je ne dirai pas non pour un peu de repos.

Du genre aller à Dubaï, loin de l'Égypte. Être auprès d'une piscine, un cocktail à la main...

Mais retournons à la réalité.

— Mademoiselle, Madame Hassan vous demande, m'informe la gouvernante au-dessus des pleurs de Félicia.

Je pousse un soupir et console Félicia le mieux que je peux, en vain. La petite fille fait encore ses dents et elle souffre terriblement, et malheureusement je ne rien faire pour calmer la douleur.

À part lui donner un peu de l'héroïne, mais je suis pas assez cinglée pour le faire.

Je jette une œillade sur ma montre et remarque qu'il sera bientôt 19h et les invités devront arrivés dans une heure et demi et bordel de merde ! Je ne suis toujours pas préparée.

La secrétaire, Sarah, entre dans ma chambre tel un tonnerre et vu la tête qu'elle fait, il y a un truc qui cloche.

— Sorcha, il y a un problème avec la restauration ! s'écrit-elle, anxieuse. Il y a eu un accident pas très loin de chez nous et le camion est bloqué ! Il risque d'arriver en retard !

Doux Jésus.

C'est une blague. Mais vraiment.

Je jongle le regard entre les deux femmes et je lâche un petit cri avant de déposer Félicia entre les bras de la gouvernante et de lui ordonner de veiller sur elle et surtout de faire en sorte qu'elle s'endorme.

Je sors de ma chambre, sur les nerfs, toujours avec cette secrétaire qui pleurniche. Je me tourne vivement vers elle, en rogne.

— Et vous attendez quoi de moi, Sarah ? Je ne suis pas le Saint Esprit, mais par contre vous êtes secrétaire.

— Madame...

Je l'interromps vivement :

— Votre taf, c'est de m'aider aussi. Alors faites en sorte que cette nourriture qui m'a coûté un bras arrive à sa destination. Vous savez quoi faire, sinon vous êtes renvoyé.

Sarah bégaye avant de hoche la tête par obligation. Je lui envoie un sourire faux avant d'aller rejoindre ma mère qui va encore se plaindre parce qu'elle a pas eu son brushing.

Et j'en étais sûre !

En arrivant sur place, je vois ma mère se faire maquiller en compagnie de Kelly. Toutes les deux bavardent comme deux amies qui ne sont pas vu depuis un siècle.

J'observe avec colère l'état du salon qui a désormais l'air d'un centre d'esthétique.

— C'est quoi ce bordel ? rugis-je soudainement en faisant sursauter les deux femmes.

Je fais signe aux personnels de nous laisser seules et j'éteins d'ailleurs cette horrible musique angoissante.

— Sorcha, rejoins-nous, s'exclame ma mère en mangeant une fraise. Tu as besoin de repos.

— Et être accompagnée de cette pimbêche ? dis-je en désignant du doigt Kelly. Laisse tomber. Je dois travailler et vous vous mettez à travers de mon chemin. J'ai besoin du salon pour ce soir, alors amusez-vous dans vos chambres.

Ma mère se lève et pose ses deux mains sur mes épaules avant d'ancrer son regard dans le mien.

— Sorcha, tu dois pas  seule gérer cette affaire. Tu es une jeune mère et je comprends que tu souhaites être régulièrement dans la vie de Félicia, mais tu peux pas jongler avec la mafia de ton père...

— Attend, laisse-moi deviner, la coupé-je brusquement. Cette pouffiasse t'a aussi monté la tête ?

Ma mère ouvre la bouche mais pourtant aucun mot ne sort. Prise dans le sac.

Cette Kelly essaie de faire retourner les gens de moi. Je dois écraser cette bestiole avant que ce soit trop tard.

L'incendie de ses vêtements ne l'a pas arrêté et ni le laxatif que j'ai mis dans son verre de lait ce matin.

— Ta mère a raison, Sorcha. Tu es une maman, je pense pas que tu voudrais devenir comme notre père, intervient Kelly avec un air machiavélique. Il va falloir partager la tâche.

J'aurai du mal à admettre, mais cette pétasse a raison.

Je ne veux pas être comme mon père qui a oublié qu'il avait une famille. Je ne veux pas être comme lui. Et j'aime Félicia plus que tout et c'est elle que je dois choisir avant tout.

Mais j'ai aucun candidat en tête. Sacha ne voudra pas, je n'ai pas assez confiance en Azrael et quant à Kelly, c'est un non catégorique.

Une chose est sûre, je dois trouver une personne compétente.

**

21h00

La soirée bat à son plein et je suis satisfaite que mes nouveaux associés sont présents. Par ailleurs, ils m'ont présentés d'autres personnes avec qui je songe faire alliance, cela sera bénéfique pour nous.

Je quitte un de mes invités pour rejoindre vivement Jayleen et son frère jumeau. Ils étaient sur la liste des invités mais je ne pensais pas qu'ils allaient venir. Après mon départ subite au Mexique, je croyais qu'ils ne voulaient pas faire affaire avec moi... Mais ils sont quand même venus.

— Alors voici la nouvelle patronne, pouffe Hayden en me donnant une tape à l'épaule.

Il a failli de la déboîter.

— Et la nouvelle maman, ajoute Jayleen, souriante. Je suis désolée pour ton père, tu tiens le coup ?

Les jumeaux n'ont pas changé, après pas très étonnant... Ce n'est pas en un an qu'il vont se métamorphoser en un vieux croûton.

— Je me sens parfaitement bien. Enfin presque, sifflé-je en voyant Kelly s'accoster près de ma mère.

Cette fille... Je dois l'écraser.

Elle essaie de me rendre jalouse et elle veut surtout manipuler ma mère et je vous garantie qu'elle ne va pas s'en tirer comme ça.

Je bois d'une traite mon champagne, les doigts crispés autour du cristal.

— Alors, c'est elle ta nouvelle sœur, surprend Hayden en la toisant du haut en bas. À vrai dire, elle est pas mal.

Quand il remarque mon regard meurtrier, il perd son petit air coquin.

— Ouais, mais elle restera pas très longtemps ici. Je lui rendrai sa vie en un enfer.

— Sorcha, ne sois pas dure avec elle, me souffle Jayleen. Fais connaissance avec elle, tu changeras ton opinion.

Je rigole avec sarcasme. En ces derniers jours passés avec elle, je peux vous garantir que cette fille est abominable.

Je les laisse seuls afin d'aller me servir un autre verre d'alcool, puis je décide d'aller dans ma chambre pour vérifier si la gouvernante occupe correctement de ma fille.

Mais une voix grave me fait soudainement arrêter. Une voix dont je reconnais parfaitement à qui elle appartient.

— Regardez qui voilà.

Je déglutis et je me tourne lentement avant de faire face à Ruben. Je perds mon sang-froid quand je croise son regard vert forêt qui a la capacité de me déstabiliser, mais je me reprends vivement en ignorant le fait que mon cœur a pris une autre allure.

— Et toi, tu as encore le toupet de venir chez moi, Ruben, dis-je en retour avec un sourcil haussé.

Contrat Entre MafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant