Contrat Entre Mafieux

24- souvenirs mélancoliques

Nous sommes enfin devant la planque de Mao et cela nous a pris quelques jours avant d'arriver à notre destination.

J'observe le manoir japonais dont je connais sur les bouts des doigts. Je connais chaque passages, chaque recoins, chaque couloirs et je sais où nous allons passer. Pas par la porte d'entrée en tout cas.

Revoir ce manoir me fait rappeler des mauvais souvenirs et cela me rends tristement nostalgique. Je me revois quand j'étais jeune et quand on me forçait surtout à me surpasser. Les exercices d'ici ne rigolent pas.

- Et comment ça se fait que tu connais cette maison ? C'est pas ici l'école du dragon, intervient Jayleen.

Malgré dans l'obscurité, je parviens à détecter son regard azur qui pétille d'une curiosité qui m'agace.

- L'école est juste derrière ce manoir et j'étais l'élève préférée de Mao, il m'emmenait souvent chez lui.

Il me donnait des cours supplémentaires. Je m'en souviens encore de cette fameuse réplique à chaque que je réussissais une exercice :

« tu es une fille exceptionnelle, ne gâches pas ton talent. »

Avant, cela me déterminait et j'aimais voir cette étincelle de fierté dans son regard, mais les années passent et je n'avais plus envie de rester au Japon. Je m'étouffais.

Je détourne les yeux et mire les trois mongoles qui attendent mes instructions.

- Les gardes font le tour tous les trois minutes, donc cela nous laisse largement le temps de passer par une fenêtre qui amène à la salle de poison.

- Et qu'est-ce qui nous dit que ton plan ne va pas encore foirer ? cingle Hayden.

Je lui lance un regard noir.

Par contre cela me dérange absolument pas s'il crève en premier.

- Il n'a pas faux, on se jette carrément dans la cage à lion, Sorcha, dit Ruben. Les Yazukas sont déjà au courant de notre présence.

- Vous savez quoi ? Aller tous vous faire foutre, lâché-je sèchement. Que vous voulez ou non, j'irai afin de récolter des informations. Pendant ce temps, cachez-vous, vous devez sûrement avoir cette habitude.

Je m'arme d'une arme à feu au cas où, et leur lance un dernier regard avant de tourner les talons. Quelle bande d'incapable !

Et pourquoi tout compter sur moi ? Il n'y avait pas d'autre alternative qui se présentait sous mes yeux. Ces Mexicains ne me servent absolument à rien.

Je détecte des gardes et vivement je me dissimule derrière un arbre. Telle une voleuse, Jayleen se poste à côté de moi et voyant le visage que je fais, elle me dit en chuchotant :

- Je n'ai pas dit que je ne viendrai pas avec toi.

- Enfin une personne qui arrive à porter ces couilles.

Quand les gardes disparaissent, je fais signe à Jayleen de me suivre et comme je le disais la fenêtre qui amène à la salle de poison est ouverte. Ceci est une mauvaise habitude de Mao.

Je me glisse à l'intérieur suivit de Jayleen avant d'examiner la salle dont une odeur de brûlée plane.

Des centaines de fioles se trouvent juste en face de nous et la Mexicaine s'approche de moi.

- Tu connais tous ces fioles ? me demande-t-elle.

Je hoche simplement la tête.

- Il y en a assez pour tuer l'humanité... suis-moi.

Nerveuse, je m'approche de la porte avant de l'ouvrir. J'examine le couloir avant de faire signe à Jayleen de me suivre. Pour l'instant, il y a rien à signaler mais mon espoir s'évapore quand un garde nous croise.

On se regarde et on s'échange des regards. Puis, il s'apprête à crier les autres mais d'une vitesse hallucinante, Jayleen s'élance vers lui et lui balance une droite avant qu'il s'effondre.

- T'es pas si inutile que ça...

- Et je ne pensais pas que tu allais être si impolie, Sorcha, s'exclame une voix sombre juste derrière moi.

Vivement, je me retourne avant de me confronter à Mao, toujours avec cette aura mystérieuse et dangereuse et qui se dégage de lui.