37- couverture

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J'entends des bribes de voix au loin et difficilement j'ouvre mes paupières avant de les refermer rapidement quand une lumière m'agresse les rétines. Une odeur de désinfectant me vient subitement aux narines et des tiraillements au niveau des muscles me font grincer les dents.

Et il y a ce putain de bip qui me fait chier les couilles.

Sans prendre une seconde de plus, je devine clairement que je suis dans une chambre d'hôpital. J'ouvre lentement mes yeux pour m'y habituer à la luminosité de la pièce et un gémissement de douleur s'échappe entre mes lèvres. Mes yeux parcourent des fils qui relient mes bras à plusieurs machines... what ?

Putain mais qu'est-ce qui s'est passé pour que je me retrouve dans cet état ?

Je commence à m'inquiéter et je tente de lever mes bras, en vain.

Je me mets à réfléchir longuement jusqu'à mes souvenirs me reviennent peu à peu. La bagarre, le coup de poignard, la chute et... et le serpent.

Le serpent !

J'ai rencontré cette pétasse et j'ai perdu contre elle. J'ai perdu à la bagarre.

J'ai honte de moi, même pas je suis en colère contre moi-même. Cette... cette fille était juste devant moi et je n'ai pas réussi, je n'ai pas gagné.

Je commence à gigoter dans mon lit. Il faut que je sorte de là !

J'arrive à arracher les fils qui étaient accrochés sur mon bras et d'une force dont je ne sais pas d'où elle sort, j'arrive à me mettre sur les pieds. Je sens mes muscles s'étirer douloureusement et une douleur me fait gémir au niveau de mon estomac.

Une porte s'ouvre et je croise ce regard vert forêt dont je connais tant. Ruben. Il m'observe avec surprise avant de s'élancer vers moi.

— Sorcha, tu vas où comme ça ? s'exclame-t-il en me remettant dans le lit.

— Je...

Ma bouche est extrêmement sèche. Comme si le Mexicain avait lu dans mes pensées, il me ramène un verre d'eau fraîche. Je le remercie, mal à l'aise.

— Putain, mais qu'est-ce que je fous ici ! pesté-je après avoir bu quelques gorgées.

Ruben passe une main dans ses cheveux bruns.

— L'autre soir...

— Mais ça j'ai compris, du con ! Je m'en rappel de tout mais... aïe !

Oups. J'ai fait un mauvais mouvement qui m'a fait terriblement mal.

Putain ! j'en ai marre de rester dans cette situation là !

Alerté, Ruben pose une main sur mon épaule et tente de me faire rallonger sur le lit, mais se ravise quand il remarque mon regard noir que je lui adresse.

— Il.. il faut que je sorte d'ici, reprends-je plus calmement.

— Quelque chose qu'on essaye d'ailleurs, intervient une voix. Mais convaincre ces toubibs, c'est comme convaincre un chien de miauler.

Je lui lance un drôle de regard avant de détourner mes yeux sur Ava qui apparaît sous mon champ de vision.

— Comment vas-tu ? me demande-t-elle d'un ton maternel.

Je ferme mes yeux pendant un court moment.

— Comment je me sens ? Je viens de me réveiller dans une chambre d'hosto avec le corps comparable à une couille molle et je m'en rappelle clairement cette putain de chute qui m'a envoyé ici, et tu veux vraiment savoir comment je me sens ? demandé-je ironiquement.

Ruben échange un regard inquiet avec sa mère.

Quel drôle de question ! Je me sens pas bien là. Je veux partir d'ici, premièrement. Ma couverture ne tiendra pas longtemps.

— Il faut qu'on la sorte d'ici, annonce Ava en voyant mon état.

— Mais comment ? Les docteurs ne veulent pas---

— Je vous en supplie, il faut que je parte d'ici. Ma couverture ne tiendra pas longtemps. À l'heure actuelle, les flics ont déjà découvert qui je suis réellement.

Ava hoche la tête et sort subitement de la pièce. Quelques secondes plus tard, nous entendons des coups de feus et des cris. Elle revient toute souriante avec un fauteuil roulant.

– Maman, qu'est-ce que t'as fait encore ? s'enquiert Ruben, déjà désespéré.

– J'ai juste fait peur au personnel, se défend-t-elle avec un sourire innocent.

Oh. Mon. Dieu.

J'aime cette femme, elle est trop... baddass !

*

Enfin arrivée chez les Jimenez depuis quelques heures, ils m'ont laissé me reposer dans ma chambre. Le docteur de la famille m'a vite fait consulter et malheureusement, il va me falloir des semaines de repos pour me remettre de cette chute qui pourrait être fatale.

J'entends une personne entrer dans ma chambre et Ruben s'assoit au bord du lit. Ça se voit qu'il se retient de rire devant mon état.

— Aller, vas-y rigole, soufflé-je en roulant des yeux.

Il laisse paraître un sourire.

— Je n'ai pas envie de rire. Tu restes toujours belle, même avec ces hématomes, me complimente-il, sincèrement.

Je sens mes joues se virer au rouge et je racle ma gorge en faisant comme si j'avais rien entendu... mais pourtant, je commence à apprécier ses compliments.

— Du coup... qu'est-ce que tu vas faire ? reprend-t-il.

— Je sais pas. Je fais la une des journaux, ma couverture est tombée et les flics veulent me traquer. Mais je n'ai pas l'intention de lâcher la prise.

— Sorcha, il est préférable que tu repartes en Égypte pendant quelques temps--

— Non, le coupé-je en ancrant mes yeux dans les siens. Cette fille qui m'a poussé l'autre soir, c'était le serpent, j'en suis convaincue. J'abandonnerai pas si vite, Ruben.

Cette pétasse était vraiment le Serpent, c'est évident.

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