26- Retrouvailles

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Je n'avais pas pensé que notre plan allait se foirer à ce point. Maintenant, nous pouvons clairement dire que nous sommes dans la grosse merde.

Je dois tuer cette personne si je veux repartir d'ici.

Fait chier ! Je n'avais pas pensé que cette mission allait aussi loin.

Je fais les cent pas devant mes coéquipiers, totalement inquiète. Pour une fois, je laisse paraître mes sentiments, je n'ai pas la force à les dissimuler. Je suis bien trop préoccupée à trouver une autre solution.

Je pousse un long soupir et observe un court instant mon reflet à travers le miroir. La seule chose dont je parviens à distinguer c'est cette peur qui dessine sur mon visage.

J'ai terriblement peur.

— Sorcha, calme-toi, c'est juste une simple bagarre.

Je ris nerveusement et me pivote vers la Mexicaine.

— Le bémol, je dois tuer cette personne. Je refuse de tuer une personne.

Elle me lance un regard confus avant qu'elle ouvre grand ses yeux.

— Attend, ne dis pas que tu as jamais tué une personne, Sorcha ? demande-t-elle, hésitante.

Ça y est.

Je me laisse tomber sur le banc et quand je croise le regard de Ruben, je me sens tellement mal à l'aise que je suis obligée de fixer le sol.

— Non. Jamais, dis-je dans un soupir.

— Super ! On va se faire tuer ! Quelle idée de suivre cette fille qui est reconnue pour la perfection de ses missions ! s'exclame Hayden Avec sarcasme.

— Hayden ! Tu pourrais au moins la comprendre...

— Depuis quand tu prends sa défense, Ruben ? Je te vois bien dans ton petit jeu. Tu t'intéresses à cette Égyptienne inutile.

La tension monte et Ruben se lève avant de pousser Hayden au sol.

Rapidement, Jayleen et moi nous les séparons avant que la situation ne se dégénère. Putain, pourquoi ils se battent encore ?!

— Écoutez-moi les p'tits cons : Ce n'est pas l'heure de se battre ! On est déjà dans un pétrin, alors ne rajoutez pas une couche, s'énerve Jayleen en tenant le bras de son frère.

Je regarde intensément Ruben et il cède finalement.

— Je n'ai certes jamais commis aucun meurtre, mais cela ne veut pas dire que j'ai peur d'ôter la vie, lâché-je sérieusement. Nous sommes dans un gros problème et je n'ai pas d'autres solutions qui s'offrent à moi. Je devrais donc tuer ce Yazuka.

Je dois donc briser cette promesse que j'ai faite à ma mère. J'ai toujours fait mes missions en évitant de tuer l'ennemi, cela ne valait pas la peine d'en tuer. Ma mère est une personne douce et le monde de mon père ne lui plaisait pas. Mais quand j'ai commencé à participer peu à peu au monde noir de mon daron, je lui ai fait la promesse que je ne tuerai personne.

Une tristesse m'accable soudainement. Ma mère devrait avoir honte de moi. Je fais tout cela pour sauver notre peau.

— Écoutez, si je n'ai pas réussi, prenez la fuite.

— Non ! On les empêchera de te tuer...

— Jayleen n'oublie pas que tu as une fille et Jayden veut que vous revenez vivants, la coupé-je subitement. J'ai assez confiance en vous pour quitter cet endroit.

Un homme vient m'annoncer l'heure. J'ai l'impression d'avoir entendu les cloches de la mort qui sonnent de loin. Ruben me tend mon katana et je prends une grande inspiration.

Je me dirige vers l'entrée de l'arène avec le cœur battant à la chamade. L'homme me fait signe d'entrer dans l'arène. J'avance à petit pas en observant le peu de gens présents. Les dirigeants des Yazukas, quelques élèves et les petits cons qui m'ont suivis jusqu'ici.

Je me poste en face de mon adversaire et son regard azur me perturbe toujours autant. Il semble dire plusieurs choses... mais j'ai cette impression de déjà vu. Nous regardons droit dans les yeux dans ce silence assourdissant, mais au lieu de nous juger du regard, j'ai l'impression que nous essayons de lire dans nos pensées.

L'arbitre annonce haut et fort le début du combat. Dans un geste vif, je sors mon katana de son étui et mon adversaire fait de même. Nous commençons à nous tourner autour mais aucun de nous ose faire le premier pas.

Il est impossible pour moi de l'attaquer, je n'ai pas ce courage. Quelque chose m'en empêche.

Cette promesse que j'ai faite à ma mère mais ce regard qui bouleverse mes pensées.

C'est trop pour moi.

Je lève mon regard vers Mao et je laisse tomber mon katana sur le sol poussiéreux.

Je ne peux pas faire ce genre de chose et Mao le sait en plus.

De plus, je vois Hayden qui commence à s'affoler et qui insiste à sa sœur de partir, mais têtue comme elle est, elle reste planter là ainsi que son ami, Ruben.

Je reporte mon attention sur mon adversaire.

— Je préfère mille fois que tu me tues, j'ai une promesse à tenir, lui dis-je.

Il reste silencieux et ses prunelles se font de plus en plus étranges, comme s'ils étaient embuées.

Tout à coup, il laisse tomber son arme au sol et ses maîtres commencent à crier sur lui.

— Nous avons une promesse à tenir, Sorcha, s'exclame-t-il subitement avant qu'il détache le tissus qui lui camouflait le moitié du visage.

Quand le tissu noir tombe sur le sol, je cligne plusieurs fois mes yeux avant de me mettre à reculer.

Ce visage, ce regard, ses traits masculins qui me font rappeler terriblement mon père.

— Sacha ?

Contrat Entre MafieuxOnde histórias criam vida. Descubra agora