11- les balles

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Nous arrivons sur place assez rapidement. Le Fausto est désert et malheureusement, je vois aucun corps échoué sur le sol poussiéreux.

Le Fausto est en fait un endroit où il y a plusieurs entrepôts regroupés. Des vieux entrepôts. C'est un endroit où plus personne n'y va, alors Jayden s'est approprié cet endroit pour stocker et produire sa drogue.

Malgré le fait que je suis à la recherche de quelques indices dans le Fausto, les paroles de ce Timéo me repassent dans la tête comme un putain de disque.

On ne peut pas fuir... les racines me rattraperont...

Pff, n'importe quoi !

Ma mère a réussi  à fuir sa vie, alors pourquoi cela ne marcherait pas avec moi ?

Enfin bref, je dois penser à autre chose.

Je pousse un soupir et monte les escaliers d'un entrepôt. Je balaye du regard la pièce et plusieurs caissons de drogue s'y trouvent.

Quelques minutes plus tard je reviens sur mes pas, un peu déçue de n'avoir rien trouvé.

— Alors ? fait Timéo en me voyant arriver.

— Ils ont laissé aucune trace derrière eux. Ils n'ont pas volé la marchandise on dirait... les caissons sont encore pleines.

J'entends des rires venir vers nous. Curieuse, je me tourne pour voir Ruben et sa pote Jayleen venir vers nous, en se tapant un fou rire. Je roule des yeux et me retourne vers Timéo.

— Un problème ? demande-t-il en voyant mon agacement sur le visage.

— J'ai envie de partir, lâché-je.

— Timéo, tu es là ! Salut Sorcha ! s'exclame joyeusement Jayleen.

Je ne prends même pas la peine de poser mon regard sur elle et surtout ni la répondre. Elle a beau faire des efforts, je deviendrai jamais amie avec elle.

On m'a envoyé au fin fond du Mexique pour accomplir une mission, pas me faire mumuse avec des mexicains.

— Vous avez trouvé des pistes ? demande le grand frère de Jayleen.

— Non à part des balles en couleur de bronze. Rien d'intéressant, soupire Ruben.

Je me force à poser le regard sur lui.

Je lui fais signe de montrer un de ces cartouches. Quand il me donne un, je me mets à l'examiner et je reconnais facilement ces cartouches. Ils viennent d'Égypte. Je le sais car j'en ai déjà utilisé.

— Ça vient de chez moi non seulement par la forme qu'il y a dessus mais je connais un seul artisan en Égypte qui écrit ça sur les cartouches.

Je leur montre l'écriture en arabe bien ancré dans le bronze.

— C'est écran sang en arabe, leur traduis-je.

— Mais comment tu sais que cela vient d'Égypte ? demande Ruben, les sourcils froncés. Il pourrait avoir d'autres gars qui font les mêmes cartouches.

Je ris jaune. Ce genre de balle est très spéciale. Elle a été forgé avec une sorte de bronze qu'on trouve très peu sur Terre, et ce qui la rend plus spécial c'est que la pointe de cette balle est hyper bien aiguisé et même si elle vous effleure, il peut y avoir des graves conséquences.

— J'ai déjà vu ce genre de balle, annonce Jayleen attirant tous les regards sur nous. Mon cousin, Alexandre est dans la ligue des Assassins et un jour il m'a montré sa munition et il y a ce genre de balle aussi.

Safir, l'artisan de ces cartouches spéciales est aussi le fournisseur de nos alliées et la Ligue des Assassins en fait partie.

Mais maintenant, je pose la question comment ces balles ont pu se retrouver ici. Ô grand jamais Safir oserait nous poignarder dans le dos en fournissant ces créations à nos pires ennemis. Safir est dans la famille depuis très longtemps, je souhaite vraiment pour lui qu'il nous ne trahit pas.

— Mon père n'a toujours pas envoyé ses soldats ici et vos fournisseurs de munition se trouvent aux États-Unis. Alors pourquoi ces cartouches se retrouvent ici ? questionné-je, confuse.

Le clan du serpent est complexe...

— Ça vous dit de manger une pizza ? propose subitement Ruben.

Timéo s'enjaille ainsi que sa sœur. Tous les regards sont tournés vers moi et je m'apprête à refuser l'offre jusqu'à la petite voix en moi me dit que je n'ai rien mangé depuis ce matin.

Résignée, j'hoche la tête.

Quelques minutes plus tard, nous sommes tous autour d'une table en attendant nos pizzas.

Je reste en retrait de la conversation et réponds aux messages laissés de Zéno, mon ami polonais. Ça me rend triste de l'avoir laissé sans nouvelle de ma part. Avec Zéno le feeling est passé rapidement entre nous, moi qui suis méfiante aux inconnus, j'ai su baisser mes armes rapidement avec Zéno. Il ne sait pas ma vraie vie, mon autre monde. Il ne sait pas que j'ai du sang sur les mains. Il ne sait pas que je suis la fille d'un grand mafieux Égyptien.

— Tu en as des amis en Égypte, Sorcha ?

Je décroche mon regard de mon écran pour regarder Timéo. Pourquoi il me demande ça ?

Calme Sorcha... c'est ton allié. Il ne va pas t'anéantir...

— Je n'ai que deux. Siofra et Sybella, réponds-je simplement.

— C'est dommage qu'elles ne sont pas là. Je parie qu'elles sont magnifiques et gentilles surtout, lance Ruben en regardant le plafond.

Je vois Jayleen lui donne un coup de coude dans les côtes et j'arque simplement les sourcils avant de rigoler, ce qui surprend tout le monde. Siofra et Sybella ? Gentilles ?

C'est l'hôpital qui fout de la charité !

Ces filles-là sont plus folles que moi, vraiment.

— Entre elles et moi, je dirai que moi, Sorcha Hassan est la plus gentille, dis-je avec un sourire amusé.

Ruben ouvre grand les yeux et me montre d'un doigt son épaule.

— Tu m'as poignardé l'épaule, je te rappelle !

Je lève le regard au ciel.

— Je t'ai effleuré ! le rectifié-je pour une énième fois. Et puis, Jimenez, je te rappelle que tu as failli m'amputer la main. Donc on est quitte.

Ruben pousse un long soupir, résigné, et la serveuse vient nous déposer nos pizzas. Je prends mon verre de coca et m'apprête à le boire mais d'un geste maladroit, la serveuse me renverse le liquide sur moi.

Je reste stoïque pendant quelques secondes.

— Oh mon Dieu, excusez-moi ! Je vous jure, je n'ai pas fait exprès---

— Ce n'est pas grave, dis-je, agacée.

Je me lève et m'excuse auprès des autres avant d'aller vers les toilettes. Quand je rentre dans celle-ci, j'entends des pleurs étouffés.

Contrat Entre MafieuxWhere stories live. Discover now