Contrat Entre Mafieux

16- regard perturbateur

Sorcha en média ❤

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L'avion s'est décollé depuis huit heures en direction du Japon, et moi qui voulais un peu repos durant ce vol, j'ai l'impression d'avoir des gosses à côté de moi.

Ils parlent tellement fort, rient tellement fort... je n'en peux plus !

Je tourne ma tête vers le hublot pour contempler un horizon de nuage. Je voudrais tellement envoyer mon corps à travers ces nuages, ça à l'air tellement apaisant...

Bon, ça c'était bizarre.

— Mais du coup, est-ce qu'ils savent qu'on vienne leur voir ? me demande Ruben.

— Non. J'aime bien l'effet surprise, dis-je d'une voix neutre. Et s'ils savaient qu'on allait venir, ils feront en sorte de nous interdire.

J'ai déjà eu affaire aux Yazukas et je peux vous dire qu'ils ne partent pas  de la main la moins forte. Ils ont leur propre technique de combat, ils ont leur propre stratégie, ils sont organisés. Les mafias orientaux se démarquent beaucoup des mafias occidentaux.

— Ils le sauront quand nous arriverons là-bas, soupire Hayden. Il n'y aura plus d'effet surprise.

Je lève mon doigt pour l'arrêter.

— J'ai pensé à tout. On ne s'arrêtera pas à Tokyo, c'est trop dangereux.

Hayden et sa sœur jumelle s'échangent un regard et je me contente de garder mon silence.

— Sorcha, il vaut mieux dire tout de suite ta surprise, intervient Ruben.

Je hausse un sourcil et lui montre ma montre.

Il saura dans quelques heures et je parie que ces cons qui me servent à rien vont adorer ma surprise !

Mais je souhaite qu'ils ne vont pas faire un truc hyper bête, comme se mettre la vie en danger facilement. Les jumeaux s'amusent à brûler des mouchoirs et la hôtesse de l'air qui passe, s'arrête et arrache le briquet entre les mains d'Hayden. Pire que des gosses ces cons... j'ai peur s'ils foutent ma vie en péril à cause d'une de leur connerie.

Je ferme les yeux afin de me reposer un peu, mais comme si tout le monde est contre moi, Jimenez décide de s'asseoir en face de moi et dépose ses longs jambes sur mes genoux.

– Jimenez, tu as deux secondes pour dégager tes baguettes sur moi avant qu'une balle parte entre tes yeux, menacé-je en ouvrant mes yeux, agacée.

Le débile fait un sourire provocateur et d'un geste de main, j'enlève ses jambes sur mes genoux.

– On doit savoir autre chose à propos de ces Yazukas ?

Je pousse un soupir et me redresse correctement dans mon siège.

– T'as le choix entre défendre ou de fuir. La mafia Japonaise et leur technique de combat sont très spéciaux, dis-je vaguement.

— C'est pour cela tu es partie à l'école du Dragon ? insiste-t-il.

Putain, il commence à me faire chier avec ses questions !

Pourquoi me poser autant de questions ? Pourquoi il veut savoir tout ça ? Quel est l'intérêt ?

Malheureusement, tel un enfant, je sens son regard vert forêt sur moi et je suis bien obligée de répondre car si je ne réponds pas, il va me casser les pieds jusqu'au retour au Mexique.

— Mon père a voulu que je m'enseigne là-bas. Il voulait me transformer en une arme ou un soldat. Dans cette école, on t'apprend pas que te défendre avec les mains, mais c'est tout un univers. Tu ressors de cette école, je peux te dire tu ne te sens plus humain, tu ne ressens plus aucunes émotions, tu es une machine à tuer.

Autrement dit, cette école est une torture, elle te fait un lavage de cerveau. On te répète sans cesse que tu es né pour tuer.

Juste en repensant à cette fidèle phrase d'un des maîtres de cette école, un frisson me monte à l'échine.

— Ce qui explique ta personnalité de merde, conclut-il.

Je lui montre mon troisième doigt avec un sourire faux et croyant qu'il va me ficher la paix, je sens davantage son regard m'analyser. Un regard très perturbateur et qui me met mal à l'aise. Je tente de rester marbre et de me concentrer sur le hublot, mais comment vous dire son regard devient de plus en plus insistant et j'ai l'impression d'avoir perdu le contrôle de ma respiration. Je plante mes ongles dans le siège et Dieu merci, Jayleen interpelle Ruben et celui-ci part la voir.

Je reprends ma respiration lentement et d'un regard furtif, j'observe Ruben qui est de dos à moi.

Qu'est-ce qui vient encore de se passer ?