15- retourner sa veste

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Le con m'observe d'un regard intense sans rien dire. Pourquoi il m'observe comme ça ? Il contemple ma beauté ou bien j'ai un truc sur mon visage ?

Gênée, je détourne mon regard et me concentre à fixer la voiture rouge en face de nous.

— je m'attendais pas du tout que tu sois aussi protectrice, avoue-t-il.

Un petit sourire étire mes lèvres avant que je reprenne mon visage sérieux. J'étais hyper protectrice envers mon petit frère, mes parents me faisaient assez confiance pour que je le surveille. Mais depuis qu'il est parti, mon côté protecteur s'est dirigé vers amis, qui sans cesse sont en danger. Et paradoxalement, je me mets aussi dans des situations dangereuses... rectification : je respire, je suis en danger. Et cela depuis ma naissance.

— Cela te choques, Jimenez ? demandé-je, le regard toujours rivé sur la voiture rouge.

— Non, tu me fais rappeler une personne... enfin bref. Soyons sérieux.

Je suis obligée de me retourner vers lui et je le toise de la tête aux pieds. Lui, sérieux ? Même dans des situations à risque, le gars est même pas sérieux.

— Quoi ? demande-t-il en remarquant le regard que je lui lance.

Je pouffe de rire.

— Toi, sérieux ? C'est très ironique.

Il roule des yeux.

— Bref... tu as trouvé des pistes à propos du serpent ?

Des pistes ? Ça fait presque une semaine et demi que je suis ici et je n'ai toujours pas avancé. Rien ne s'est avancé. Cette connasse est très maline, que faire ?

— Il faut que j'envoie Siofra sur le terrain, si tout se passe bien, on aura des pistes. C'est dur à dire, mais Siofra est notre seul espoir, dis-je, la gorge nouée.

— Hmm... mais les cartouches de balles ? Ça peut être une piste ?

Ah... j'ai oublié.

Les fameuses cartouches, il faut que je contacte mon père mais le bémol le vieux va encore m'énerver. J'ai pas besoin de lui, c'est ma mission.

*

Quelques jours plus tard.

Siofra s'est enfin infiltrés chez les Alano. Maintenant sa prochaine étape, c'est de se sympathiser avec la maîtresse de la maison, c'est-à-dire, Anna Alano.

J'ai confiance en Siofra pour qu'elle fasse attention à elle-même, j'espère juste que cette mission ne se foira pas, car tout le monde repose l'espoir sur mon amie.

Mais il faut chercher d'autres plans.

Réunis tous dans le salon des Rodriguez, nous remplissons une sorte de tableau où se trouve inscrites des informations sur la secte chelou du serpent.

Au fur et à mesure que Jayden colle des images de quelques des associés du Serpent, j'ai eu l'impression que mon cœur s'est arrêté de battre.

Oh. Mon. Dieu.

Ne dites pas que ce mec est un allié de mon ennemi ?! Ah non, je peux pas y croire !

– Sorcha ? Un problème ? me demande Jayden.

Visiblement, j'ai laissé paraître mes émotions. Après, comment les retenir à ce moment même ?

Mon cerveau a carrément fait un bug. Je me lève pour m'approcher du tableau et mire minutieusement la photo. Putain, c'est bien lui.

Yeux bridés, cheveux poivre et sel, habillé comme un moine. Ouais, malheureusement, c'est lui.

– Je connais ce type, c'est un des dirigeants des Yazukas, la mafia Japonaise, dis-je à bout de souffle.

Autrement dit, c'était mon tuteur.

Mais, comment ça se fait qu'il est un des alliés de mon ennemi ? Il est assez proche avec mon père... Putain si mon père savait ça, il y aura un massacre !

— Voici Mao Saito, une des têtes des Yazukas et un des fournisseurs d'armes du clan du Serpent, décrit Jayden.

Il est aussi un de nos fournisseurs d'armes.

Je sens mon visage devenir blême, puis je prends une grande inspiration pour me reprendre.

— Il est un de nos fournisseurs et je le connais trop bien, dis-je sèchement. Vous êtes sûr qu'il fait partie du clan ennemi ?

— On a des espions dans les quatre coins du monde, Sorcha. Mais comment ça tu le connais ?

Je pousse un soupir et pars m'asseoir à côté de Ruben.

Visiblement, la situation commence à corser. La liste noire, ma famille, maintenant nos fournisseurs... c'est qui le prochain ? Mon père?!

— C'était un de mes tuteurs dans l'académie du Dragon, et un ami proche de mon père. La question c'est comment et pourquoi il a retourné sa veste ?

— Peut-être il est mieux payé avec le serpent qu'avec ton père, propose Ruben.

Je lui lance un regard glacial et de suite, il sursaute et décide de fermer sa gueule.

J'ai encore le cerveau embrumé, mais je parviens d'en ressortir un plan qui ne semble pas déplaire les autres :

— Étant donné qu'on a un pion chez les Alano, je propose qu'un groupe part avec moi au Japon et faire la rencontre de notre cher Mao.

Un silence plane et les regards s'échangent avant que Jayden lâche :

— Hors de question. C'est trop risqué.

Bon, finalement le chef n'est pas partant.

Je roule des yeux.

— En quoi c'est risqué ? Je serai avec eux et je connais le Japon sur le bout de mes doigts. Mao nous ne fera rien.

Le Mexicain se lève et me foudroie du regard, mais je reste indifférente, les bras croisés et toujours assises sur le canapé.

Si je me lève, croyez-moi, ça va mal partir.

— Tes amis ne sont pas nos amis, mademoiselle Hassan. Qui sait ? Peut-être il tuera un de vous et la situation va se dégénérer encore plus. Je refuse d'envoyer mes proches au Japon !

— Jayden, si vous voulez qu'on mette fin à ce putain de merdier, il va falloir faire confiance. Soit vous accepter sans rechigner, soit je mets fin à l'alliance. Désormais, le choix est entre vos mains.

Jimenez me tient le bras et je sens son regard réprobateur sur moi, mais j'ai totalement rien à foutre. Quoi ? Il faut stopper les caprices. Dans le monde dans lequel nous vivons, mourir est récurrent et il va falloir s'y habituer.

Bref.

Jayden ancre son regard dans le mien et je le soutiens avec facilité. La tension commence à se faire sentir et tout à coup, Jayleen se lève, provoquant tous les yeux sur elle.

— Je viens avec Sorcha. Je veux finir pour de bon cette mascarade !

— Jayleen, gronde le père.

La fille fait un sourire désolé à son père.

— N'oublie pas qu'il y a la liste noire et Nila, Catalina, son mari et ses enfants sont dessus... enfin tout le monde est dessus. Je ne veux pas qu'un de mes proches meurent à cause de vos gamineries. Donc je pars au Japon avec Sorcha, que tu le veuilles ou non, continue-t-elle d'une voix sérieuse.

Super, j'aurai la chieuse avec moi ! Finalement, je veux tout abandonner.

— Bon si vous deux vous partez, je viens avec vous, annonce Ruben à côté de moi. Je pense que vous aurez besoin des bras d'un homme pour vous réconforter.

Ma main part tout seul derrière le crâne du con.

Ce gars commence à me pomper l'air !

Je jette un dernier regard à Jayden et lui souris d'une manière victorieuse.

— On part donc ce soir.

Contrat Entre MafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant