Chapitre 17 : Michael

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Je déglutis et regarde tristement le visage paisible de celle qui était quand même mon amie. J'essaie de déterminer l'emplacement de sa main sous l'épaisse couverture et la serre tant bien que mal en reniflant.

    Karl pense qu'il est temps de partir et me prend l'épaule pour m'attirer vers la sortie. Je ne peux m'empêcher de demander au médecin qui s'active autour de sa patiente :

     - Elle va s'en sortir ?

     - Te fais pas trop d'illusions, petit.

     Je le regarde avec effroi tandis qu'il continue de laver différents instruments de torture destinés à soigner mon amie. Karl m'entraine un peu plus fort vers le couloir central et je me laisse trainer.

     - Il faut qu'on parle de trucs importants.

     Je me demande pourquoi mon supérieur m'informe de choses importantes sans en parler prioritairement aux autres. Je n'ai rien d'exceptionnel, on ne peut pas dire que je suis son grand ami, mais il a l'air d'avoir confiance en moi. Nous nous dirigeons, comme d'habitude vers le fond du souterrain où se trouve la salle des réunions. Je me laisse tomber sur une chaise, et gratte d'un air las un petit bout de bois qui dépasse de la table. Karl s'assois en face de moi et rapproche sa chaise.

     - On a assez d'infos à mon goût, commence-t-il. On va pouvoir passer à l'action. Bien sûr, j'en parlerai au chef avant mais à mon avis, tout est près.

     - Vous allez déjà lancer l'assaut ? m'exclamé-je en me redressant.

     - Ouais.

     - Comment allez-vous vous y prendre ?

     - C'est trop long à t'expliquer, à vrai dire, notre plan n'est pas encore très bien ficelé, mais on s'en sortira, comme toujours, ne t'inquiète pas.

     - Je dois donc comprendre que je ne viendrai pas, marmonné-je, en croisant les bras.

     - Pourquoi viendrais-tu ?

     - Parce que tu m'as dit que vous aviez besoin de main d'œuvre.

     Karl s'esclaffe, mais c'est plutôt un rire jaune :

     - Et on va prendre le premier crétin venu ? Non, Mike, tu n'es pas encore assez prêt. Nous on embarque que les pros.

     Je grogne tout de même et jure de m'entrainer le plus intensément possible. J'ai toujours rêvé de participer à l'un de leurs assauts. J'ai envie de me sentir utile. Mais bien entendu, je ne sais absolument pas comment je réagirais lorsqu'il s'agirait de tirer sur un ennemi. Nous avons rarement échoué, lors de nos missions. Le plus souvent, nous revenons en pleurant quelques morts, mais en ayant sur les mains, le sang de notre principale victime. En France, nous avons déjà éliminé les dictateurs du troisième, neuvième, vingtième, douzième, dix-septième et cinquième état. Qu'est devenue la politique dans ces endroits là ? Nous ne le savons pas. Et nous évitons de retourner deux fois dans un même état.

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