Chapitre 38 : Michael

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Des coups fusent, des insultes, le sol tremble et j'essaie tant bien que mal de leur faire entendre raison. Ce ne sont que des imbéciles. Nous traversons une période difficile, une embuscade vient d'avoir lieue la veille, nous déplorons de nombreux morts, et ils se bagarrent comme des gosses ? J'ai moi-même reçu de nombreux coups de pieds, mais je n'ai pas laissé la haine m'envahir. Axelle est partie en trombe et je la comprends. Mieux vaut qu'elle ne se mêle pas trop de nos conflits puérils.

Je désespère de pouvoir les calmer un jour, lorsqu'une femme apparait dans l'embrasure de la porte. Elle a de longs cheveux blonds et lisses, porte une combinaison noire et moulante qui lui permet de passer assez inaperçu mais ce qui m'étonne le plus c'est qu'elle porte un masque.

- Qu'est ce qu'il se passe ici ? demande-t-elle en haussant le ton.

Elle essaie de masquer sa voix j'en suis sur. Elle appuie son bras contre le cadre de la porte et attend une réponse. Le temps est alors comme arrêté. Tout le monde se fige, et tourne la tête en direction de la mystérieuse femme. Elle cligne des paupières qui sont à peine visible sous son masque noir qui lui entoure les yeux. Un petit sourire mesquin vient étirer ses lèvres et elle s'adresse alors à notre supérieur :

- Karl, puisque personne ne semble décidé à me répondre, pouvez vous m'expliquer ?

Comment connait-elle le nom de notre supérieur ? Celui-ci, qui semble la connaitre, se redresse adroitement en rajustant son vêtement et essuie un petit filet de sang qui s'échappe de sa lèvre.

- Ce n'est qu'un petit malentendu madame, rien de bien important.

Je ne peux m'empêcher de sourire devant la totale soumission de l'homme qui aime tant généralement nous martyriser. Mais qui est donc cette femme si impressionnante à ses yeux ? Elle s'avance alors au milieu de la foule qui s'écarte sur son passage et dit en se postant à la gauche de Karl :

- Bien, maintenant que le calme est revenu, je propose que nous parlions de sujets un peu plus sérieux.

Octave, qui bouillonne toujours de rage après s'être défoulé sur le pauvre Laszlo roulé en boule dans une petite flaque de sang, lui jette des regards noirs. Elle garde son petit sourire et ses yeux malicieux et poursuit :

- Karl m'a fait venir après m'avoir annoncé le drame qu'il s'est produit hier soir. Je suis en partie responsable de cette attaque car c'est moi-même qui avais donné l'idée à Karl de faire cette petite fête pour vous changer les idées. Je m'excuse encore du trouble que j'ai pu causer, mais il ne faut pas se lamenter et agir pour venger nos morts.

Elle jette un regard neutre à mon ami après avoir prononcé ses dernières phrases, qui se crispe et serre la mâchoire.

Autour de lui, tout le monde ne semble pas bien comprendre la situation. Personne ne connait cette femme à part Karl et elle à l'air de savoir beaucoup de choses sur nous. Une idée me traverse l'esprit. Et si c'était elle, notre chef ? Comme si elle voulait répondre à ma question muette, la jeune femme scrute nos visages ébahis et s'exclame :

- Eh bien je crois que mon cher bras droit ne vous a pas trop parlé de moi, je me trompe ?

Elle s'esclaffe et Karl se renfrogne.

- Je suis votre chef, celle qui prend toutes les décisions depuis maintenant dix ans ! Et c'est moi aujourd'hui qui vais diriger la prochaine opération. Je crois bien que mes coéquipiers ont déjà été choisi n'est ce pas Karl ? 

Elle est chef depuis dix ans ? Mais quand a-t-elle commencé ? Elle ne doit pas avoir plus de vingt cinq ans ! Sauf si son masque cache quelques rides qui prouveraient qu'elle n'est pas aussi jeune. 

Karl, se sentant soudain utile, se racle la gorge et annonce :

- Michael, espion, Octave, messager et Manoé, médecin, accompagneront notre chef durant cette opération. Ils seront escortés par tous les tueurs encore aptes à tirer et à courir. Ils leurs ouvriront la voie pour qu'ils aillent mettre un terme à la vie du dictateur de cet état qui réside actuellement à l'Est, dans une villa immense.

Je sursaute en entendant mon prénom. Je vais enfin participer à une mission, une vraie ! Je contiens ma joie et hoche la tête pour approuver les paroles de notre supérieur. Il nous ordonne à moi et mes amis de nous avancer et il nous entraine dans la pièce de l'étage au dessous. La jeune femme nous suit et descend gracieusement les escaliers mais sa présence me gène. J'ai l'impression qu'elle détient quelque chose de plus que moi, mais ce n'est pas le pouvoir. C'est un mystère, un secret qu'elle ne veut pas nous communiquer. C'est quelque chose de plus que son masque qui dissimule sa véritable identité. C'est une chose enfouie au fond d'elle qui me titille et me rend curieux. Elle passe devant moi sans m'accorder un regard et s'arrête, se tenant droite comme un i près de Karl qui ne semble pas très à l'aise.

- Vous allez donc tous les quatre faire équipe durant cette mission, commence-t-il, ne vous égarez pas de votre principal objectif. Tuez ce salopard, et essayez ensuite de revenir vivant.

Double {Terminé} Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon