Chapitre 22 : Axelle

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- Non ! m'exclamé-je en voyant mon ami roulé en boule sur le sol crasseux, gémissant et souffrant.

- Arrêtez ! continué-je en espérant que Michael fasse quelque chose.

Mais mon voisin ne se défend pas, alors je me cache les yeux avec mes mains pour éviter de regarder, impuissante, la souffrance de mon ami.

Au moment où je n'entends plus rien, je me découvre les yeux et constate la scène avec effroi. Michael, toujours étendu par terre ne bouge plus, et son bourreau, satisfait, s'avance à nouveau vers moi comme si le jeune homme ne s'était jamais interposé.

- Non, Michael, au secours ! m'écrié-je lorsque le grand homme arrive à quelques centimètres de moi.

Il est inutile de fuir, seul Michael aurait pu me venir en aide, mais vu dans quel état il est... Je me trompe néanmoins car à peine ai-je crié que le colosse effrayant se prend un violent coup dans la tête. Michael s'est redressé discrètement et a attaqué son adversaire dans le dos. Celui-ci titube, à moitié sonné, et tente de repartir à l'assaut pour en finir définitivement avec mon ami. Mais il lui vient du renfort. Un jeune homme accourt vers nous et Michael l'interpelle :

- Octave vient m'aider !

Il a de beaux cheveux bruns bouffants qui lui retombent devant les yeux et je constate avec effroi qu'il tient un pistolet dans sa main. Ils ne vont quand même pas s'entre tuer ?

- Qu'est ce qu'il se passe bordel ?

Il regarde avec incompréhension Michael qui se bat avec un autre homme et ne sait plus quoi penser.

- Aide moi à le maitriser, je t'expliquerai plus tard, grogne Michael en se massant le flanc où il vient de recevoir un coup de poing.

Son adversaire ricane et hausse un sourcil :

- Tu crois vraiment que je suis aussi bête ? Les gars, je m'occupe d'eux, vous, chopez la fille !

Je comprends assez tardivement qu'il parle de moi, et m'élance vers l'avant après avoir remarqué deux ombres sortir d'une ruelle.

- Octave, va aider Axelle s'il te plait !

Je n'entends pas la suite de leurs paroles car je suis déjà loin. Les deux hommes de tout à l'heure ne sont pas prêts de m'attraper même si j'ai pris un peu de retard, mais je ne suis toujours pas confiante. Qui sait ? Ils sont peut être encore des dizaines, tapis dans l'obscurité. Je tourne précipitamment sur ma gauche sans vraiment regarder où je vais et constate alors que je ne peux plus avancer. Je me suis engagée dans une impasse. Au moment où je commence à faire demi-tour, les deux ombres font irruption en face de moi et je sais que je suis perdue. Je recule progressivement sans savoir comment réagir, lorsqu'une troisième ombre fait son apparition.

L'ami de Michael tient son arme au point, brandie devant lui en lance des menaces en visant mes deux agresseurs :

- Ne bougez pas.

- Tu n'oserais pas... commence l'un d'eux.

- Non je ne ferai rien, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas envie de me faire virer. Par contre une balle dans le pied ou dans le genou, ça n'a jamais tué personne.

Les deux hommes se ravisent devant celui qui est plus fort qu'eux et le laissent passer pour qu'il puisse me rejoindre.

- Bon allez déguerpissez bande d'abrutis.

Les deux bandits obéissent et disparaissent au coin de l'impasse. Je respire à nouveau plus confortablement. Le prénommé Octave a un sourire rassurant et range son arme pour me mettre plus en confiance.

- Vous êtes un ami de Michael ? demandé-je.

- Oui et vous ?

- Je suis une amie aussi.

- Tant mieux, s'exclame-t-il, le visage radieux, car les amis de Michael, sont aussi mes amis.

Je souris enfin et me détends un peu en me sentant moins vulnérable.

- Vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe à présent ?

- Je n'en ai moi-même pas la moindre idée, balbutié-je en fixant mes chaussures.

Un silence s'installe et je repense alors à quelque chose :

- Mais je sais des choses par rapport à une certaine Anna.

Octave sursaute et me toise avec de grands yeux surpris. Avant de poser la moindre question, il m'invite à rebrousser chemin pour que nous allions prêter main forte à notre ami commun.

- Que savez-vous ? articule-t-il alors d'un ton inquiet.

- C'est vous son petit ami ?

- Oui c'est moi.

- Eh bien, je pense que Michael comptait vous l'annoncer, commencé-je, mais je pense que j'arriverai mieux à le faire.

Son visage se décompose de secondes en secondes tandis que nous parcourons les allées froides et sombres.

- Elle est rentrée il y a quelques temps couverte de sang et à moitié mourante. Personne ne sait ce qui a pu lui arriver, je sais juste qu'elle est dans un très grave état.

Double {Terminé} Where stories live. Discover now