Chapitre 86 : Axelle

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     Au fond de moi, je voulais que Michael me sauve. J'ai vraiment fait n'importe quoi. Evidement que j'avais peur de mourir, peur que ma vie s'achève. Et évidement que je me sentais redevable à tous ces gens que j'ai envoyé à la mort. Je devais mourir. Comme le capitaine du Titanic qui sombre avec son propre bateau. Mais il est arrivé. Et comme d'habitude, sans lui, je serais morte.

    

     Il se rétablit dans l'infirmerie. Je n'ai pas pu rester avec lui. A partir de maintenant, c'est décidé, je ne le quitterai plus jamais. Je ne connais absolument pas la suite des événements, mais j'en ai assez de prévoir, je veux juste voir ce que la vie nous réserve. Une longue vie paisible et heureuse. Le message de Michael m'est parvenu. Il a réussi à toucher tout le monde. C'est lui le héros, depuis le début. Je vais disperser les membres de cette organisation. Je ferai rentrer les ouvriers et les messagers. Je dirai moi-même aux autres états que nous abandonnons, mais que nous avons trouvé un but bien meilleur dans la vie.

     Alma m'invite à les rejoindre dans l'infirmerie. Je passe la porte devant laquelle je suis plantée depuis presque une heure déjà, et le visage rayonnant de Michael s'offre à nouveau à moi. Je lui rends plus timidement et on m'invite à m'assoir. Alma prend la parole, car c'est elle qui semble nous avoir convoqués pour une raison précise :

     - Quels sont tes projets chef ?

     Je prends une grande inspiration :

     - Je ne suis plus chef. Je vous libère tous, vous pourrez rentrer chez vous , ou alors vivre votre vie pleinement sans plus vous soucier de rien. C'est décidé, et ce n'est pas négociable.

     - Bien. Et qu'advient-il de ceux qui veulent continuer une lutte pacifique ?

     Je regarde furtivement Michael.

     - Ils n'ont qu'à se joindre à nous, puisque c'est le projet que nous avons Michael et moi n'est ce pas ?

     - Effectivement.

     Michael a repris son sérieux et Alma s'emballe :

     - Hors de question. Vous, vous partez demain, tous les deux, sans personne. Vous changez d'état, d'identité et vous reprenez tout à zéro c'est clair ?

     - Mais, et qui s'occupera de...

     - Moi-même. Si vous me désignez comme étant le nouveau chef provisoirement, histoire d'arranger tout cela et de faire partir tout le monde, évidemment. Vous n'aurez rien à faire. Vous êtes jeunes les enfants, allez profiter de la vie, c'est mon vœu le plus cher. Et quelque soit la cause que vous défendrez, vous ne serez jamais seuls.

     Je déglutis et articule finalement :

     - Alma, vous désigner comme chef sera sûrement la dernière et la meilleure décision que je n'ai jamais prise.

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