Chapitre 63 : Axelle

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     Les larmes coulent toutes seules le long de mes joues. Ce sont des larmes de douleur. Je me tiens fermement le flanc, roulée en boule sur le sol. Deux balles, deux balles au même endroit. Il le savait ; Michael le savait pertinemment, et c'est là qu'il a décidé de frapper. J'ai du mal à respirer. Je reste dans cette position un bon bout de temps avant que quelqu'un ne m'attrape fermement le bras :

     - Eh, tout va bien ?

     Je n'avais jamais entendu Karl prendre une voix aussi douce. Elle ne l'était pas vraiment ; mais pour Karl, c'était déjà un exploit.

     Il me relève et je me dégage de son emprise en crachant :

     - Oui, oui je vais bien.

     Je déteste montrer des signes de faiblesse, surtout si c'est devant mon ancien supérieur.

     - Michael est parti...

     - Mais quel...commence Karl avant de courir en direction de la sortie.

     La douleur est insoutenable, alors je me laisse tomber le long du mur en continuant de prendre de grandes inspirations pour me calmer.

     Karl revient quelques minutes plus tard avec le corps inconscient de Michael sur l'épaule. Il le jette comme un vulgaire sac de sable à mes pieds et me répond sur le même ton que j'ai pris pour lui répondre il y a quelques instants :

     - Puisque tout va bien, je vous laisse gérer.

     Et il se détourne pour retourner à ses occupations suivi des autres curieux qui seraient restés à proximité. Ma tête se cogne contre le mur froid et j'observe le plafond qui s'effrite en attendant le réveil de Michael.

     Il gémit et se frotte l'arrière du crâne en grimaçant et ce n'est que lorsqu'il lève la tête qu'il m'aperçoit. C'est ce moment précis que je choisis pour lui donner une violente gifle qui le fait à nouveau tituber.

     - Aie ! C'est bon j'ai assez reçu de coups pour aujourd'hui !

     - Et moi donc ! riposté-je en levant ma main pour lui donner une nouvelle correction.

     - Non arrête, je suis désolé d'accord !

     Je n'achève pas mon geste mais serre les dents en le toisant durement.

     - Je te déteste Michael.

     - Je sais très bien que ce n'est pas vrai.

     Il a un petit sourire mesquin et je me retiens de lui rendre. J'ai envie de lui montrer qu'il m'a vraiment humiliée.

     Je détourne les yeux et croise les bras. Il s'approche lentement de moi et passe une main derrière ma nuque.

     - Moi j'agis pour une bonne cause Axelle, quel qu'en soit le prix, mais je voudrais t'avoir à mes côtés.

     Nos nez se touchent et je marmonne :

     - Ferme-là, c'est moi le chef ici, tu n'as rien à dire.

     Et pour l'empêcher de répliquer, je l'embrasse et sa phrase finit étouffée dans ma bouche. Je m'écarte et lui sourit gentiment, mais lui ne prend même pas la peine de cacher sa déception. 

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