Chapitre 29 : Michael

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Anna s'en est sortie. Cette phrase me parait presque irréelle. Elle s'en est tirée. Elle a reprit des forces, comme Octave, qui parait être l'homme le plus heureux du monde, mais est encore très faible.

Plusieurs d'entre nous auraient préféré mourir plutôt que la laisser ici. Elle va donc venir avec nous, dans le huitième état. L'opération risque d'être un petit peu plus compliquée, mais nous réussirons, comme d'habitude. La sécurité au niveau de la frontière a dû être renforcée après le passage d'Anna et Antonin, qui, malheureusement est mort, comme nous l'a confirmé la jeune femme après être sortie du coma.

Marine n'arrive pas encore à réaliser la chance qu'elle a eu. Je lui ai promis que dans quelques heures elle serait de retour chez elle et qu'elle n'aurait plus rien à craindre. Dans son allégresse, elle s'est jetée sûr moi en sanglotant et en me remerciant mille fois.

Nous ne devons pas laisser une trace de notre passage, pas une seule empreinte. Après avoir pillé de nombreuses usines d'armement, nous avons réussi à récolter un nombre considérable de petites bombes assez puissantes, qui nous permettrons d'ensevelir cet endroit à jamais. 

Il est près de trois heures du matin, je viens de déposer ma lettre sous la porte de l'appartement d'Axelle. Lorsqu'elle la lira demain matin, peut être qu'elle haussera les épaules, peut être qu'elle pleurera ou alors qu'elle sera soulagée, mais j'espère quand même qu'elle aura un petit pincement au cœur.

J'entends les tics tacs des bombes qui résonnent dans le tunnel silencieux. Tout le monde est en train de se préparer, nous quittons encore notre chez nous provisoire, comme depuis dix ans déjà. Je suis toujours un peu triste à l'idée d'abandonner cet endroit, mais ma déception n'est rien comparée à celle des ouvriers qui vont voir leur travail acharné réduit à néant. Certain sont partis depuis déjà de nombreuses semaines pour nous construire un nouveau quartier général dans le prochain état où nous nous arrêterons.

On m'a attribué ma prochaine adresse et mon numéro d'appartement. Je vais vivre provisoirement dans à peu près quarante mètres carrés ce qui est vraiment très spacieux. Nous avons recruté un petit nombre d'agents qui travaille dans des agences immobilières et qui se charge de nous trouver un appartement lorsque nous arrivons dans un état qui n'est pas le notre. Ils s'occupent absolument de tout, et nous n'avons qu'à nous y installer.

Je vois passer près de moi un petit homme avec de gros bras qui se mouche bruyamment dans un mouchoir en lançant un regard noir à la bombe clignotante accrochée sur le mur tout près de lui. Encore un qui va regretter cet endroit. Je soupire et m'adosse contre un mur, mon minuscule sac à dos à mes pieds et une arme chargée dans ma ceinture, en attendant le départ qui ne devrait plus tarder.

Le dictateur est mort. Les gars ont réussi la mission. Je ne sais pas combien de gens sont morts, mais ils ne sont pas tous revenus. Personne ne m'a raconté comme s'étaient déroulés les événements. Je sais qu'il est assez difficile de parler de cela, mais je déteste l'ignorance.

Notre travail ici est terminé. Nous n'aurons plus jamais aucune information concernant cet état. Les journaux n'en parlent pas, et il est hors de question qu'un d'entre nous remette les pieds ici après notre départ. Nous partons une nouvelle fois après avoir achevé notre travail, mais où nous mènera-t-il à la fin ?

Double {Terminé} Where stories live. Discover now