With him

♡ C H A P I T R E. 38 ♡

Cette voix qui retentit. J'en perds toutes mes forces et laisse tomber le carton que je tenais dans mes mains.
La bouche grande ouverte je le regarde sourire tendrement, les mains calées dans ses poches.
L'émotion est si vive, si forte, que je laisse une larme couler sur ma joue. Je ne réponds plus de mes actes. Je cours dans sa direction et lui saute dans les bras.
Nos corps s'entrechoquent et nos souffles se font accélérés.
Contre ma poitrine je sens son cœur battre fort et vite. Je n'arrive pas à croire qu'il soit vraiment là !
Qui aurait cru qu'il puisse me trouver si facilement ?

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?je l'interroge tout en le gardant contre moi.

Depuis une semaine, c'est bien la première fois que je me sens si bien, si comblée, comme si tout était revenu en ordre.

— Je dois dire que je pensais te trouver en cours, puis ensuite je me suis souvenue que tu aimais plus cet endroit que les cours de Mme Thomas.

Son rire lui m'avait tellement manqué. Il est ce qui enclenche ces papillons dans mon ventre, et la rapidité à laquelle bat mon cœur.
Je le serre encore plus fort et entoure sa taille de mes bras.

— Non, mais je veux dire, qu'est-ce que tu fais vraiment ici ?

Il hésite, je le sens tout de suite. Ses mains se calent sur mes hanches et se crispe légèrement.

— Je...

Il est le seul mot qu'il prononce pour toute réponse, et je sais que c'est justifié, en revanche ce que je dis ne l'ai pas.

— Tu reviens enfin de ton "petit voyage en famille" ?

J'ai dit ça beaucoup trop sèchement, assez pour qu'il pense que je lui en veux. C'est sûrement le cas d'un côté, mais je pense néanmoins que la personne à qui j'en veux le plus c'est moi.
Mécaniquement, je m'éloigne de lui en sentant la distance se créer entre nous.
Sa main s'empare de la mienne avant que je n'ai pu trop m'éloigner.

— C'est compliqué... Je suis désolé de t'avoir menti, mais je ne savais plus quoi faire.

— Compliqué ?C'est seulement compliqué ?Tu crois que ce n'était pas compliqué pour moi de ne pas avoir de nouvelles pendant une semaine et de culpabiliser sans savoir si tu m'en veux.

La couleur de ses yeux s'assombrit et son visage se crispe de douleur. Chaque mot que je prononce est un supplice pour moi comme pour lui. Sachant que je n'ai qu'une envie, c'est de l'embrasser fort et de ne plus jamais le laisser partir.

— Excuse-moi, si tu savais à quel point je suis désolé. Je n'ai jamais voulu te faire du mal ; ni la semaine dernière, ni jamais.

Bornée comme je suis, je ne réponds pas. Néanmoins, je suis assez confuse pour lui poser quelques questions.

— Mais de quoi t'excuses-tu au juste ?La seule chose que je te reproche c'est de m'avoir menti et de m'avoir ignoré pendant une semaine. Et, je continue, je sais que je le mérite amplement mais je... je t'apprécie vraiment beaucoup beaucoup, et je me suis inquiétée, tu vois.

Les yeux écarquillés, je réalise ce que je viens de dire. Ce n'est pas un "je t'aime" mais j'ai peur qu'il le prenne mal justement. Je ne suis pas prête à dire ces trois mots.
Quelle n'est pas ma surprise quant il se met à sourire avec une moue craquante.

— Tu m'apprécies vraiment vraiment beaucoup ?dit Dylan en répétant mes mots.

— Oui, mais...

Son visage retrouve une expression sérieuse en voyant ma mine grave. Mon cœur se serre à l'idée de devoir briser ce moment de retrouvailles.
Nous devons aussi penser aux choses sérieuses. Je ne veux plus lui faire de mal, de quelques manières que ce soit. Mais comment ?