♡ C H A P I T R E. 59 ♡

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L'accueil qu'on m'offre à l'entrée dans le lycée est glacial. Dès le moment où j'ai aperçu notre groupe, j'ai senti que rien ne serait pareil qu'avant pendant un petit  moment.
Ma main s'est crispée sur celle de Dylan et j'ai eu une folle envie de rebrousser chemin pour aller me terrer dans la bibliothèque. Néanmoins, je trouve la force d'avancer et je baisse les yeux au moment où je vois les filles s'éloigner. Sky n'a pas souri comme à son habitude, elle a gardé une expression impassible alors que Alison a tiré par le brad Scott pour s'éloigner. Celui-ci nous a envoyé un regard qui signifie "Désolé, mais je peux pas la contredire".
Rachel est arrivée peu de temps après, et est venue vers nous, à ma plus grande surprise.

— Salut, est la seule chose que nous avons tous réussi à dire étant donné les circonstances.

Je me retrouve avec Rachel, celle qui m'ignorait avant et qui aujourd'hui accepte de me parler malgré que tous les autres me tournent le dos.
Nous n'avons pas dit un mot de plus même quand nous sommes entrés dans la classe pour s'asseoir à nos tables habituelles. Pour arranger les choses, le premier cours de la journée est avec la professeure qui ne peut pas me voir : génial. Heureusement, les autres n'ont pas les mêmes cours que nous, ce qui évitent que les embrouilles commencent.
Je sors mes affaires tandis que Dylan et Rachel en font de même sur les chaises à côté de la mienne.
Jamais l'angoisse et la honte ne m'ont quitté. Il faut absolument que j'aille m'excuser auprès d'elles.
Perdu dans mes pensées, je manque de ne pas remarquer le léger coup de pied que m'envoie Dylan pour attiré mon attention. Il mime un "ça va" et je me contente de hausser les épaules et de sourire tristement. Autant ne pas l'inquiéter pour rien – même si je suis à peu près sûr qu'il sait déjà que rien ne va.
Si Dylan n'avait pas été là, je ne serai jamais venu en cours. J'aurais fuis la réalité comme je sais si bien le faire.
Ce que j'aimerais retourner à Seattle, tout était plus facile pendant ce séjour avec lui. Je me sentais bien et même si certains moments étaient plus durs que d'autres, je n'avais pas à penser au reste.
Ces disputes que j'ai engendré tournent en boucle dans ma tête, me rappellant inlassablement que je suis la fautive et que j'ai tout gâché.
Faire du mal à ceux qu'on aime, les blesser au point qu'ils ne s'approchent plus de vous et qu'ils ne vous fassent plus confiance : il n'y a pas pire que cette situation. Dans le pire des cas, c'est une preuve que vous n'êtes pas quelqu'un de bien, au meilleur des cas, c'est un simple moment d'égarement ; vous n'avez jamais voulu leur faire du mal. Mais dans tous les cas, le mal est fait et il faut donc réparer ses erreurs. Là encore plusieurs options s'offrent, soit ils vous pardonnent au bout d'un certain temps, soit ils vous tournent le dos et votre amitié se brise. Je prie intérieurement pour que la deuxième option ne me concerne pas, mais j'en doute. Certaines choses ne sont pas pardonnables.
Si Alison et Sky venait à ne pas me pardonner, alors je ne me le pardonnerai jamais. Ce n'est pas la première amitié que je mets en péril. La dispute avec Susan et ce qu'elle a ensuite fait reste omniprésent dans mon esprit, je ne peux m'empêcher d'y penser. Même si elle n'est pas quelqu'un de bien, je me demande si les choses auraient été pareils si je n'étais pas partie. M'aurait-elle soutenue ? Ça je n'en suis pas si sûre.
Alors que les meilleurs amis que j'ai aujourd'hui, ne me font pas douter une seule seconde de leur soutien. Si je le perds, la faute n'appartiendra qu'à moi.
Mon attention se reporte sur le cours et je chasse de ma tête toutes ces pensées. Il est temps que je me concentre sur les cours.
Nombreuses sont les fois où j'ai senti le regard inquiet de Dylan sur moi ; je l'ai évité de peur qu'il ne lise mon ressenti sur mon visage, car aujourd'hui il peut lire en moi comme dans un livre ouvert – ce qui peut être embêtant dans ce genre de situation.
La prof' a dû sentir que ce n'était pas le jour pour me chercher puisqu'aucune remarque acerbe n'est sortie de sa bouche.
Le temps me parut si long que lorsque la première sonnerie retentit, j'ai poussé un soupir désespéré devant la journée interminable qui m'attend.

With himWhere stories live. Discover now