♡︎ C H A P I T R E. 71 ♡︎

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Le choque me frappe lorsque que je les vois. Tous mes démons me rattrapent aussitôt, et aussi horribles que ce jour-là, ils me lacérent l'estomac tout autant que mon esprit, m'empêchant de respirer correctement. Je suis là et pourtant je revis cette soirée où tout s'est écroulé. Je la revis si distinctement que j'ai du mal à différencier la réalité de mes souvenirs.
Je n'ai jamais eu autant envie de m'enfuir en courant qu'à cet instant. Voilà ce que j'aimerais et devrais faire : fuir.

Quelques heures plutôt

— J'arrive pas à croire qu'il m'est sélectionné !

— Moi non plus, surtout en sachant que tu as failli tout foutre en l'air.

Scott vient de recevoir le message personnel de l'entraîneur de l'université de Stanfort qui lui offre la bourse qu'il a toujours voulu. Malgré son tempérament qui a heureusement était contenu, il semblerait qu'ils aient  néanmoins apprécié le talent de mon ami.
Alison le réprimande puis des jours à ce propos alors que pour ma part, je le remercie d'avoir pris la défense de son meilleur ami. En parlant du loup, il fait semblant de ne pas souffrir mais je sais sa blessure ne doit pas être très agréable. J'ai insisté pour qu'il pose sa jambe blessé sur les miennes ce qu'il a fait à contre cœur. À présent je trace des cercles affectueux sur sa cuisse tandis que son bras reste derrière mes épaules. À certain moment j'ai envie de rire en pensant à quel point je suis follement et ridiculement amoureuse de lui. Si je n'étais pas celle qui vivait cette histoire, je m'en moquerais sûrement. On ne comprend jamais vraiment avant de vivre la même chose à son tour. C'est quelque chose d'indescriptible.

— Je me devais de protéger ce cher Dylan, plaisante-t-il .

— T'as de la chance que je puisse pas me lever, répond l'intéressé.

Nous rions et pourtant cette soirée mouvementé est loin de s'être bien passé. Le match a continué sans Dylan et grâce à Scott ils ont gagné haut la main malgré toute cette tension. L'entraîneur a réussi à faire sortir le joueur violent malgré un grand nombre de protestation de la part des autres joueurs. J'étais si furieuse que j'aurais pu retourner sur le terrain pour leur dire clairement ce que je pense de leur stupidité. Heureusement pour eux – ou peut-être pour moi – j'ai dû ramener Dylan chez lui et n'ai pas eu le temps d'aller en débattre.

— T'as surtout de la chance d'avoir une si belle gueule, parce que sinon je te jure que je t'étranglerais, dit Alison en faisant mine de l'étrangler.

— Ça t'as pas empêché de me saouler pendant des jours avec ça !

Elle lui répond par un geste obscène et cette scène de ménage nous fait beaucoup rire comme d'habitude. Je dois bien avouer que leurs chamailleries sont source de réconfort surtout quand la fatigue s'empart de moi.
Hier soir encore, je n'ai su trouver le sommeil tout comme avant-hier soir et toutes les autres nuits depuis des semaines. C'est à peine si j'ai pu fermer l'oeil pendant trois heures consécutives. Je n'ose en parler à Dylan de peur qu'il ne se sente obligé de quitter sa famille, tout ça pour me permettre de dormir ne serait-ce qu'une nuit. Même les médicaments ne viennent pas toujours à bout de mes insomnies. J'en viens à me demander si je n'ai pas un grain.

— Lily, t'as compris le devoir de Littérature ?

Non pas que Rachel ne m'ait jamais posé de question, mais je suis surprise par la simplicité de cette-dernière. Comme si toutes ces disputes passées et cette haine qu'on avait éprouvé, avait complètement disparue. J'avais déjà pu constater qu'une certaine amitié c'était tissée entre nous mais je n'aurais jamais cru qu'elle puisse perdurer.
Alors, je souris simplement, un sourire sincère et bien réel.

With himWhere stories live. Discover now