♡ C H A P I T R E. 37 ♡

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Bien que ma vie était paisible et anodine, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Elle est sanglante, et chaque seconde que je passe à respirer, à bouger, est une souffrance permanente. Je n'arrive pas à savoir si j'arriverai un jour à oublier cette mauvaise passe, je n'arrive même pas à savoir si j'en suis encore capable.
Maman m'aurait sûrement dit que le temps guérit toutes les blessures comme à son habitude, malheureusement celles que j'ai aujourd'hui sont beaucoup trop profondes et douloureuses pour être guéries.
Dylan représentait mon espoir et ma force depuis notre première altercation, car bien qu'il m'agacait au début, je ne ressentais en vers lui qu'attirance et espoir. Que j'étais bête d'avoir pu croire que je guérirais de mes maux.
Voilà une semaine que nous sommes rentrés à la maison. Une semaine qui parait tellement plus longue qu'elle ne l'a était... Je ne compte plus les heures qui passent pendant lesquels je sombre petit à petit. Plus rien n'est comme avant, je sens que de considérables choses ont changé depuis notre voyage à Londres. 
Je n'ai pas revu mes amis depuis que nous sommes revenus. Dylan non plus. Nous nous sommes ignorés, enfin, disons plus tôt que c'est moi qui les ai ignoré, et ce, malgré leurs coups de fils, et leurs innombrables textos. Dylan est celui qui a donné le moins de signe de vie. Sans doute est-il encore fâché par notre dernier... échange. Le seul et unique message que j'ai reçu de sa part était lundi.
Il disait " On se parle plus tard, je vais m'absenter quelques temps à cause de visites familiales. ". Pas de "salut", ni même un simple au-revoir. Rien. Et le pire, c'est que lui et moi savons parfaitement qu'il n'avait rien de prévu pendant cette dernière semaine de vacances.
Au fond de moi, je sais parfaitement que je l'ai mérité, mais cela fait extrêmement mal de constater que c'est lui qui m'évite parce que je l'ai profondément blessé.
Je ne peux lui en vouloir pour une chose que j'ai moi-même commise.

— Il ne t'a toujours pas donné de nouvelles ?

Ma grand-mère me regarde d'un œil soucieux et tendre. Elle porte une légère robe jaune qui met en valeur son beau sourire.
J'ai toujours trouvé qu'elle était magnifique, même pour son âge. Maman lui ressemble tellement.
Quant à moi, mon seul ami est pour l'instant mon matelas que je ne quitte pas depuis mon retour.
Les yeux fixés au plafond, je hausse les épaules en me retenant de hurler de désespoir.

— Non.

La tristesse que je lis dans la mienne me paraît tellement puérile en sachant qu'elle n'égalera jamais la mienne. Voilà que je mets en colère contre ma seule famille.
Inconsciemment je grimace à cet répugnante pensée.
Mamie s'approche lentement de moi, comme si j'étais un animal dangereux et blessé, pour finalement venir s'asseoir près de moi.

— Tu sais, débute-t-elle tout en replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, avoir un petit-ami n'est jamais aussi simple qu'on ne le pense. On n'a sans cesse peur de faire quelque chose qu'il ne faut pas et qu'il nous abandonne pour ça. Mais je vais te dire : s'il t'aime réellement, il reviendra de lui-même.

Éhabis, je bredouille :

— Comment tu...

Comment peut-elle bien savoir qu'il m'aime ?Ni moi ni lui ne lui avons dit jusqu'à maintenant. Alors, comment ?
Un sourire complice étire et illumine son jolie visage tout rond.

— Je ne suis pas ta grand-mère pour rien. Oh, et puis, ta mère m'en a aussi fait voir de toutes les couleurs !

Aussitôt mon cœur s'accélère à l'évocation de ma mère. Parler d'elle est comme un baume pour mon âme mutilée. Et puis, sa propre mère n'est pas du genre à vraiment parler de ce qu'elle ressent elle non plus.
Il ne m'en faut ni plus ni moins pour me redresser et la regarder avec des yeux pétillants de joie.

— Ah oui ?Dis m'en plus, s'il te plaît !

Dans son regard je lis qu'elle a du mal à en parler que quelque chose bloque. Depuis mes treize ans je n'avais pas revu ma grand-mère, à cause d'une soit disant dispute en elle est sa fille. Je n'ai jamais eu le fin mot de l'histoire, et je dois dire que ça m'agace.
Néanmoins, je décide d'y aller en douceur pour ne pas qu'elle se ferme.

With himOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz