♡︎ C H A P I T R E. 72 ♡︎

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Je hais me sentir ainsi. Vous connaissez ce sentiment plein d'espoir qui avait fini par grandir en vous, à tel point que lorsque vous le perdez alors vous perdez également une partie de vous. Cela provoque tellement de désespoir qu'on ne croit plus en rien. C'est bien ce que je ressens à cet instant.
Je regarde ces deux personnes assises sur mon canapé et mon souffle refuse de repartir normalement si bien que la panique afflue dans tout mon corps.
Ce ne sont pas Sky et Alison, loin de là. Tous ces affreux souvenirs se répètent en boucle et par morceaux dans ma tête qui se met à tourner. Mais je refuse de laisser mon corps s'évanouir devant eux. Je ne le peux pas. La dernière fois que cela m'est arrivé, ils ont... Je ne dois pas.
Un sourire narquois apparaît sur le visage de Noah lorsqu'il m'aperçoit en premier. Ses vêtements propres et ses cheveux impeccables me donnent envie de lui arracher les yeux pour ce qu'il m'a fait. Je suis pétrifiée par sa présence dans mon salon. Il me terrifie alors que je ne l'ai pas revu depuis ce jour-là.
Et ce regard qu'il a. Je ne pourrai jamais l'oublier. Il fait mine de sourire mais dans ses yeux je vois des choses qui me donnent envie de disparaître de la surface de la terre à jamais.
Pendant quelques secondes le monde s'arrête de tourner et tout se fige autour de moi, les personnes assises sur mon canapé y compris.
Je prends le temps de les analyser et un dégoût profond m'envahit tout comme une forte envie de vomir. C'est comme si tout s'effondrait subitement en moi, détruisant toutes les barrières que j'avais réussi à me forger.
Je reviens subitement à la réalité lorsqu'il se met à me parler.

— Ça fait si longtemps ! On avait hâte de te voir.

Il le dit assez fort et je suppose que c'est censé rassurer ma grand-mère et l'éloigner un peu plus de nous. Je prie intérieurement pour qu'elle reste à proximité mais fait tout le contraire en montant à l'étage.
Ses paroles résonnent en moi et font écho plusieurs fois. Sa voix sonne comme un sifflement de serpent qui me glace le sang et m'empêche même de bouger. J'en tremble de haut en bas.
Susan est la seconde personne sur mon canapé. Elle me regarde avec une expression neutre, le regard vide. Aucune émotion ne se dégage d'elle, pas même quand Noah glisse sa main immonde sur cuisse pour la presser d'une manière presque possessive et qui cache son emprise démoniaque.
J'ignore si elle est ici parce qu'il la contrainte ou si elle en a eu l'idée. Tout ce à quoi je pense c'est ce journal qu'elle m'a envoyé par courrier, sans remords et sans excuses.
À cette pensée, un mélange de peur et de colère m'envahit. La colère est presque aussitôt atténuée par la terreur qui brûle dans mes veines. Je n'ai plus ressenti une telle peur depuis ce jour-là.

— T'en fais une de ces têtes. Tu t'attendais pas à nous voir hein ?

Mon corps sursaute en l'entendant me parler à nouveau.
Personne ne me terrifie plus que lui. Il est mon pire cauchemar en personne, et au sourire qu'il affiche je sais qu'il en a parfaitement conscience.
Il me faut plusieurs secondes avant de n'arriver à enfin dire quelque chose.

— Qu'est-ce que vous faites ici ?

Je tente tant bien que mal de montrer un peu de détermination dans ma voix, mais en vain.
Noah ricane et croise les jambes en posant nonchalamment son dos contre le canapé.

— Assieds-toi qu'on en discute.

Son sourire léger me faisait rêver à une époque, alors qu'aujourd'hui tout ce qu'il me fait ressentir c'est une peur viscéral et un dégoût immense.
Voyant que je ne bouge pas d'un poil, son sourire disparaît brusquement et il se met à me fusiller du regard avec un air beaucoup plus menaçant. Cela suffit à me faire céder, beaucoup trop effrayée pour le contredire.
Il retrouve son petit sourire et jette un regard à Susan.

— Alors, comment ça va ? Tu t'es fait des amis ? Un mec peut-être ? Non, ça m'étonnerait.

Un rire plus que vil sort de sa gorge et me tétanise. Susan n'a toujours pas la moindre réaction et se contente maintenant de regarder son petit-ami. Et dire qu'elle était ma meilleure-amie plus d'un an plutôt.

With himWhere stories live. Discover now