♡ C H A P I T R E. 40 ♡

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Noah n'avait rien à voir avec Dylan et d'aussi loin que je ne me souvienne, il était loin d'être aussi gentil et aussi parfait que ne l'ai mon petit-ami. Qui plus est, nous n'étions jamais sorti ensemble, nous avions entretenu une simple amitié et quelques filtres typiques des adolescents, mais rien de bien concret.
Mon ancienne vie me manque, mais celle que j'ai à présent me convient parfaitement. Les seules choses qui me donnent réellement envie de retourner voir ma vie natale, ce sont Susan et ma maison. Susan était ma meilleure amie, mais je dois dire que celles que j'ai actuellement sont de loin les plus merveilleuses personnes que j'ai jamais rencontré. Quand à mon foyer, cette maison où j'ai grandit et passé mon temps avec ma mère, il me manque énormément. Tout ce qui peut bien avoir un rapport avec ma mère me manque atrocement. Je rêverais de revoir les magnifiques tulipes rouges que ma mère aimait chaque jour déposer sur la table de la cuisine ; les dessins étrangement enfantins qu'elle affichait sur le frigo ; ou encore la sublime peinture pâle qui ornait les murs de notre maison ; et cette odeur de pain grillé que j'aimais sentir chaque matin à mon réveil. Tout ça me manque tellement. Jusqu'à maintenant je n'avais pas saisis que ce vide en moi venait principalement de là.

— Tu es prête ?sourit Dylan en me rendant sa main.

Je souris de toutes mes dents et avant de ne m'emparer de sa main, je prends l'initiative de l'embrasser fougueusement en dévorant presque ses lèvres. Mon dieu, ses lèvres sont divinement délicieuses. Les lèvres rosies, je regarde Dylan hausser un sourcil avec un sourire en coin.

— En quel honneur ?Non pas que je m'en plaigne, si tu pouvais faire ça tous les jours ce serait...

Un sourire malicieux au coin des lèvres, je le coupe dans son élan en l'embrassant aussi ardemment que la première fois. Je ne me laisserai jamais de sentir sa peau contre la mienne, son souffle sur ma joue, ses lèvres sur les miennes. Toutes ses choses font aujourd'hui mon bonheur et je ne m'en séparerai pour rien au monde.
Il répond mon baiser et me regarde avec des yeux brillants de malice.
Pour qu'enfin il me mène dans un endroit plus tranquille, je m'empare de sa main en déclarant :

— Allons-y.

— Bien madame, capitule-t-il avec amusement.

C'est en riant que nous nous dirigeons vers sa moto, garée sur le parking d'en face. Je pose mes yeux sur le soleil qui éblouit chaque recoin du lycée ne laissant pas la pénombre s'emparer du monde. J'ai toujours aimé observer les reflets du soleil, les couleurs dorées et brillantes qui se reflétaient un peu partout sur le sol. Les ombres des voitures et des arbres qui dansaient vivement sur le béton. Je ferme les yeux en sentant la brise venir à la rencontre de la peau de mon visage. Bien que nous soyons encore en hiver, je sens déjà les temps du printemps arriver à grands pas.
Après avoir enfilée mon casque, je m'assois derrière Dylan et passe mes bras autour de ma taille. Et comme à chaque fois que je touche d'une quelconque façon, des petits papillons se mettent à danser à l'intérieur de moi. Je suis bien contente qu'il ne voit pas, sinon il aurait pris peur en voyant mes joues aussi rouge qu'une écrevisse. Et encore c'est un euphémisme !
Malgré que je n'ai jamais été aussi comblée, je ne peux m'empêcher de me laisser assaillir par mes doutes et mes questions. Je ne voudrais pour rien au monde que tout cela ne s'arrête, et bien que tout soit en quelque sorte réglé, je sais que le moment venu : tout s'effondrera. Inconsciemment, je savoure donc chaque secondes, chaque moments paisibles et passionnés passés au près de lui. Serai-ce masochiste de se laisser trépasser d'inquiétude de cette manière ?Si ça l'est, je dois alors être la personne la plus masochiste et cinglée de San Francisco. La personne égoïste que je suis me dit de continuer à savourer ses moments sans trop m'inquiéter du reste, tandis que ma conscience me crit de tout arrêter au risque de le faire souffrir davantage que je ne risque de le faire. Le coté égoïste remporte toujours ; c'est là la nature humaine. Mais comment renoncer à ce divin plaisir que je ressens lorsque je suis avec lui ?C'est tout bonnement impossible, et même si j'y mettais toute ma volonté, je n'y arriverais pas.
Toutes sortes de choses anodines de la vie me paraissent alors bien sombres et puérils. Même le soleil éclatant ne parvient pas à me donner une once de sourire. Je regarde les arbres statiques grandir à vue d'oeil à chaque fois que Dylan appuie sur l'accélérateur.
Nous arrivons finalement devant une modeste maison blanche qui m'est assez familière je dois dire. Je me rappelle encore de l'air outrée de sa mère en comprenant que j'étais la cause de ses souffrances, une vraie maman poule. Malgré ça, je l'aime bien, et puis, je ne peux tout de même pas lui en vouloir de s'inquiéter pour son fils !
Je suis si heureuse qu'il est pensé à me ré-emmener chez lui, la dernière fois, je n'avais pas fait le moins du monde attention aux détails de sa chambre ou encore de l'intérieur tant j'étais émue.
Il descend avant moi, un sourire éclatant aux lèvres en voyant ma réaction.

With himWhere stories live. Discover now