Chapitre 5

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La surprise qu'elle lui avait fait en escaladant le plan de travail se suffit finalement pas à l'attraper... Il s'élança à l'autre extrémité toujours ce foutu sourire ravageur collé à la bouche. Dans un dernier espoir elle prit un élan concidérable mais elle glissa sur la farine et vola telle une chose sans ailes...

Mais juste avant qu'elle ne s'écroule à terre, Allec essaya de la retenir, mais en vain. Ils tombèrent l'un sur l'autre mort de rire.

Puis leurs gloussements s'estompèrent pour faire place à un silence total. Émie espérait au plus profond d'elle que son cœur n'exploserait pas, ni qu'il entendrait à quel point il battait fort. Mais leurs bouches se rapprochaient lentement hésitant à chaque centimètre. Elle sentit la main d'Allec l'attraper à la taille et la serrer contre lui. Leurs visages pleins de farine et de crème étaient si proches maintenant qu'ils pouvaient presque échanger leur souffle.

Mais, dans un incroyable sursaut collectif, la porte s'ouvrit laissant paraître Mila et Rose l'une derrière l'autre, l'aire dépitée, les cheveux et les affaires salis par la bataille. Émie ne vit pas tout de suite que son oncle était avec elles. Cependant quand elle releva doucement la tête son cœur rata un battement. Weiss la toisait du regard, d'un air nonchalant. Elle le fixa un moment, sans comprendre ce qu'il se passait, comme paralysée, mais Allec la souleva et l'aida à se relever.

- Merci. Murmura-t-elle.

Allec lui sourit et se retourna vers Weiss. Sa mine réjouie s'estompa pour laisser place à un regard froid.

- Monsieur Kaor, dans mon bureau et mademoiselle Loas aussi, quant à vous deux, Weiss se tourna vers Mila et Rose. Allez-vous laver, vous ne lui servez qu'à faire des bêtises, bande d'incapables! Je me demande pourquoi je vous garde encore!

Émie sentit la colère monter en elle. Apparemment, elle était assez sensible quand on critiquait ses amis:

- Je ne vous permets pas de leur parler comme ça! S'énerva-t-elle.

Alors que Weiss se redressait et arquait un sourcil d'un air indigné, Émie, de son côté, faisait un pas de plus et le regardait droit dans les yeux. La tension montait en pique mais un bras la força à reculer.

- C'est bon Émie, il a raison, dit Allec en regardant Weiss.

Émie dévisagea Allec d'un air dégoûté. Elle n'aimait pas qu'il se plie à Weiss si facilement, elle sortit en furie.

- Émilia! Cria Weiss. Viens ici!

Elle continuait d'avancer sans se retourner. S'il croyait qu'elle allait l'écouter seulement parce qu'il l'appelait par son vrai nom, il se mettait les doigts dans l'œil... En fait, depuis la mort de ses parents, elle détestait qu'on l'appelle comme cela, ce nom lui rappelait trop de souvenirs douloureux. Elle s'éloignait de plus en plus quand il aboya:

- Émilia Loas! Obéis ou je renvoie tous tes amis chez eux!

Elle se retourna les yeux pleins de rage et le souffle court, elle prononça:

- Vous m'avez enlevé mes parents, mes amis et toute ma vie, vous n'allez pas refaire la même chose? Parce que si c'est le cas, je me tire d'ici! Je reviendrai ranger tout ça plus tard, mais pour l'instant laissez les tranquille et fichez moi la paix!

Elle se retourna et partit se réfugier dans sa chambre laissant derrière elle, ses amis choqués.

Elle avait bien conscience qu'elle réagissait comme une enfant pourrie gâtée, mais c'était plus fort qu'elle. Ok elle avait saccagé la cuisine, mais ce n'était pas une raison pour renvoyer ses amis!

Elle s'écroula sur son lit, laissant aller ses larmes. Ses parents lui manquaient, tout lui manquait et même si ce Weiss était très gentil - quand il n'était pas énervé - elle ne retrouvait pas, en lui, quelqu'un en qui elle pouvait avoir confiance... C'était tout de même lui qui avait ordonné la mort de ses parents...

Après avoir repris de ses idées elle comprit qu'en s'allongeant sur son lit tous les résidus de nourritures suite à la bataille avait fini sur son lit propre...

« Et merde! »

Émie alla illico prendre une douche et s'habiller pour aller dîner. Elle avait dû faire plusieurs shampoings pour enlever toutes les saletés... Par chance elle avait moins sali son lit qu'elle ne le pensait.

Émie croisa Mila dans les couloirs. Elle avait l'air dépité.

- Tout va bien? Demanda Émie.

- Plus ou moins, je viens de me faire passer un bon savon par Weiss! Rigolait-elle.

- Je suis vraiment désolée... il faut que je retourne en bas aider à ranger et surtout m'excuser auprès de Weiss, tout est de ma faute...

- C'est la mienne! C'était mon idée cette fois-ci! Rétorqua Mila.

Émie lui sourit tristement alors que Mila lui expliquait ce qu'avait dit Weiss. Apparemment, il ne pouvait pas les virer pour éviter qu'Émie ne déprime encore plus. D'un côté, elle trouvait ça rassurant, ça voulait dire qu'ils pourraient continuer à faire tout ça, mais de l'autre, elle trouvait cette idée complètement stupide.

- Rose est passée avant moi, elle est partie prendre une douche, mais Allec y est encore, si tu veux l'attendre..., dit-elle avec un sourire en coin. D'ailleurs, il faudra que tu m'expliques pourquoi vous étiez aussi... rapprochés l'un de l'autre, quand nous sommes entrés...

Émie la regarda un moment et rigola à pleins poumons. Cela fait toujours du bien de rire, c'est prouvé!

- Je dois filer, je te raconterai... à tout à l'heure!

Et elle décampa en direction du bureau de Weiss.

Arrivée au bureau, elle s'appuya au mur en face de la porte et attendit. Elle n'entendait rien de leur conversation et se demandait s'ils étaient toujours là quand une voix s'éleva dans le bureau.

- Le règlement est clair sur cela monsieur Kaor!

Il criait tellement qu'elle en avait mal aux oreilles pour Allec.

- Comprenez-vous bien ce passage? Kaor? Il est clairement dit, que VOUS avez l'interdiction d'avoir une relation  plus qu'amicale avec mademoiselle Loas! Ou même avec toutes vos protégées!

« Ses protégées? On m'avait parlée des protecteurs, mais pas qu'ils existaient vraiment... Et pourquoi Allec? Et surtout, il parle de moi? Pourquoi suis-je sa protégée? Mais c'est quoi ce bordel? »

En entendant ces paroles le cœur d'Émie se serra, mais ce que répondit Allec fut pire que tout...

- Je le conçois, monsieur, mais elle m'est tombée dessus sans que je ne m'y attende et je vous rassure, l'amitié qu'il y a entre nous est purement professionnelle! Il n'y a aucune crainte à avoir sur ce sujet! Ne vous en faites pas!

- Bien, que je ne vous y reprenne pas!

Elle sentit la rage enflammée ses poings. Elle se sentait trahie, humiliée... professionnelle? Voilà donc la façon dont Allec définiçait leur amitié? Elle n'eut pas le temps de fuir qu'Allec se trouvait déjà en face d'elle, la porte du bureau fermée. Et avant même qu'il eut posé les yeux sur elle, le poing d'Émie vola jusqu'au visage d'Allec. Il l'arrêta à seulement quelques millimètres de lui. Il fit une moue interloquée avant de prendre la parole:

- Ça ne va pas Émie?

- Non ça ne va pas! Comment tu veux que ça aille? Criait-elle. Tu n'es qu'une enflure, une pourriture, un... un, un... je ne sais même pas ce que tu es! Un ami ou juste un professionnel!?

Elle arracha sa main de la sienne et lui tourna le dos pour partir dans les couloirs laissant Allec complètement incrédule sur le palier du bureau de Weiss.

Apparence, la traque a commencé...Where stories live. Discover now