Chapitre 65

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- Moi, je suis égoïste? Demanda Émie, hors d'elle.

Weiss ne répondit pas, sûrement parce qu'il savait  qu'il avait enclenché une bombe et que ça allait être comploqué de se sortir indemne de là... Emie continua elle était complètement sortie de ses gonts...

- Non mais vous vous êtes regardé? C'est vous qui m'avez emmenée ici! Je n'ai rien décidé moi! Vous m'avez arrachée à ma vie pour une raison que j'ignore encore, sans même vous demander si je n'étais pas mieux là où j'étais avant? Et vous parlez d'égoïsme?

- Je ne te permets pas de me parler comme ça!

- Et en parlant d'égoïsme tiens! Où est Rose? Enchaîna-t-elle comme s'il n'avait jamais rien dit. Moi je sais où elle est! Elle est toujours enfermée chez un homme qui veut du mal à tous les terriens! Et vous, lâcha-t-elle en le pointant du doigt, vous ne foulez pas pour aller la chercher! Non, vous vous restez dans votre siège à fumer vos cigares de merde pendant qu'elle est dans une cellule à attendre qu'on vienne la tuer! Alors qui est le plus égoïste de nous deux? Vous ou moi?

Là, Weiss se redressa et une étincelle de rage fit mine de passer dans son regard.

- Mais pour qui te prends-tu Émie? Sais-tu, au moins, comment tu te débrouillerais pour y aller, toi? Ce n'est pas une chose facile sache le! Vas y, si tu le souhaite! Vas récupéré ton amie, mais aujourd'hui tu es allée trop loin dans tes propos! Attends-toi a de sérieuses restrictions!

- Vous savez quoi? Je m'en fiche! Vous m'avez déjà tout enlevé! Mon ancienne vie et des parents qui m'aimaient! Alors allez y! Punissez-moi tant que vous voudrez! Je n'en ai rien à faire!

Puis sur ces paroles, elle quitta le bureau de son oncle et claqua la porte derrière elle.

De toute façon, que pouvait-il lui faire de plus? L'enfermée dans une tour d'ivoire, protégée par des dizaines de gardes baraqués comme des montagnes?

Elle n'y croyait pas car Weiss tenait trop à son éducation et surtout à ce qu'elle soit prés de lui. Et puis de toute façon, elle était sûre que s'il faisait cela, Allec ou Mila feraient partie des gardes... Alors après tout qu'est-ce que ça changerait pour elle? Rien. Elle était déjà enfermée...

"Non mais sérieusement? Égoïste? Moi? C'est comme si je disais que la Tour Eiffel était plus petite que mon index!"

Oh... la Tour Eiffel, combien donnerait-elle pour la revoir? ...

"Beaucoup!"

Avec toute sa colère, elle se préparait pour faire face à la tête à claque d'Elthan. Et il avait intérêt à avoir une bonne excuse parce qu'elle était assez remontée pour pouvoir le clouer à terre et le torturer jusqu'à ce que mort s'en suive...

Arrivée en face de sa porte, elle toqua violemment. Quelque seconde plus tard, personne ne vint lui ouvrit, elle retoqua donc cette fois si, plus longtemps et plus fort. Mais toujours personne.

Elle décida d'entrer.

La porte était ouverte, mais pas l'ombre d'un jeune homme dans cette pièce... Émie fronça les sourcils et inspecta sa chambre. Tout était nickel, pas un grain de poussière sur les meubles, un lit fait et immaculé, un bureau impeccable avec une pile de papier qu'elle feuilleta, ce n'était que ses devoirs, aucun caleçon à l'horizon, la seule chose qui la dérangeait, c'était la fenêtre ouverte et le petit papier collé de dessus. Elle l'arracha de son bout de scotch et le lut avec attention:

« Ma jolie petite chieuse,

Je sais que tu dois être en colère à l'instant où tu lis ce message, mais crois-moi, je vais te faire découvrir quelque chose de formidable! Suis les petits papiers que j'ai collé et rejoins- moi.

Et n'oublie pas, je sais que tu as aimé...

Elthan »

Sous la colère, elle braya, dans sa main droite, le petit message et passa la tête par la fenêtre. Un vent glacial lui souleva les cheveux et lui noua la gorge. Prise par le froid, elle rentra sa tête à l'intérieur et chercha de quoi se couvrir. Une écharpe rouge était posée bien en évidence sur le bureau avec un autre petit papier dessus. Émie attrapa l'écharpe et lu le papier:

« Parce que tu es si prévisible, prends cette écharpe, je te la prête.

Elthan »

Une petite boule de colère se formait petit à petit dans son ventre et elle ne doutait pas qu'Elthan allait en prendre plein la face.

Furieusement, elle enroula l'écharpe autour de son cou et fut surprise par l'incroyable odeur qu'elle avait. Elle sentait bon la menthe poivrée et les agrumes. L'espace de quelque seconde, sa colère et tout le reste disparurent.

Mais sa rage revint la seconde d'après. Elle enjamba doucement la fenêtre, passant une jambe puis l'autre pour s'y asseoir et calculait à l'avance toutes les prises qu'elle devra attrapée. À supposer que c'était par là qu'il fallait qu'elle aille...

Tous ses doutes se dissipèrent quand elle aperçut à sa droite un autre petit papier coller sur le mur extérieur du château. Elthan voulait donc qu'elle escalade les façades du château pour le rejoindre?

«Tu es complètement taré, mon pauvre Elthan!»

Toujours assise sur le rebord de la fenêtre, elle jeta un coup d'œil en bas. Elle devait être perchée à au moins trente mètres de haut. Cette vue lui rappelait celle qu'elle avait eut la première fois qu'elle avait mis les pieds ici, quand elle avait essayé de s'échapper par la fenêtre, sauf que cette fois-ci, il faisait nuit et elle ne voulait pas s'enfuir! Quoique l'idée fut bonne...

Néanmoins, sa curiosité l'emporta et elle se souleva de ses mains, cherchant à tâtons un rebord pour y caler ses pieds.

Son cœur battait à la chamade. Si jamais elle tombait, elle n'y survivrait sûrement pas...

Puis, son pied se posa gentiment sur un rebord, comme elle l'espérait. Elle se retourna alors pour faire face au mur extérieur du château et souffla un bon coup avant de se déporter d'un pas à gauche pour rejoindre le bout de papier. Il suffisait de deux grandes enjambées pour qu'elle l'atteigne, mais elle devait quitter le rebord de la fenêtre pour pouvoir y accéder...

Elle prit sur elle.

Le souffle court, elle rasait le mur à tel point, que ses genoux découverts commençaient à rougir.

Une fois arrivée au bout de papier, une grosse bourrasque de vent fit décoller, sa jupe d'uniforme, ses cheveux, ainsi que le message qui s'envola. Mais elle le rattrapa à temps, manquant de peu de tomber. Elle se cramponna de toutes ses forces aux petites prises de pierres que les parois du château lui offrait et attendit quelque seconde avant de rouvrir les yeux et de lire le message.

« Lève les yeux ma belle...

tu y es presque, monte encore jusqu'à la fenêtre au-dessus de ta tête! Je t'attends...

Elthan »

Apparence, la traque a commencé...Where stories live. Discover now