Chapitre 6

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                            À vrai dire, elle ne savait pas où elle allait. Elle vagabondait dans les couloirs du château. Puis elle repensa à cet après-midi, toute cette saleté... elle n'avait plus aucune envie de retourner nettoyer cela...

« Weiss a voulu m'emmener, ici, il payera par tous les moyens. »

Soudain, elle se rendit compte, qu'elle se trouvait en face des grandes baies vitrées donnant sur le jardin du château.

Émie poussa la porte et traversa le petit parc jusqu'à un banc entouré d'arbres et de fleurs. Les lumières du château éclairaient le jardin en plus des petites au sol. La chambre d'Allec donnait sur cette partie du campus, mais il ne pouvait pas la voir de là-haut.

« Et tant mieux! »

Elle s'allongea sur le banc et regarda les étoiles à travers les branches des arbres.

Peut-être que l'étoile qu'elle fixait était la terre et que ses amis l'attendaient là-bas... Une larme coula, mais elle s'essuya aussitôt d'un geste nerveux.

Fermant les yeux, elle écoutait le vent passer entre les branches des sapins délivrant leur apaisante odeur.

Émie était allongée là depuis maintenant vingt minutes quand le bruit de l'herbe s'écrasant sous des pieds la retira de sa somnolence. Elle ouvrit doucement les yeux et tourna la tête vers le bruit de pas, mais elle n'arrivait pas à voir la personne qui se trouvait devant elle, car la lumière du château faisait un effet de contre-jour. La personne continua d'avancer vers elle et s'assit à ses côtés. À ce moment, elle se redressa et découvrit qui était la silhouette.

C'était Allec, les cheveux en bataille, la mâchoire serrée, le regard triste et les yeux injectés de sang, comme s'il avait pleuré...

« Il ne pleurerait pas pour ça? »

Mais dès qu'elle avait reconnu son visage, son cœur c'était serré et une envie d'exploser avait soudainement fait irruption.

- On m'a dit de venir te chercher, il est trop tard pour que tu traînes dans le jardin.

Émie releva le visage et planta ses yeux dans ceux d'Allec qui la transcendèrent. Mais, dans une toute défiance, elle pointa son regard ailleurs ne laissant, comme réponse à Allec, que son triste silence.

- Il faut que tu rentres, lui dit-il inquiet.

- Non. Laisse-moi tranquille, lâcha-t-elle d'une voix tremblante.

Il s'enfonça dans le banc tout en se rapprochant d'elle.

- Je suis désolé, murmura-t-il, mon père me dit toujours de m'excuser quand une fille a l'air d'être en colère contre moi, qu'importe si je sais ou non ce qu'elle a. C'est une sécurité! Me disait-il!

- Laisse-moi tranquille s'il te plaît, lui dit-elle froidement ne prêtant aucune attention à sa remarque. Tu peux partir, je ne t'en voudrais pas, j'ai bien compris qu'en restant à mes côtés, tu ne fais que ton travail...

Allec se crispa instantanément, et serrant ses poings pleins de frustration, il prit une grande inspiration et la regarda dans les yeux une nouvelle fois.

- Je ne sais pas qui t'as mis ça dans la tête, dit-il calmement, mais cette idée est complètement débile et fausse!

- Tu l'as dit toi-même! S'écria-t-elle.

Il fronça les sourcils et se rapprocha d'elle.

- Donc tu as entendu?

- Nan? Jure? Bien sûr que j'ai entendu! Maintenant pour la dernière fois laisse-moi tranquille!

Apparence, la traque a commencé...Where stories live. Discover now