Chapitre 18

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- Pourquoi tu m'as caché que ton père était l'un des dix gardiens?

Il fut apparemment surpris par sa question car il haussa un sourcil et la dévisagea attentivement.

- Parce que je n'avais pas le droit de le dire, mais si tu m'avais posé la question, je t'aurais répondu.

Déçue et soulagée par sa réponse, Émie qui s'attendait à quelque chose de plus fracassant se décontracta et continua sa marche, poussant la porte battante blanche de la cuisine qui était si facile à repéré parmi les autres. Là tout les employer s'affairaient pour le repas du soir. Le brouhaha des casseroles, les cris des ordres du chef et les portes derrière eux qui battaient l'air s'imposaient au silence du couloir. Soudain l'un des cuisiniers s'approcha d'Émie et Allec venant les accueillir.

- Bonjour! Que puis-je faire pour vous?

- Nous voudrions un café avec un sucre, s'il vous plaît.

- Bien sûr, j'arrive tout de suite!

Le cuisinier repartit dans les cuisines se dissimulant maintenant parmi les autres hommes en blanc. En attendant que le café ne soit prés, ils s'installèrent sur des chaises et observèrent les cuisiniers s'affairer, tel des fourmis enrobées de farine.

Émie sentait à plusieurs reprise le regard d'Allec sur elle, mais n'y fit pas plus attention captiver par les aller-retour des cuisiniers.

Puis quelques minutes plus tard le café arriva.

Ils repartirent aussitôt à l'infirmerie, mais juste avant de passer le seuil du bureau, Betty, leur fit signe de la main de s'arrêter là. Elle accourut aussitôt récupérer son café et leur expliquer la situation.

- Il s'est réveillé, leur chuchota Betty. Il ne vaut mieux pas qu'il vous voit ici si vous voulez que votre plan marche.

- Déjà? Moi qui croyais y avoir été fort!

Betty esquissa un sourire, les remercia pour le café et repartit auprès d'Elthan. Puis sans un mot, ils montèrent aux étages rejoindre leur chambre. Avant de fermer la porte de sa chambre Émie esquissa un sourire qu'Allec lui rendit aussitôt.

Soudain elle rouvrit la porte et se jeta dans le grand couloir, toquant à la porte d'Allec. Il ouvrit d'un air étonné la porte de sa chambre.

- Je n'avais pas fini de te poser mes questions!

- Après un instant d'hésitation, Allec lui ouvrit la porte pour la laisser entrer,

- Je t'écoute.

Émie laissa tomber son sac à terre et s'assaillit sur son lit. Et alors qu'elle relevait la tête pour regarder Allec, elle fut pétrifiée. Elle découvrit avec stupeur Elthan un petit rictus aux lèvres.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Cria-t-elle.

- Allec fronça les sourcils.

- À qui parles-tu?

- À Elthan! Bordel! Il est derrière toi!

Elthan était rentré dans la chambre quand Émie y avait pénétré et s'était placé derrière Allec attendant gentiment que quelqu'un ne le remarque.

- Et après vous osez me dire que vous n'êtes qu'ami? Et qu'il ni a jamais rien eut entre vous? Tu es dans la chambre d'un gars là, Émie!

Allec se retourna furieusement et d'une poignet le prix au col le plaquant au mur. Elthan poussa un gémissement avant de rire.

- Mais vous êtes quoi au juste? Des sortes de futurs gardiens? Par ce que j'ai vu la prise qu'Émie m'a faite et c'était carrément bizarre que tu sache faire ça toi!

- Quand j'en aurais fini avec toi et que tu ne verras plus le jour, là tu pourras dire que ce serra bizarre! S'emporta Allec en le tenant de plus en plus serré.

Émie se précipita entre les deux garçons essayant de les séparer voyant qu'Allec repartait dans ses excès de colère.

- Franchement, Allec, je pense qu'il ne vaut pas la peine que tu t'énerves ainsi, surtout que c'est parce qu'étant petite mes parents mon forcée à prendre des cours de self défense, rien de plus!

Niveaux mensonge, Émie commençait à bien s'y connaître.

Alors que son regard faisait des aller-retour entre Allec et Elthan, elle vit qu'Allec commençait à relâcher sa poigne sur Elthan. Et c'est alors qu'une chose inattendue (ou presque) se produisit. Elthan fit l'une des prises qu'Allec lui apprenait. Allec se retrouva dos à terre alors qu'Émie, elle se demandait si elle ne devait pas aller chercher de l'aide, car Allec se releva en furie fonçant sur Elthan comme un taureau sur un torero agitant son drapeau rouge. Alors qu'Allec lui décochait une série de coups de poings, Elthan suivait plutôt bien la cadence en les esquivant. Puis enfin, il réussit à se délivrer de l'emprise d'Allec et lui sauta dessus, se dressant sur lui à califourchon et lui infligeant, à son tour une série, de coups de poing, que même Allec étant entraîné, n'arrivait pas à tous esquiver. Quant à Émie, elle était restée, plantée là, à les regarder combattre essayant de trouver une solution.

Et alors que les cris, les coups et les prises s'enchaînaient, Émie décida d'appeler un garde. Il y en avait en permanence, nuit et jour. Émie se demandait comment Elthan avait pu réussir à atteindre leur dortoir alors que normalement il y avait un garde. Puis elle comprit en arrivant sur les lieux. Aucun garde ne fit surface, le couloir était désert... Fronçant les sourcils et maintenant l'allure, elle continua dans le couloir qui tournait pour arriver à un grand sasse où se trouvaient les chambres des employés, exactement le même que le leur. La lumière du soleil couchant rentrait par les grands vitraux au bout du couloir. Des canapés étaient positionnés au centre du grands couloirs. Émie s'était toujours demandée à quoi ils servaient...

Mais ce n'était pas le moment de réfléchir à ça. Elle devait trouver quelqu'un pour l'aider à séparer les deux jeunes hommes qui se battaient et qui allait finir assommé - voir mort - tous deux. Un gros bruit sourd résonna dans le grand hall faisant sursauter la jeune fille. Puis un autre et maintenant deux. Émie se dirigea vers la source du bruit le cœur palpitant d'adrénaline. Et alors qu'elle se rapprochait, d'un pas craintif, du bruit, une porte en boit sombre surgit du fond d'un couloir. À chaque détonation, la porte tremblait. Elle pouvait maintenant entendre les hurlements d'un homme. C'est alors qu'elle comprit ce que c'était.

Elthan avait enfermé le garde derrière cette porte. Mais Émie se demandait comment. Comment avait-il fait si Elthan n'était qu'un élève comme les autres? Elle arriva à une conclusion: il n'était pas normal...

Soudain alors qu'elle s'était détendue et approchée d'un pas assuré de la porte, une forte douleur vint lui éteindre le crâne. Elle serra quelque minute la tête entre ses mains attendant que la douleur passe, mais en vint...


Apparence, la traque a commencé...Where stories live. Discover now