Chapitre 85

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- Viens par là gamine!
Émie sentit son rythme cardiaque accélérer. Qu'avait-elle fait encore pour attirer les foudres de cette seniors parano?
– Viens je t'ai dis! Par les entaille des malins! Mais t'es d'une lenteur!
– Oui désolé, j'arrive!
En une traite, elle but le verre et accourut rejoindre Zverta. Là, elles étaient devant leur endroit respectif et Zverta détailla du regard Émie qui se sentit tout à coup nue sous ces sortes rayons à infrarouge... Ses yeux gris presque transparents étaient passés par tous les point négatifs d'Émie: ses pieds nus, qui auraient faire fuir le plus courageux des hommes, sa chemise de nuit qui ressemblait plus à une nuisette sale qu'à un pyjama innocent, le blason de Peyrosse, que tout le monde connaissait bien ici, même cette vielle dame apparemment puisqu'un léger froncement de sourcil montra une petite incompréhension sur le visage ridé de Zverta. Après ça, elle détailla ses bras nus qui rougissaient à cause du soleil, et pour finir, elle passa par ses cheveux... là, la vielle dame dressa un sourcil. Le pouvoir d'Émie devait agir... Un corps sale et négligé, avec un visage d'ange et parfaitement soigné... drôle de décollage, n'est ce pas?
– Tu viens d'où? Demanda Zverta d'une voix assurée mais presque inaudible.
– Je viens de la ville.
– Mens pas à une vielle femme comme moi, dit-elle sur un ton calme. Les gens de la ville sont pas si négligés que toi, et puis tu porte le blason de Peyrosse... alors, gamine, qu'est-ce que tu fous ici?
– Je...
Soudain, elle se sentit tirer en arrière par une main à son poignet. L'ombre de la petite maison, dans laquelle on la faisait entrer de force, apaisa la peau d'Émie et l'odeur de la viande cuisinée remonta à ses narines. Puis un grand homme se positionna devant la porte bloquant la vue de Zverta. C'était Dalki, elle le reconnaissait avec sa carrure imposante et sa touf de cheveux noirs.
– Mêles-toi de tes affaires vielle peau! Dit-il de sa forte voix.
Aussitôt Zverta s’offusqua et s'approcha dangereusement de Dalki, en pointant un doigt accusateur vers Émie.
– Alors comme ça on héberge des fugitifs, gros bourrin?
– Elle n’est pas une fugitive… elle s’est simplement perdue.
– Ah c'est bien ce que je pensais, elle a l'air bien trop bête pour retrouver son chemin!
Émie ne comprenait rien de leur conversation, cependant, elle savait maintenant comme la vieille femme la voyait... et ce n'était pas le meilleur physique pour pouvoir avoir l'air intelligente apparemment! Ce qui la mit dans une colère monstre... Son pouvoir la faisait encore passer pour quelqu'un qu'elle n'était pas.
– Hum... J'en serais pas si sûre moi! Une gamine que tu retrouves avec cette chemise de nuit, doit forcément être recherchée, tu vas t'attirer des soucis!
– T’inquiète pas pour moi, mais plutôt pour toi si tu continues de mettre le nez dans mes affaires!
Le ton de Dalki était soudain devenu beaucoup plus menaçant et la vielle dame, qui avait posé ses bidons à terre, les reprit hautement et leur tourna le dos pour pénétrer dans sa maison avec un dernier regard pour Dalki qui ferma sa porte ensuite.
Puis il se retourna pour faire face à Émie. Il était vraiment imposant, avec des muscles plus gros que des ballons et des tatouages partout sur les bras. Elle ne les avait pas vu quand elle s'était réveillée, peut-être que la lumière était trop faible pour les voir...
Émie n'avait pas le temps de s'attarder sur les détail, Dalki lui fonçait dessus d'un air froid comme s'il voulait se battre contre elle. Que ferait-elle contre cette armoire à glace? Même les coups les plus fourbes qu'Allec lui avait appris ne lui feront aucun mal... Cependant, au moment où il aurait dû la pousser et la frapper, il la contourna et se dirigea vers sa viande qui cuisait encore.
– C'est prêt! Dit-il gaiement.
Le cœur d’Émie palpitait dans sa poitrine… elle se sentait bête d’avoir eut à ce point peur.
Dalki prit la casserole et la posa sur la table en contournant de nouveau Émie. Les couverts étaient mis et il ne manquait plus que le vase de violettes, qu'Émie tenait encore, pour finir le décor. Donc, après l'avoir humé une dernière fois, elle le posa discrètement au centre de la table.
Là, Dalki lui fit un grand sourire puis s'assit. Émie n’osait rien faire. Elle était bien trop intimidée pour bouger ne serait-ce que le petit doigt...
– Assieds-toi, ne sois pas timide!
Émie obtempéra et posa ses fesses sur la chaise en bois, en face de Dalki qui la regardait avec un regard bienveillant. Il avait les yeux d'un vert pur, qu'il tranchait radicalement avec sa barbe et ses cheveux noirs...
Émie était tellement sur ses gardes, qu'a chacun de ses gestes, elle sursautait ou se crispait. Par exemple, quand il avait pris un couteau pour couper un morceau de viande, elle s'était instinctivement dressée sur ses pieds faisant grincer la chaise sur le parquet. Dalki avait alors doucement coupé sa viande tout en gardant un œil amusé sur Émie qui se rassoyait doucement, sans perdre de vue le couteau... Autre exemple, quand il lui avait servit sa viande, elle ni avait pas toucher sans qu'il n'ai avant elle, manger un bout, même si la faim la tiraillait... combien de fois elle avait vu dans les films des personnes se faire avoir parce que leur nourriture était empoisonnée! Assez de fois pour ne pas se laisser piéger... Dalki avait alors souri et manger un bout de viande. Alors elle avait fait de même... tout en gardant un œil sur lui.
L'ambiance n'était pas vraiment conviviale et Émie se demandait pourquoi cet homme apparemment pas super riche, lui offrait un repas aussi bon et copieux...
– J'imagine que tu as des questions..., demanda-t-il en sortant Émie de ses pensées.
– Oui...
– Alors! N'ai pas peur! Regardes-toi tu es tellement rigide qu'on pourrait faire de toi un pont!
– Je ne vous connais pas...
– Exacte
Il lui sourit avant de continuer
- Mon nom est Dalki, je suis chargé par le conseil des Impériaux de trouver des personnes, sans famille et sans importance, pour en faire des serviteurs pour la haute ville. Je t'ai accueilli ici... parce qu'ils m'ont dis de te garder... ils ne voulait pas de toi... Pourtant tu es exactement le genre de personne qu'ils recherchent... enfin bref, il fallait te remettre sur pied avant de te relâcher dans la nature. À ton tour, pourquoi te trimbalais-tu seule dans le désert?
Émie n'avait aucune envie de lui expliquer d'où elle venait et ce qu'elle faisait dans ce désert. Il fallait qu'elle trouve au plus vite l'auberge, mais apparemment, cet homme ne comptait pas la laisser partir de si tôt...
Voyant qu'elle ne répondait pas, Dalki se leva faisant de nouveau sursauter Émie et partie dans l'autre pièce. Émie pu voir dans l’espace de la porte entrouverte, que c'était une sorte de garde-manger et non pas une salle-de-bains, comme elle le croyait. Dalki fouillait une étagère et en sortit des vêtements qu'il ramena à Émie.
– Mets ça, tu ressembleras moins à une prostitué. Lançait-il sèchement en se rassoyant.
– Merci...
Émie s'empara des habits qu'il lui avait lancé et enfila le short marron aux nombreuses poches et -en essayant de se cacher le plus possible du regard de Dalki (qui était bien trop concentrer sur sa viande pour regarder autre-part)- elle enfila le simple t-shirt beige.
– Ses affaires te vont comme un gant!
– À qui ils appartenaient?
– À la femme de mon frère, ils sont tous subitement partis il y a plusieurs années... Le travail à Peyrosse est fructueux…
– Je suis désolée...
Émie se sentait vraiment mal, tout à coup, dans ces habits et son regard s'orienta aussitôt vers le portrait encadré et accroché à côté de la porte...
– C’était leur fille, ma nièce... oh attends, j'allais oublié!
Dalki se releva et retourna dans la petite pièce adjacente. Pendant ce temps, Émie observa le portrait de la fille de Dalki. Émie avait l'impression d'avoir déjà vu la jeune fille de la photo, mais elle ne savait pas où... Elle avait de long cheveux noir et un visage oval. La photo était en noir et blanc, cependant, ses yeux était tellement claire qu'Émie pouvait en déduire que la nièce de Dalki avait les yeux peut être gris ou bleu, voir vert comme lui.
Dalki lui ramena une paire de chaussures et des chaussettes...
«comme il est gentil»
– Je te demanderais juste de ne pas les porter dans la maison...
– Merci. 
Émie les déposa alors prêt de la porte et se rassit pour finir sa viande en silence. Une fois que cette chose fut faite, elle se leva.
– Merci pour le repas, votre eau, ces vêtements et votre accueille, mais je dois partir, je suis attendue.
Émie avait conscience qu'elle devait à Dalki bien plus qu'un simple merci, mais elle ne pouvait rien donner de plus, puisqu'elle n'avait plus rien...
Il ne disait pas un mot, jusqu'au moment où Émie allait enfiler les chaussures qu'il lui avait donné.
– Tu ne peux pas partir comme ça.
– Je n'ai rien à vous offrir, je suis navrée, vous avez secouru la fille la plus démunie de toute cette planète...
– Bien sûr que si tu as quelque chose à m'offrir... j'ai besoin de tes services... j'ai remarqué que tu venais de Peyrosse... tu dois savoir lire et écrire aussi?
– Si vous voulez que je lise de la langue sorcelière, vous pouvez toujours courir, je ne comprend que les chiffres et je ne sais encore moins l'écrire...
Dalki se crispa et fronça les sourcils.
– Si tu viens de Peyrosse tu es obligée de savoir cela... sinon comment aurais-tu pu être accepté au seins de leur élite?
Émie devait trouver un nouveau mensonge à propos d'elle parce qu'il était sincèrement impensable qu'un jour elle dise à qui que ce soit ses origines et encore moins qu'elle était du même sang que Weiss...
Du coup, Émie fit mine de ne pas avoir entendu et enfila la première chaussure. Aussitôt Dalki s'était levé et dirigé vers elle.
– J'ai juste besoin que tu me lises une lettre et que tu y répondes...
– Je ne peux pas, je ne sais pas le faire!
– Comment est-ce possible? S'énerva-t-il.
Le rouge montait vite aux joues de Dalki et il la saisit au bras en la secouant. Elle avait eut l'impression de ressortir d'un mixer quand il eut fini de s’acharner sur son pauvre corps. Mais elle ne se laissa pas faire et se dégagea de lui en reculant de quelques mètres.
– Je ne peux rien vous dire, je ne peux faire confiance à personne, laissez moi partir parce que même si vous me mettez face à votre lettre, je ne saurais pas quoi vous lire...
– Je ne te laisserais pas partir tant que tu n'auras pas lu ma lettre!
– C'est pas vrai... mais vous ne pouvez pas demander à quelqu'un qui sait vraiment lire?
– Ici, personne ne sait lire... nous n'avons pas d’éducation comme vous les habitants de la haute ville..., avait-il dit hautement.
– Et bien moi non plus je ne sais pas lire! Voilà, vous êtes bien maintenant non? Votre voisine avait raison je ne peux vous servir à rien! Laissez moi partir ou je hurle!
– Bon sang mais si on m'avait dis que j'allais un jour devoir papoter avec une gamine pourrie gâtée, je me serais tiré une balle avant ça!
– Mais ce n'est pas une question d'envie, je ne sais pas lire votre langue! Vous comprenez? 
D'un air lasse, il se passa une main dans ses cheveux gras. Puis il se dirigea prêt du lit dans lequel elle s'était réveillée à peine quelque heure plus tôt, et en tira un petit tiroir pour en sortir une enveloppe. Avec un regard de chien battu, qui tranchait avec son air de brute, il la lui tendit.
Obligée, Émie attrapa la lettre et l'ouvrir.
«fais chier...»
Avec un regard pour Dalki, Émie baissa les yeux sur la lettre. Elle fut surprise de reconnaître chaque lettre et chaque signe.
– Pourquoi ne m'avez vous pas dis plus tôt que c'était écrit en langue universelle? Lui demanda Émie qui resta un moment à le fixer. Nous n'aurions pas eut cette dispute!
– Lis cette putain de lettre!
Aussitôt, Émie se plongea entre les lignes et lu.
– « Chers monsieur Carter, j'ai le regret de vous annoncer que votre nièce à disparue. En temps normal, ce genre d'accident n'arrive jamais dans nos locaux, mais je ne serais vous expliquer ce qu'il s'est passé. Je peux seulement vous affirmer avec sûreté que nous ferons tout pour la retrouver. Votre frère et sa femme sont en sécurité mais très atteints par la disparition de mademoiselle Carter. L'école Peyrosse vous accueillera avec plaisir. Avec tous mes plus grands regrets, Monsieur Weiss. »
Une fois lu, Émie dévisagea Dalki, puis elle se retourna vers le portrait de sa présumée nièce et elle fit aussitôt le lien avec Mila. Voilà pourquoi ce portrait lui disait quelqu'un, c'était sa meilleure amie! Quelle idiote!
Un sanglot la sorti de ses pensées. Évidement, cette lettre ne pouvait pas être accompagnée d'éclats de rire ou de bonne poignée de mains heureuses – sauf peut-être pour certaines personnes... La plupart des gens réagirait comme Dalki à ce moment.
Il était affalé sur sa chaise, l'assiette presque vide avait été violemment poussée pour laisser places à une paires de gros bras croisées qui accueillaient, au creux, une tête baissée. Ses épaules se secouaient aux rythmes de ses sanglots. Il était avachi, démuni... Quoi de plus normal après tout ? Si cet homme avait accroché un portrait de sa nièce, c'est qu'il tenait vraiment à elle et Émie savait parfaitement ce qu'il ressentait. Désespoir, crainte, haine... bref tous ces merveilleux sentiments qui vous font vite perdre pieds...
Le plus important dans tout ça, c’était qu'elle était tombée sur l'oncle de sa meilleure amie disparue... Quelle coïncidence tout de même! Mais c'est quand on l'attend le moins, que la paranoïa pointe le bout de son nez crochu... Et si cet homme faisait parti des hommes de Weiss ? Et si cette lettre et toute cette mise en scène était fausse ? Tout ça pour la piéger et la récupérer ? Donc soit cet homme était un véritable acteur et allier de Weiss. Soit, il était sincère et dans ce cas, elle se devait de le consoler et de l'aider parce qu'ils étaient tous deux dans le même bateau...
Émie préférait mettre sa paranoïa de côté et pleurer avec cet homme sur la disparition de Mila, comme elle l'avait fait avec la mère de Rose...
– Je suis vraiment désolée...
– Vous ne pouvez pas comprendre ! Dit-il tout en relevant une tête visiblement lourde.
Émie s'attendait à ça et pourtant son sang chaud ne fit qu'un tour. Bien sûr qu'elle comprenait ! Elle ressentait la même chose et pour la même personne qui plus est! Émie se retint d'exploser.
« Respire... il ne te connaît pas. Respire... il ne connaît pas ton histoire. Respire... c'est normal qu'il se trompe... »
Une partie d'elle insistait très clairement pour dire à Dalki -qui était tout de même l'oncle de Mila- ce qu'elle faisait vraiment dans ce désert et pourquoi elle s'était enfuie. Bien sûr, elle ne lui dirait pas qu'elle venait de Terre, qu'elle était la nièce de Weiss et qu'elle avait deux pouvoirs. Elle ne lui divulguerait pas autant d'information aussi importante sur elle. Du moins, pas tout de suite.
– Bon écoutez, commença-t-elle, tout à l'heure vous me demandiez ce que je faisais dans ce désert?
– Je me contre fous de toi ! Je viens de perdre ma nièce, celle dont je me suis occupé depuis qu'elle est née! Je me fou de toi!
– Écoutez moi avant de dire que je parle seulement de moi !
Lacement il dressa une main en signe d'approbation, sans même lever un regard vers elle. Elle continua:
– Si j'étais dans ce désert, c'est parce que je me suis... accidentellement enfuie...
– Et alors ?
– Et alors je suis partie parce que je cherchais à retrouver votre nièce. Elle est une de mes amis les plus proches!
Là, l’intérêt de Dalki se lut dans son regard pointé sur Émie.
– Tu sais qui l'as enlevée ?
Elle hocha la tête. Affirmatif.
– J'ai passé une alliance avec un homme qui est dans les rangs de Lucifer et qui pourrait m'aider à le trouver, donc à trouver Mila et une autre amie qu'il a aussi enlevé...
– Tu veux dire que c'est Le Grand Maître qui les a enlevé?
Émie avait tiqué sur « le grand Maître » mais en vérité, si cette expression lui paraissait bizarre et même presque ridicule c'est parce qu'elle n'avait jamais vécu ici, qu'elle avait eut une éducation terrienne où l'on apprend partout que Dieu est bon et le Diable mauvais... Mais si on regarde bien, qui fait le plus de mal sur Terre ?
Le regard presque émerveillé de Dalki fit froid dans le dos à Émie.
– Si c'est Le Grand Maître qui les a enlevées, dit-il, alors il ne faut pas aller à l'encontre de sa décision. C'est un grand honneur qu'il ai choisi ma nièce et pas celle d'un autre. Certes, je suis triste, mais ce n'est pas si grave parce que je sais qu'elle sert au Maître.
– Pardon?
Émie n'en revenait pas. Sa colère l'avait faite lever d'un bond. Si Émie comprenait bien, étant donner que Satan était en quelque sorte leur dieu, il avait le droit de tout ? D'enlever ses amis, de les garder pour lui? Surtout que s'il faisait cela c'était de sa faute, car il la voulait elle! Pas ses amies!
– Elles ont le droit de vivre libre! Je ne pense pas qu'elles soient très heureuses de leur état, et pendant que nous parlons, qui sait ce qu'il leur arrive ? Il faut aller les aider!
– Je sais que c'est dur, mais nous ne devons pas s'opposer à l'avis du Créateur!
– Mais je ne peux pas les abandonner, c'est moi qui devrait être à leur place!
– Ne sois pas jalouse! C'est elles qu'il a choisi, pas toi. Remets-toi en question!
– Me remettre en question ? Si vous croyez que j'ai envie de d'être « choisie » par votre Dieu, vous pouvez vous mettre le doigt dans... ce que vous savez!
– Tout le monde a envie d'être choisi!
– Je ne suis pas tout le monde et je vous le redis, je ferais tout pour retrouver mes amies. Je pensais pouvoir avoir votre aide, mais je l'ai déjà assez eut. Encore merci pour les chaussures, les vêtements, l'eau et la nourriture, mais elles sont en danger et je ne m'en remettrai pas si elles mourraient par ma faute!
Émie se détourna de Dalki et sans dire un mot de plus, prit le chemin de la sortie. Cependant, elle n'eut même le temps d'ouvrir la porte que Dalki s'était immiscée entre l'entrée et elle, lui bloquant le passage. Alors elle le regarda d'un air défiant. Il fit de même.
– Laissez-moi partir.
– Tu n'iras pas à l'encontre de la décision du Maître!
– Je ferai ce que je veux, votre Maître n'est pas le mien! S'impatienta Émie.
– Si tu vis sur ces terres, alors c'est le tien aussi! Rétorqua Dalki.
– Je ne vis pas vraiment ici, je vis partout et je ne pourrais même pas dire que l'une des bâtisses de cette planète soit la mienne! S'emporta Émie, lui avouant quelque chose qu'elle n'osait même pas se dire.
– Et pourtant tu viens de Peyrosse, tes parents doivent avoir une belle maison dans la haute ville, ne joue pas à ça avec moi... Ici, les gens sont pauvres et mène une vie dure! C'est une aubaine que ma nièce soit choisi par le Maître. Ton petit numéro de chien battu est lamentable! Et puis d'où viens-tu pour pouvoir prétendre aller à l'encontre des décisions du Maître?
– De Terre!
Émie avait hurlé tellement fort qu'une femme qui passait innocemment dans la rue avait levé la tête pour voir ce qu'il se passait. Quant à Dalki, il était resté sans voix, la regardant avec de gros yeux. Ses bras puissants qu'il avait laissé tendus, étaient retombé le long de son corps, laissant à Émie la possibilité de partir. Mais elle était, elle aussi, restée coincée sur ses dernières paroles, les mains plaquée contre sa bouche, comme pour empêcher qu'une autre vérité n'en sorte.
« Quelle abrutie! Je peux être sûre qu'il ne me laissera jamais partir maintenant! »
– Tu es une Humaine?
Dalki était sous le choc en vérité. La présence d'humain était apparemment très rare ici et maintenant, il la regardait comme une vermine nuisible. Émie avait peut-être fait une grosse boulette... Ça par contre ce n'était pas rare...
– Je ne suis pas Humaine.
– Mais tu viens de Terre... Je comprend mieux pourquoi la Haute ne voulait pas de toi...
– Oui j'ai vécu là-bas un bon moment... Mais je suis une sorcière.
– Prouve le moi où je le cris dans la rue et crois moi ici on aime pas trop les humains…
- Je ne contrôle pas assez mes pouvoirs, je risquerai de faire exploser votre maison!
– Ah! J'ai récupéré pas mal de terriens ici, ils devaient s’être égaré dans certains portails sur Terre, bref, on me l'a trop souvent dite, cette excuse.
Excédée et ayant compris que si elle ne lui montrait pas ses pouvoirs, il ne la laisserait pas partir, Émie se plia à sa volonté.
Elle se détourna de lui et de sa main droite pointa la carafe d'eau gentiment posée sur la table. Si elle arrivait à la faire léviter, elle serait libre... Ou presque... parce que Dalki était apparemment une forte tête. À son plus grand soulagement, la sensation de paix ne l'envahit pas et elle put faire léviter la carafe sans la renverser et sans la faire exploser contre le mur.
Alors, elle jeta un coup d’œil à Dalki. Il était toujours planté dans l'entré, mais son corps ne bloquait plus la totalité de la sortie. Il avait les bras croisé et d'un air résigné la laissa partir.
– Tu vois que tu n'as pas tout fait exploser...
– On a eut de la chance c'est tout.
Puis d'un air résigné, Dalki haussa les épaules et dit:
– Aller files, avant que j’appelle mes supérieurs!
– Merci encore Dalki!
Elle avait tout de même eut de la chance de tomber sur cet homme... et quelle coïncidence! C'en était presque incroyable!
Émie se lança dans la rue sableuse. Le soleil était en train de se coucher donnant une lueur orange vive au maison. Elle avait fait une belle rencontre et jamais elle n'oublierait ce qu'il a fait pour elle et encore moins leur dispute…

Apparence, la traque a commencé...Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora