Apparence, la traque a commencé...

Chapitre 10

- Quoi? S'impatienta Allec.

- On va en ville? S'exclama Mila.

- Mais on est mardi, s'étonna Émie, c'est interdit de sortir en ville en semaine, Weiss va nous descendre s'il l'apprend!

- Justement! On n'a jamais essayé de sortir en pleine semaine! Soutenait Mila. Puis Rose y est déjà! On a cas allé la rejoindre!

- Hier ne vous a pas suffit? Demanda Émie.

Son ton était plus dur qu'elle ne l'aurait voulu, elle essaya de se reprendre d'un air un peu plus doux.

-Enfin, je veux dire que ça a déjà causé beaucoup de problèmes, je pense qu'on devrait arrêter de faire tout ça...

- Oh allez viens! La coupa Mila, tirant Émie par la main. Tu t'en fais trop!

Ils redescendirent les escaliers plus vite qu'ils ne les avaient montées. La bande de trois parcouraient les couloirs quand Allec s'arrêta net au milieu d'un d'eux. Il se retourna ses yeux brillants d'excitation.

- On va prendre un raccourci les filles!

Mila et Émie se regardèrent interloquées alors qu'Allec tripotait le mur à leur gauche. Soudain, il donna un gros coup de poing sur une partie du mur et une porte en sortie. Les yeux écarquillés, Émie regardait Mila puis le passage qu'Allec avait trouvé.

- Tadam! S'extasia-t-il.

- Comment? Demanda Émie vraiment surprise.

- Je l'utilisais quand je descendais pour voir des amis enfin plutôt mes petite-amies... Mais pas un mot à qui que ce soit! C'est clair? Ce passage est censé être réservé aux gardes, mais normalement on ne devrait pas en croiser.

Bizarrement, le cœur d'Émie s'était serré quand il avait prononcé ses mots: « mes petite-amies », elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais à première vue, elle était jalouse.

« Vas savoir! De toute façon, le jour où je me comprendrais moi-même, ce sera un jour saint! »

Soudain, elle fut tirée de ses pensées par la pulsion des main d'Allec qui la poussaient dans le passage secret.

« Dieu merci! Je ne suis pas claustrophobe! »

Le passage était vraiment juste niveau hauteur et la température avait soudainement baissé.

Les murs étaient recouverts de pierres et le sol était plein de poussière. La porte se referma lentement derrière eux dans un grincement strident.

Elle se demandait comment Allec pouvait-il connaître ce passage, s'il était réservé aux gardes, comment avait-il sût qu'il existait? Elle garda sa question dans un recoin de son esprit car elle fut tirée de ses pensées quand Allec pouffa.

- La dernière fois que je suis passé par là, je n'avais pas besoin de me baisser autant!

- Et c'est ça qui te fait rire? Demanda Mila perplexe.

- Je t'ai rien demandé à toi! Rétorqua Allec. Et avance, si non, les murs vont se rétracter et t'écraser!

- De même pour toi! Crétin! Renchérit Mila.

Tout le long du chemin, les deux amis se chamaillèrent suivi d'Émie qui les observait amusée, jusqu'à ce qu'une porte en bois de la taille du passage les arrête. Elle était d'ailleurs plutôt particulière, car aucune poignée ne manifestait son existence.

Après l'avoir bien observé sous toutes ses coutures, Émie se retourna vers Allec qui n'avait pas l'air plus affolé que ça.

- C'est un cul-de-sac! Souffla Émie.

- Mais non! Affirma Allec.

- Si! Soutenait Émie, la poignée ne va pas apparaître comme ça?!

- Toi, ça se voit que tu ne viens pas d'ici! Rétorqua Allec.

Elle crut un moment qu'il allait lui sortir que si, elle allait apparaître, mais il fit tout autre chose. Il s'approcha de la porte et la tata de nouveau.

- C'est vraiment son truc de peloter les portes ou les murs, nan? Souffla Émie à Mila.

- J'ai entendu! Grogna Allec.

Les deux filles se regardèrent et explosèrent de rire alors qu'Allec les dévisageait d'un aire perplexe. Et alors qu'il se baissait en avant, étirant son pantalon d'uniforme, Mila se pencha à l'oreille d'Émie tout en observant Allec.

- Pas mal le fessier, nan?

Émie pouffa et en guise de réponse elle leva sa main le poussa dressé.

Soudain, la porte s'ouvrit et un grand air frai fit soulever les cheveux des deux filles et la veste du jeune homme.

- Nous y voilà! Cria Allec.

La porte donnait directement sur une petite ruelle du village. Et après avoir fait attention que personne ne se trouvait dans les parages, ils sortirent. Le soleil était encore haut dans le ciel et il faisait particulièrement beau pour une journée qui avait commencé par de la pluie!

Le petit groupe se rendit au centre-ville où tous les jeunes de l'école sortaient et s'amusaient. Émie s'étira en poussant un soupire.

- Je suis désolée, qu'à cause de moi, vous soyez obligés de rester au château alors que vous pourriez sortir avec eux.

Émie s'attendait à tout sauf à la réponse que Mila lui rendit.

- T'inquiète pas pour nous! S'exclama Mila. Nous on peut sortir! Weiss nous a juste demandé de ne pas sortir par la porte principale...

- Hein? Depuis quand?

- Depuis toujours! Mais pas un mot à Weiss! T'es pas censée le savoir!

Émie commençait à s'inquiéter, elle regarda Allec qui hocha la tête en guise de son approbation.

- Il va m'entendre! Cria Émie.

- Non! Hurla Mila. Tu n'étais pas censée être au courant! S'il sait que tu sais, il va savoir qui te l'a dit et on serra renvoyé chez nous pour de bon! Crois-moi!

- C'est bien pour vous! Sinon, j'y serais déjà!

Émie avait senti plusieurs fois le regard insisté d'Allec à Mila. Comme pour lui dire: « Stop, t'en dis trop! ». Mais elle n'avait jamais arrêté de parler. Encore une question de plus!

« Pourquoi n'ai-je pas le droit de sortir? C'est fou ça! On dirait qu'il me confond avec de la porcelaine! »

Elle espérait que ce soit le seul secret qu'ils lui cachaient mais bizarrement elle s'attendait à bien plus que ce simple petit mensonge.

Après cette révélation, le petit groupe s'installa sur une petite terrasse d'un café. Les seuls habitants de ce campus/village étaient des adolescents très fortunés et les employés des cafés, des bars et les professeurs qui eux avaient leur apparentement dans le château. Tous les week-ends, ils rentraient chez eux, le village demeurant calme et sans vie. Ce n'était qu'à ce moment-là qu'Émie pouvait sortir et encore, accompagnée. C'était grâce à un de ces week-ends qu'elle avait rencontré Rose.