Chapitre 58

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Cela faisait maintenant une heure qu'Allec et Gabrielle parlaient ensemble, et qu'Émie les observait. Ils se chamaillaient comme de bon vieux amis et cette complicité mettait en rogne la jeune fille.

Le pire, c'était que Gabrielle ne remarquait même pas le petit jeu qu'Allec mettait en place... Ou peut-être que si et qu'elle faisait exprès d'entrer dans son jeu pour l'énerver? Enfin une chose était sûre, Gabrielle était une peste... Et même si Émie n'oubliait pas qu'elle lui avait sûrement sauvé la vie, elle la détestait quand même. Bien sûr, elle s'en voulait d'être aussi... égoïste ou irréfléchie, mais c'était plus fort qu'elle, cette fille lui sortait par les yeux...

Soudain, l'objet qu'Émie s'exerçait à faire voler s'écrasa par terre. Elle n'était pas concentré et n'arrivait à rien dans ces conditions. À chaque fois qu'elle tentait d'en faire léviter un nouveau, les gloussements de cette pimbêche de service lui cassaient les tympans. Et c'était surtout le fait que son rire était partagé avec celui d'Allec...

Et malheureusement, alors qu'elle était concentrée sur un cube en bois, qui lévitait comme elle le voulait pour une fois, Gabrielle sortit son rire le plus strident faisant sursauter la jeune fille. Émie perdit tout contrôle sur le cube qui parcourue toute la salle finissant son trajet sur la tête d'une des acolytes de Gabrielle. Le choc avait été tellement violent, qu'elle était tombée à terre et avait hurlé... Émie trouvait sa réaction vraiment exagérée, mais s'attendait aux représailles de la jeune fille limite en pleure et surtout celles de Gabrielle.

Gabrielle, qui avait accouru en direction de son ami que le coin du cube avait ouvert à la tempe.

Émie osait à peine s'approcher du petit cercle pour s'excuser, elle voyait les reproches venir. D'ailleurs, après avoir relever son amie et l'avoir mis en lieu «sûr» (les toilettes...), Gabrielle avançait tout droit vers Émie qui commençait vraiment à avoir peur... très peur...

Lorsque Gabrielle arriva à sa porter, elle leva la main vers le visage d'Émie, s'apprêtant à la gifler, mais dans un geste de défense, le pouvoir d'Émie s'activa et la main de Gabrielle resta coincée en l'air, méprisée par la pensée d'Émie.

Elle put lire sur le visage de Gabrielle, de la perplexité, de la gène, de la fureurs, de la honte et de l'effroi. Parce que si Émie s'exerçait tranquillement dans son coin, c'était bien pour une raison, éviter que les élèves apprennent son nouveau pouvoir. Parce que si c'était le cas, ils feraient tout de suite le lien avec celui de Weiss et tout le monde saurait qu'elle est de sa famille... Et il lui avait clairement dit, que personne ne devait le savoir. Mais surtout, elle ne voulait absolument pas qu'on la compare avec ce type sous prétexte qu'ils étaient de la même famille.

Toutefois, vu l'étincelle dans les yeux de Gabrielle, qui faisaient des aller retour entre sa main en l'air, qu'elle ne pouvait absolument pas bouger et celle d'Émie qui la contrôlait, elle avait totalement fait le lien.

Heureusement, tout le monde, y compris le professeur, était parti au chevet de Lola... Ou Lilas... Enfin bref... Seul Allec était resté. Il se tenait à l'écart d'elles, observant la scène avec un drôle d'air sur le visage et nonchalamment appuyé contre un mur. Un mélange de crainte et d'amusement dans le regard, mais la crainte était tout de même plus présente. Soudain Émie fut ramenée à elle part les gigotements de Gabrielle.

- Ne crois pas que c'est parce que tu as un lien avec Weiss, que je vais t'aimer...

- Je n'attends rien de tout ça! Et Weiss n'a aucun lien de parenté avec moi!

- Arrête! Tu sais très bien que les pouvoirs en disent long sur la famille... Tout le monde sait que Weiss peut faire l'éviter des objets ou peut contrôler des personnes, comme tu le fais maintenant sur moi! Mes parents sont des personnes très proches de Weiss...

- Rien ne prouve que l'on est du même sang! Il n'a rien à voir avec moi! Mes parents...

- Ouais d'ailleurs, en parlant de ta famille et de ta vie en dehors de l'école, ton présumé majore d'homme follement amoureux de toi, comment a-t-il fait pour entrer ici, si tu habites ici? Tu dois surement habiter dans l'école... Et à mon avis, Weiss n'engagerait pas un fou furieux!

Émie jeta aussitôt un coup d'œil à Allec. Si jamais il avait discerné ne serait-ce qu'un tier de ce qu'avait dit Gabrielle, Émis pouvait dire à Dieu au démon et à Rose... mais  il n'avait apparemment rien entendu. Émie se détendit aussitôt, mais ne lâcha pas pour autant la pression qu'elle exerçait sur le bras Gabrielle.

Elle n'en revenait pas. Même quand cette fille se trouvait dans de mauvaises positions, elle trouvait le moyen d'être exécrable.

Allec s'était approché d'elles et avait posé une main sur l'épaule d'Émie qui lui avait jeté un regard en coin.

- Ok, ça suffit maintenant, lâche-la Émie. Dit-il en lui lançant un regard insistant.

- Ah? Tu prends ça défense? T'as changé de camp ou tu fais juste le lèche-botte? Demanda Émie suite à une forte hausse d'adrénaline.

- Tu ne vois pas qu'il n'a jamais été dans ton camp pauvre cruche! Lâcha Gabrielle.

C'était la goutte de trop, et Émie n'avait qu'une seule envie, c'était de lui exploser la tête... Peut-être que son pouvoir lui permettait d'exercer une telle pression que son crâne éclaterait? Ce serait vraiment formidable... enfin à condition de se trouver bien plus loin de la tête en question...

Soudain, Gabrielle hurla de tout son être. Se pliant en quatre, la main toujours en l'air, maintenu par les pensée d'Émie. Mais bizarrement, le bras de Gabrielle avait vraiment une drôle de forme et commençait à avoir des couleurs... plutôt originales...

- Lâche-la Émie! Tu vas finir par lui arracher le bras! hurla Allec.

Puis Émie comprit, après quelque seconde de flottement, que son pouvoir suivait vraiment toutes ses pensées et que en l'occurrence, elle avait broyé le bras de notre jolie blonde... qui se tortillait de douleur. Émie obtempéra et lâcha la pression sur le bras de Gabrielle. Une fois libérée, Gabrielle soutint son bras et le serra contre elle.

- Espèce de sale folle! Tu m'as broyée le bras! Mais qu'est-ce qui cloche chez toi?! C'est pas vrai, mais comment je vais faire pour me coiffer? se plaignit Gabrielle tout en lâchant quelques larmes et des petits cris de douleur en y mêlant des injures.

Émie ne savait plus quoi faire, face à ce spectacle... d'un côté, cela lui faisait du bien d'avoir fait cela, mais d'un autre, elle se sentait tellement honteuse... Puis quand Allec prit Gabrielle par les épaules, la détournant d'elle, elle n'eut plus aucun remord envers cette fille qui lui avait volé son... son ex... ok, dit comme cela, ça avait l'air totalement débile, mais elle ne le considérait pas comme un ex mais plutôt comme une aventure ou... quelque chose comme ça... Bref, il était à elle.

Apparence, la traque a commencé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant