Chapitre 83

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Quand Émie se réveilla, elle ne put tout de suite ouvrir les yeux. Ils étaient comme collés, cependant, une lumière orangée traversait ses paupières, et à première « vue », c'était la lumière du soleil.

Une odeur de viande grillée, mélangée à celle de la violette de Terre remonta dans ses narines... quel drôle de parfum, appétissant et rassurant à la fois!

Le bruit du crépitement du feu et de la nourriture qui cuit parvint à ses oreilles. Quelqu'un préparait un repas... Oh oui! Maintenant elle mangerait tout ce qu'on lui proposerait sans rechigner -pour une fois! Elle avait tellement faim!

Elle tendit la main pour attraper une poignée de sable, histoire de se sentir davantage vivante, mais seul du tissu rêche, mais pourtant confortable, se laissa attraper... Petit à petit, elle retrouvait ses sens et elle venait de s'apercevoir, qu'elle était allongée sur un matelas... Le désert et ses vents violents avaient bien disparu!

Mais où était-elle encore tombée? Elle détestait se retrouver quelque part sans avoir la moindre idée de comment elle s'y était retrouvée... c'était extrêmement frustrant.

Et la panique s'empara alors d'elle. Weiss l'avait sûrement retrouvée et ramener au château! Quoique... il ne la ferait pas coucher dans la cuisine... elle devait être ailleurs... Pour en avoir le cœur net, elle se força à ouvrir les yeux. La lumière l'éblouie un moment et elle se frotta les yeux pour faire passer la douleur.

Elle fut alors stupéfaite de ce qu'elle vit... Elle était dans ce qu'on pourrait appeler une cabane... Oui une petit cabane de seulement deux pièces en bois, très rustique... Les rayons du soleil passaient à travers une fenêtre aux verres fins et aux rideaux vert-pomme délavés. Elle tourna lentement la tête. Tous ses muscles lui faisaient mal. Un homme vigoureux et d'un âge moyen était assis sur un tabouret devant une cheminée où le feu faisait cuire une grosse tranche de viande... impossible de savoir de quel animal cela provenait. Cependant, l'homme n'avait pas l'air riche et elle pue en déduire que ce n'était pas la même viande qu'à Peyrosse... Il était concentré à faire cuire sa viande, comme si sa vie en dépendait. Cet homme était coiffé d'une impressionnante touffe de boucles brunes. Il portait un simple t-shirt blanc qui avec le temps avait du prendre cette couleur ocre si particulière. Ce vêtement était recouvert d'un veston sans manche marron délavé lui aussi qui mettait parfaitement bien en valeur ses énormes muscles recouverts de sueur. C'est vrai qu'il faisait chaud! Elle transpirait affreusement elle aussi et ses cheveux collait à son visage. À la ceinture, il avait toute une rangée de munitions prêtes à servir et un poignard qui n'aurait pas fait le poids contre l'un des couteaux des dix gardiens. Son pantalon n'était pas plus neuf que le reste... troué et sali par le sable qui lui avait laissé des traces oranges. Au pied, il avait de vielles chaussures, des sortes de Rangers... Il était dégoulinant de sueur, et son visage était anguleux, pourtant il n'était pas menaçant. De ses grosses mains travailleuses, il retournait la viande, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre... recommençant inlassablement le processus.

En continuant de fouiller du regard la petite pièce, elle y trouva une porte qui, s'il avait fallu, n'aurait pas retenu les gardes de Weiss plus d'une seconde. Il y avait aussi un fusil posé à côté et au-dessus, le portrait d'une jolie femme, sûrement son épouse... Sur le mur de gauche, il y avait une autre porte qui elle devait mener sur une autre pièce car aucun rayon de soleil ne traversait ses fissures, contrairement à l'autre... Elle s'était donc trompée, il y avait trois pièces dans cette maison/cabane. En face de celle-ci, il y avait une grande table en bois, de la même nature que le reste de la maison. Il y avait aussi de grosses chaises autour et sur la table, un vase remplie de véritables violettes. Elle les reconnu aussitôt. C'était ses fleurs préférées et leurs odeurs lui rappelaient de bons souvenirs. Sous la table il y avait un tapi de toutes les couleurs ainsi que dans la pièce où elle se trouvait. Et à côté d'elle, il y avait une petite commode avec un grand verre d'eau posé gentiment dessus.

Oh qu'elle avait soif! Elle donnerait tout pour boire ce verre d'eau. Elle observa une nouvelle fois l'homme. Si elle se débrouillait bien, elle pouvait le prendre et le boire sans qu'il ne s'en aperçoive.

C'est donc doucement et surtout douloureusement qu'elle fit fonctionner ses muscles. Son regard était toujours bien fixé sur l'homme et jamais il n'aurait pu voir qu'elle essayait de l'attraper. Et pourtant...

- Bois-le, il est pour toi!

Elle n'avait jamais entendu une voix aussi grave de sa vie... C'est sûrement ce qui la surprit le plus... Puis ensuite ce fut le fait qu'il ne l'avait pas regardé une seconde. Comment avait-il su qu'elle allait boire le verre d'eau s'il n'avait même pas posé les yeux sur elle? Elle n'avait fait aucun bruit pourtant!

Enfin, pas besoin de le répéter deux fois, elle attrapa le verre et le but d'une traite. Le liquide coula trop rapidement dans sa gorge asséchée par le désert. Que cela faisait du bien de boire! Il lui en fallait un autre! Elle lança un regard à l'homme toujours assis devant son feu et sa viande. Il la dévisagea un moment, les yeux plissés, comme s'il cherchait ce qu'elle voulait. Puis son regard se para d'une lueur de compréhension et avec un léger sourire, il pointa du doigt la porte.

Voulait-il qu'elle s'en aille? Avait-elle été trop loin? Elle n'avait pourtant pas été insolente! Il n'avait aucune raison de la virer! Elle était bien ici et elle ne voulait pas partir! De toute façon, elle était redevable à cet homme qui ne voulait apparement pas lui donner un verre de plus...

Soudain, il sortit Émie de ses pensées avec sa grosse voix digne d'un bûcheron:

- Ne me regarde pas comme ça! Je suis en train de faire à manger, je ne peux pas laisser la viande sans surveillance, va te chercher de l'eau dehors!

- Vous... vous voulez que je m'en aille? Bredouilla-t-elle faiblement.

- Mais non! Dit-il d'un air désespéré, si je t'ai ramenée ici, ce n'est pas pour te laisser repartir dans cet état! Il y a un robinet dehors... va te chercher de l'eau..., dit-il toujours autant concentrer sur sa viande.

Émie était rassurée... Il ne la mettait pas dehors et encore heureux parce qu'elle n'avait aucune idée d'où elle était et surtout, cette viande qui cuisait lentement lui donnait extrêmement envie...

C'est donc avec précaution, qu'Émie posa un pied puis l'autre au sol. Le parquet était froid et le contact avec la re-boosta. Il faisait vraiment trop chaud ici! Elle se rendit alors compte que toutes ses blessures avaient guéries et notamment celle à sa main, c'était comme si elle n'avait jamais rien eut.

~ Et voilà!  J'ai publié!!! Je suis vraiment désolée mais le syndrome de la page blanche ca arrive à tout le monde (et la demotivation aussi ^^) Bref j'espère que ce nouveau chapitre vous aura plus! La suite, on l'espère, samedi prochain ;)
Merci à vous 😘 ~

Apparence, la traque a commencé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant