Apparence, la traque a commencé...

Chapitre 76

Dans leur échange qui n'avait pas dépassé le simple contact, Émie avait du mal à résister aux lèvres d'Allec qui ne demandaient que les siennes. De résister était bien trop dur sous ses caresses expertes et son regard désireux qui ne faisait que raviver les délicieux souvenirs d'Émie.

- Laisse-moi t'embrasser maintenant... je ne peux plus attendre, dit-il en passant ses lèvres sous la peau d'Émie, sans jamais la toucher, lui faisant davantage envie.

Et tandis qu'elle sentait à présent tous ses muscles parfaits se contracter et que leurs souffles saccadés se mêlaient, leurs lèvres se collèrent violemment. Un baiser plus charnel n'existe pas... Allec passa une main dans la nuque de la jeune fille et accentua son baiser, qu'Émie savourait... tant pis pour les remords...

Cependant, le plaisir ne dura pas. Une forte décharge les força à se séparer. La douleur s'empara des lèvres d'Émie et sûrement de celles d'Allec. Après l'avoir mitraillée du regard, il comprit pourquoi cette décharge les avait séparer:

- Il a fallu que tu passes un pacte! Grogna-t-il en se relevant et se recoiffant difficilement.

- Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Demanda Émie alors que le souffle lui manquait encore.

- Attendre que Weiss s'en charge!

- Elles vont mourir là-bas et tu veux que j'attende?

- J'aurais voulu que tu attendes, oui, avant de faire une chose pareille ou alors que tu m'en parles!

- Ça n'aurait servi à rien!

Après un moment de silence, il finit par enrouler une bande de gaze autour de la main d'Émie, puis il se releva et sortit de la salle-de-bains sans dire un mot de plus. Elle crut d'abord qu'il allait partir, mais il s'arrêta devant sa commode et tira un des tiroirs. Il en sortit alors une autre chemise et un pantalon.

Émie, elle, l'observait. Quand elle disait qu'il changeait toujours d'émotions! La preuve était là! Cependant, leur baiser l'avait chamboulé et elle se demandait si ce pacte était une si bonne idée... Ne plus sentir les lèvres charnues du jeune homme sur les siennes, serra peut-être ce qui lui manquera le plus.

Alors qu'elle se posait mille et une question, il fit tomber sa chemise et enfila l'autre, laissant peu de temps à Émie pour apercevoir son incroyable corps... Le fait de s'entraîner tous les soirs lui avait permis d'avoir cette carrure que nombreux d'hommes reverraient d'avoir et sur laquelle les femmes sauteraient sans attendre l'avis de leur mari... Mais maintenant, c'était son pantalon qu'il changeait et Émie s'empourpra quand son regard s'égara dans des contrés interdites et qu'une légère bosse se laissait dessiner sous le caleçon du jeune homme. Quand il eut enfilé son pantalon propre, il posa son regard bleu sur elle et rougit à son tour voyant l'air gêné d'Émie.

- Il y a des choses qui ne se contrôlent pas..., dit-il en se détournant d'elle et en se dirigeant vers sa porte.

Elle sourit alors, fière d'elle mais se rendit très vite compte, qu'il comptait partir.

- Où vas-tu?

- Je reviens dans quelques minutes. Lâcha-t-il sèchement.

- Alors je t'accompagne!

Elle se leva brusquement des toilette et failli perdre l'équilibre. Puis elle dépoussiéra sa chemise de nuit et la remit en place.

- Non, tu vas rester ici, je vais mettre ton démon aux cachots et nous ferons en sorte de lui faire rompre le pacte.

La colère d'Émie monta d'un seul coup. Comment pouvait-il leur faire ça? Allec tenait pourtant à Rose et Mila, pourquoi ne faisait-il rien pour changer les choses? Pourquoi restait-il enfermé dans ce foutu château alors que ses deux amies se faisaient peut-être torturer dans des caveaux sombres et humides?

- Donc tu comptes les abandonner? Finit-elle par dire d'un ton trop posé pour être naturel.

- Non.

- Alors pourquoi tu ne m'aides pas?!

- Parce que je ne peux pas! S'exclama-t-il.

- Pourquoi est-ce que tu ne pourrais pas?

Il détourna aussitôt son regard meurtrier du sien et ouvrit la porte d'un geste sec. Cependant, il ne devait pas partir, parce que d'une, elle aimait sa compagnie et que deux, elle avait des questions, encore et toujours des questions!

- Pourquoi m'as-tu caché que tu faisais partis des Impériaux?

Là il s'arrêta alors et la fixa glacialement. Sa mâchoire serrée trahissait son angoisse.

- Comment sais-tu ça?

- Je le sais, c'est tout.

- Qui te l'a dit?

- Tu me prends pour une andouille ou quoi? Tu croyais que tu aurais pu me le cacher longtemps? Je sais que je ne suis pas d'ici et que les choses qui vous paraissent logiques ne le sont pas pour moi, mais comprendre ça, ce n'est pas compliqué! Tu ne caches à personne ton pouvoir du feu! Même un Tiparte aurait pu le comprendre! Alors arrête de croire qu'on me l'a dit, je ne suis pas bête.

Quand elle eut fini de piquer sa colère, elle se rendit compte, qu'elle protégeait Elthan et que le regard sévère d'Allec allait lui coûter chers.

Toutefois, elle ne savait pas pourquoi est-ce qu'elle le défendait de cette façon, après tout, Elthan était un manipulateur, il n'avait pas de raison d'être protégé. Néanmoins, une autre partie d'elle lui hurlait qu'il ne voulait que récupérer un membre de sa famille.

- Je sais quand tu me mens, dis-moi la vérité. Dit-il en la sortant de ses pensées

- Je t'ai dis la vérité, mentit-elle, mais toi, tu me la cacher, pourquoi?

Un léger froncement de sourcil montra à Émie, qu'elle avait réussit à le mettre face à ses pensées, mais il détourna aussitôt son regard du sien et prononça d'une voix ferme:

- Je n'aurais donc aucun scrupule à te laisser ici...

Puis sur ces mots, il attrapa ses clefs qu'il avait posées dans la coupelle et sortit en fermant la serrure derrière lui, laissant Emie incrédule et seule dans la chambre du jeune homme...