Chapitre 12 Fabio

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— Non, pas Luisa, elle ! m'indique gentiment ma maman en se tournant vers la jeune fille que j'ai baisé cette nuit.

Que fait-elle encore ici ? Elle devrait déjà être très, très loin... bien loin de moi.

Mais le regard abasourdi que me tend ma voisine, me fait sourire. La jalousie se lit sur son adorable visage, et j'en profite pour attiser encore plus la flamme.

Je m'approche de la jolie blonde dont j'ai oublié le nom pour ne pas changer et lui chuchote à l'oreille ce que je dis à toutes les femmes qui passent dans mon pieux :

— C'était merveilleux. Mais tu mérites quelqu'un de bien et je ne suis pas cette personne.

Elle se met sur la pointe des pieds et me bredouille quelque chose, que je n'entends pas vraiment, étant concentré sur la réaction de la belle demoiselle qui habite au-dessus de chez moi.

— J'espère tout de même te revoir, j'ai passé le... toute ma vie... tu...dieu... sexe.

J'incline ma tête en réponse, sans vraiment la regarder. Luisa, quant à elle, me sourit bêtement et je suis aux anges.

Puis, la jeune fille aux cheveux dorés m'embrasse sur la joue et quitte la boutique. Elle me laisse seul en plein milieu de la salle, mes yeux fixés inlassablement sur cette créature d'un nouveau genre, n'arrivant pas encore à la cerner complètement.

— Luisa ? Vous voulez autre chose ? lui demande ma mère.

— Non... Euh...Oui... Oui je voudrais un autre... cherche t-elle ses mots.

Elle est perdue, la pauvre ! Qu'est-ce que je raconte ? Il y a finalement une justice sur terre. Je ne suis pas le seul à souffrir de cette situation.

Je la trouble. Et c'est bon signe. Un bon présage pour l'avenir.

Mais ça ne va pas la tête ! Il faut vraiment que je me fasse soigner. Je ne parviens pas à savoir ce que je veux, ni ce qu'il m'arrive. Un jour, je déteste cette femme qui me fait penser à peu trop à celle que j'ai perdue, et le jour suivant j'ai la sensation que je ne peux plus vivre sans la voir, elle est ma bouteille d'oxygène. Je ne sais plus sur quel pied danser.

Dois-je me débarrasser d'elle ? Ou devrais-je apprendre à cohabiter avec son délicieux parfum fruité ?

Plus égaré que moi, il n'y a pas !

— Vous allez bien ? s'inquiète ma génitrice du comportement absurde de notre cliente.

— Non... Je suis...

— Laisse maman, elle est seulement sous mon charme ! attesté-je très heureux de la conjoncture que prenne les choses.

Cela ne dure malheureusement pas. Le visage de mon adversaire préféré se crispe et je sais qu'elle ne va pas être tendre avec moi. Qu'est-ce qu'il m'a pris d'intervenir ? Son regard furibond ne m'annonce rien de bon.

— Vous n'êtes qu'un salopard, dénué de cervelle, s'emporte t-elle contre moi, retrouvant par miracle ses mots. Vous réfléchissez qu'avec votre organe masculin et vous en oubliez d'être humain. Je me demande bien ce que cette fille a pu vous trouver ?

Comme si elle n'avait pas une petite idée de la réponse.

— Vous n'aviez qu'à lui demander ? répliqué-je.

Ainsi, elle aurait été fixée sur le bel étalon que je suis. J'exagère sûrement un peu, mais jusqu'à maintenant mes partenaires n'ont pas eu à s'en plaindre. Elles en redemandent systématiquement. Si ce n'est pas qu'elles m'adorent, je ne sais pas ce que c'est d'autre.

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant