Chapitre 46 Fabio 1/5

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— Que se passe t-il ? me demande Catia en s'approchant de moi.

Je suis accoudé au bar depuis de longues minutes dans l'espoir de trouver un éclaircissement au comportement plus qu'étrange de ma voisine du dessus. Nous dansions, je dirais mieux, nous passions un agréable moment dans les bras l'un de l'autre, et puis, elle décide tout naturellement de faire exploser notre petite bulle sans me donner d'explication.

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez elle ?

Elle m'invite à danser pour me laisser ensuite en plein milieu de la piste tout seul. Il faut qu'elle se fasse soigner !

A moins qu'il s'agisse d'une vengeance... Ce dernier mot résonne dans ma tête comme un boulet de canon. Je suis au bord de l'implosion, c'est pour cela que je préfère mentir à mon amie.

— Rien !

Impossible de prononcer ce n'est-ce que le nom de mon insupportable voisine, alors parler d'elle encore moins.

C'est dans ses moments là, que j'ai besoin de mon sac de frappes afin d'évacuer toute la rage, la colère et l'incompréhension qui règnent en moi.

Et de plus, je n'ai pas envie de discuter de Luisa avec Catia. Je suis persuadé qu'elle va s'empresser, comme tout le monde avant elle, de prendre son parti.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la sensation que toutes les filles se soutiennent entre elles en permanence. Ma mère, Carla, Claudia et même celles que je baise et à qui je me confie sur l'oreiller prennent toutes, sa défense. On croirait, si je n'avais pas toute ma tête, un véritable complot envers ma personne, afin de me rendre complètement fou.

— A d'autres, tu veux ! Elle te plaît cette fille ?

Qu'est-ce que je vous disais ?

Y a t-il une personne dans cette ville à être de mon côté ? Non ! Aucune ! Même la meilleure amie de ma sœur me tourne le dos. C'est infligeant !

Je sais ce que je ressens pour la belle et douloureuse demoiselle, pas besoin de me le rappeler sans cesse. Pourtant, contre toute attente, je prends la décision d'être honnête avec elle.

— Il y a de quoi.

— Alors pourquoi cette tête ?

Ma tête de tous les jours, j'aimerais lui répondre. Cependant, ma bouche débite sans que je puisse l'arrêter :

— Ce n'est pas réciproque. En faite, je ne sais pas ce qu'elle veut. A des moments, je pense qu'elle est folle de moi, et par d'autres, j'ai l'impression qu'elle me déteste, ou pire, elle est indifférente.

Catia sourit à mon mal-être avant de m'avouer :

— Tu devrais être un peu plus prévenant, si tu veux mon avis. Tu es du genre trop dur, tu ne dévoiles jamais ce que tu ressens. Confie-toi à elle, si tu veux avoir une chance.

— Je ne suis pas prêt pour ça ! affirmé-je.

Comment le pourrais-je ? Si Luisa est perturbée, moi en revanche, je suis totalement fou. Elle me paralyse et me trouble bien plus que celles que j'ai aimées avant elle.

Pour ma santé mentale, je devrais oublier qu'elle existe, mais je ne sais pas pourquoi, j'en suis totalement incapable. Elle régit chaque partie de mon anatomie. C'est impressionnant le pouvoir qu'elle a sur mon corps, sur moi.

— Tu aimes encore Livia ?

— Non ! Non !... Je me demande si je l'ai réellement aimé un jour ?

— Où est le problème alors ?

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant