L'appart du Troisième (nouvelle version)

Chapitre 45 Luisa 2/2

La serveuse revient avec mon verre sans un sourire envers moi, mais en revanche son visage s'illumine lorsqu'elle voit celui de Fabio, mon Fabio. OK ! Ce n'est pas le mien, et ne le sera sûrement jamais. A cette idée, je ne bois pas une, mais deux gorgées de ma bière, puis une troisième pour me donner du courage pour exécuter mon plan. Je me lance dès que la serveuse quitte notre table.

— Tu viens danser avec moi ?

— Toi ! Tu m'invites à danser ? exprime t-il son étonnement.

Pourquoi est-il autant surpris ?

— Où est le problème ? Je sais danser, tu sais ?

— C'est toi le problème. Tu es sûre de vouloir valser avec moi ?

Je lance l'invitation, c'est que je le veux, idiot !

— Tu es libre de refuser ?

Ma sollicitation semble le gêner, il se décompose sous mon regard avant de reprendre sa prestance habituelle, celle dont rien paraît percer.

— Je ne refuse jamais une opportunité de me faire voir, m'expose t-il en se levant de sa chaise et me tendant l'une de ses mains.

Sa carrure et sa hauteur me donnent le vertige tout d'un coup. Ai-je bien fait de le convier à cette activité ? Je ne sais par pourquoi je sens que je vais m'en mordre les doigts. Pourtant je ne peux plus reculer. J'attrape sa main tendue et me dresse sur mes pieds à mon tour, en lui précisant :

— Je n'ai pas l'intention de me ridiculiser à nouveau.

Le sourire qu'il me jette en dit long.

Monsieur m'entraîne vers la piste et se colle à moi sans prononcer un seul mot. Son déhanché est impressionnant, il me dirige d'une main de maître. Une autre qualité à ajouter à son palmarès. Tout ce que fait ce mec, il le fait à la perfection, même emmerder le monde, et surtout me rendre dingue de lui. Comment résister ?

Je suis enivrée. Je ne sais pas si c'est la musique, lui, ou les deux, je suis au paradis. J'aimerais que cette danse dure toute la nuit, toute ma vie à vrai dire.

Pourquoi cet homme me fait vibrer autant ? Quelle question ? Il est parfait, voilà tout ! Parfait pour moi.

J'ai du mal à me l'avouer mais c'est le cas. C'est l'homme idéal. Mon idéal ! Ses énormes défauts sont masqués par ses belles qualités. Il ne peut pas être parfait ! Puis-je vivre avec son caractère de chien mouillé et son satané ego surdimensionné ? Je crois le pouvoir, mais quand est-il de lui ? Je doute être son rêve féminin.

Je dois cesser de me torturer l'esprit et profiter de l'instant présent. Advienne que pourra !

Nous sommes collés l'un à l'autre, nos bassins se touchent constamment, nos fronts s'avèrent cimenter ensemble, et cela dure depuis quelques minutes au sein d'une danse très caliente. Mes bras autour de son cou, les siens sur mes hanches dont ses doigts effleurent presque le galbe de mon fessier, les miens sont plongés dans sa chevelure soyeuse et caresses sa nuque. Ce contact avec sa peau me fait sombrer.

Mon corps est tout fébrile, mes pensés divaguent. Je n'ose ouvrir mes yeux tellement je refuse que ce moment s'arrête. Je n'ai qu'une obsession à présent qu'il m'entraîne loin d'ici et me fasse sienne.

Je suis toute émoustillée, telle une jeune fille qui découvre ses premiers émois. Je ne contrôle aucune partie de mon organisme. Celui-ci aspire à plus de contact. Tout en remuant mon derrière et mes pieds, j'avance ma poitrine près de son torse. Sa main droite remonte délicatement le long de mon échine pour s'arrêter entre mes deux omoplates. Son pouce me procure des papillons dans toute ma colonne vertébrale avec ses délicieuses frictions au niveau de mes cervicales.