Chapitre 39 Luisa 3/3

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Je m'excuse auprès de Manu, et réponds en français bien sûr à mon amie qui doit s'impatienter à l'autre bout du fils, tout comme moi.

— Salut ma belle, comment se passe ton séjour au Portugal ? me demande t-elle très enjouée.

J'entends son sourire jusqu'ici. Elle est toujours souriante et de bonne humeur. Un vrai rayon de soleil. A l'inverse de moi, qui suis de caractère enfermé.

— Bien !

Je reste toujours un peu flou sur mes vacances dans ce pays. Car Stella est bien capable de débarquer si elle découvre que j'ai des problèmes, quel qu'il soit. Elle est du genre à prendre le premier vol, si elle savait dans quel état était mon triste cœur, bien qu'elle le sache. Tout est inscrit noir sur blanc sur les pages qu'elle a dû lire à présent.

Voilà comment est Stella Meunier, une vraie amie !

Ces dernières années, heureusement, qu'elle était là pour moi. Elle, seule, avait le pouvoir de me faire aller mieux, même si ça ne durait que le temps de sa présence, après ma dépression reprenait de plus belle. Mais ce laps de temps en sa compagnie était un bon remède.

Je ne la remercierai jamais assez pour tout ce qu'elle a fait. Sans elle, je serais encore terrée en France sous ma couette.

— Ce n'est pas ce que dit ton roman ! m'interpelle t-elle.

Qu'est-ce que je vous disais ?

— Tu l'as lu ? Alors qu'en penses-tu ?

— Dis-moi plutôt, si je dois venir botter les fesses de cet imbécile de Sergio ?

Sergio est le nom que j'ai choisi pour interpréter le rôle de Fabio dans mon roman. Je n'allais tout de même pas mettre le vrai prénom de mon voisin. Il m'aurait trucidé, même si je doute qu'il le lise un jour.

— Tu pourrais mais ça ne servirait à rien !

— Si ! A voir son sublime derrière ! ricane t-elle.

Je souris à mon tour. Stella et les fesses, c'est toute une histoire ! Elle est tombée amoureuse de son mari pour son derrière. Il faut dire qu'il a un bel attribut, un fessier de compétition.

— Il te plairait à coup sûr, je l'informe. Mais dis-moi, ce que tu penses de ce que j'ai écrit ? la supplié-je de ne plus me faire endurer cette agonie persistante.

A chaque fois que je lui envoie mes derniers écrits, je ne peux m'empêcher de paniquer à l'idée que ça ne puisse pas plaire. Je ne suis jamais certaine de mes livres. Plus dubitative que moi, il n'existe pas. J'attends toujours les critiques avant de souffler un bon coup.

— C'est le prochain best-seller ! atteste t-elle avec et systématiquement le sourire aux lèvres.

Ce qui me fait douter.

— T'es sérieuse ? grommelé-je très étonnée.

Je m'attendais à tout, sauf à un tel engouement.

— Oui, j'ai adoré ! Et ta maison d'édition encore plus. Ton récit est léger, drôle, émouvant, tout d'un grand livre, me certifie t-elle.

— Je ne sais pas quoi dire ?

J'ai encore du mal à l'assimiler. Alors toute mon histoire avec Fabio a plu ?! Finalement, il n'y a pas que du mauvais dans cette étonnante rencontre.

— Ne dis rien ma belle et profite ! On le publie au plus vite ! Je t'ai envoyé le contrat hier. Signe le et renvois le moi au plus vite. Tu verras, j'ai fait un excellent travail, me débite t-elle sans attendre que j'admette totalement ce qui m'arrive.

L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now