Chapitre 46 Fabio 5/5

115 16 2
                                    

Nous gravissons les escaliers une à une avec un arrêt à chaque palier. Je la soupçonne de vouloir prolonger l'ascension. Hors, je n'ai pas de temps à perdre, avec sa visite nocturne, je n'ai pas pu travailler comme il se doit. Je finis donc par la soulever, la mets sur mon épaule, comme si je portais un sac de patates, et lui donne une petite tape sur les fesses pour qu'elle se tienne tranquille.

— Oooooh ! Je ne suis pas un vulgaire sac, monsieur, je suis une élégante jeune femme de bonne famille, atteste t-elle.

— Tu crois vraiment qu'une jeune fille de bonne famille se présenterait à moi ainsi ? En tenue d'Eve ?

Elle ne répond pas. Je n'ai droit qu'à un petit grognement de sa part. Et la seconde d'après, elle se met à jouer du tambourin avec mon fessier. Elle n'a rien trouvé mieux à faire la délicieuse princesse.

Ah ! Quand l'alcool nous tient !

— Tu savais que tu avais un derrière très ferme ? m'informe t-elle tout en continuant son jeu débile.

— Oui mademoiselle ! Et j'aimerais le garder si tu le veux bien !

A force de le pétrir, il va se ramollir le pauvre. Heureusement, que nous sommes presque parvenus au bout du chemin.

Arrivant devant sa porte, je la dépose à terre et elle fait mine d'avoir oublié ses clés mais peine perdue, vu que celles-ci n'ont pas quitté la serrure. Dieu merci, nous n'habitons pas dans un quartier à risque.

Je vais pour ouvrir cette fichue porte, quand Luisa met sa main sur la mienne m'empêchant de faire un double tours. Elle se colle à sa porte, m'attrape par mon tee-shirt, me plaque contre elle et m'embrasse d'un baiser fougueux auquel je réponds aussitôt.

Quoi ? Où sont passés mes principes, vous vous demandez ? Je ne suis pas de marbre ! Une belle femme vous embrasse avec passion, vous lui devez de lui rendre, non ? Moi en tout cas, je pense que si.

Après avoir repris mon souffle et mes esprits, j'ouvre enfin la porte et Luisa se dirige naturellement vers son canapé, et s'y allonge. C'est à ce moment là, que je découvre sur sa table basse une bouteille de tequila presque vide. Je comprends mieux son état.

Je la recouvre d'une petite couverture rose bonbon. Et quand, j'allais me relever pour partir, elle entoure mon cou de ses bras et me demande :

— Alors ? Dis-moi que tu m'aimes ?

— Luisa ?

— Tu as promis, réplique t-elle.

Moi, qui croyais qu'elle allait oublier, je me suis bien trompé. Je devrais lui proposer de finir la bouteille qui se trouve sur la table. Comment vais-je faire pour me dépatouiller de cette épreuve sinon ?

— Alors ? insiste t-elle de plus belle. J'attends !

— Je t'aime ! prononcé-je à la va vite pour qu'on en finisse.

Je me relève, puis suis-je stopper dans mes mouvements par la petite ivrogne de service qui me retient fermement par mon jogging.

— Non pas comme ça ! Regarde-moi droit dans les yeux.

Je suis dans la merde. Comment vais-je pouvoir me dépêtrer de ce merdier ? Je ne peux pas. Je me rends à l'évidence. Il faut que je lui avoue mes sentiments. Mais par où commencer ?

Je m'abaisse à sa hauteur, la fixe du regard et commence pas très convaincu par les mots qui sortent tous seuls de ma bouche :

— Je t'ai aimé à la minute où tu m'es apparu. J'ai immédiatement su que tu étais la femme que je cherchais depuis mes quinze ans. Mais tu te trouves dans un lieu qui me fait encore beaucoup souffrir, donc j'ai bâti un mur entre nous pour refouler au plus profond de moi tout ce que je ressentais et ressens pour toi, avec énormément de peine... Mais en vain ! Car, je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, je sais, c'est complètement absurde ce que je dis, mais pourtant, c'est la stricte des réalités. Je t'aime et je t'aimerai toute ma vie. Et j'espère, que tu étais sérieuse tout à l'heure et que tu vas quitter ce lieu ? Pour moi. Non ! Pour nous.

Elle a les larmes aux yeux et un énorme sourire aux lèvres. C'est déroutant ! Entre chagrin et bonheur, les seuls mots qu'elle prononce sont :

— Je t'aime tellement moi aussi.

Puis, elle m'attire à elle et nous nous embrassons passionnément pendant un laps de temps indéfinissable, avant qu'elle ne s'endorme sur le canapé avec ma main gauche dans les siennes pointées vers son cœur.

Je sors de chez elle, très soulagé de lui avoir avoué tant de choses, mais surtout de savoir qu'elle me comprend. Cela me donne espoir en l'avenir, en notre avenir ensemble.

En tout cas, c'est ce que j'espère.

Je croise les doigts pour qu'elle n'ait rien oublié de notre nuit ensemble à son réveil. C'est tout ce que je souhaite !

Le cas contraire, je pense que je ne le supporterais pas.

— S'il vous plait, ne me faites surtout pas ça ! m'adressé-je à Dieu avant de me mettre au travail. 




Publié le dimanche 7 avril 2024

Voilà ! J'espère que ce long chapitre en 5 parties vous a plu ? 

On se retrouve la semaine prochaine pour la suite. 

Bon dimanche ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now