Chapitre 15 Luisa 3/3

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— Ah ! Avo, vous voilà ! dis-je en m'avançant vers la table du café où se trouve l'homme que je cherchais depuis quelques heures.

Ce bar est typiquement comme tous les autres du coin. Du carrelage du sol jusqu'au un tiers des quatre murs de l'immense pièce. Ici, c'est juste un peu plus moderne. La faïence est d'un blanc éclatant et le comptoir anthracite mat délimite la profondeur de la salle, tandis que le reste des meubles oscillent du gris au noir. Un petit coin jeu est disponible non très loin du bar avec fléchettes et billard. Ce n'est pas étonnant de ne voir parmi les clients que des messieurs. C'est très masculin comme lieu, je trouve.

— Oui ! Ma jolie ! Que puis-je faire pour toi ?

Il était en grande conversation avec trois de ses amis. J'ai l'impression de les déranger. Ce n'était pas mon but. Mais je ne peux pas reculer. Il faut absolument que je découvre ce qui a pu se passer de si terrible dans la vie de mon effroyable voisin pour qu'il soit devenu si acariâtre.

— J'aimerais vous parler, si c'est possible ?

— Messieurs, je dois vous laisser, une jeune femme désire converser avec moi ? dit-il à ses compères tout joyeux.

Finalement, il est très heureux de pourvoir m'aider, je m'en réjouis. Et ses copains ne sont nullement fâchés par mon irruption impromptue au sein de leur petit groupe. Ils sont mêmes très enjoués. Ils se demandent qui je suis et d'où je connais ce vieux bonhomme. Avo ne dévoile rien me concernant et les laisse à leurs devinettes.

— Je ne voulais pas vous importuner, me disculpé-je. Je suis désolée.

— Ne t'inquiètes pas. J'avais fini mon café. Viens ! Allons nous installer à cette table, on sera plus tranquille, loin, de toutes ces oreilles indiscrètes

Nous nous éloignons au plus loin et prenons place à une table à l'écart de tous. Je commande une tisane à la mélisse pour ses vertus apaisantes et Avo un autre café.

— Alors ma jolie, que se passe t-il ?

— Que pouvez-vous me dire sur Fabio Monteiro ? vais-je droit au but.

La patience n'est toujours pas mon fort. Je veux qu'il me dise tout ce qu'il sait, et je suis certaine qu'il en connaît beaucoup sur les gens de ce quartier.

— Fabio ? C'est un bon gamin, m'annonce t-il.

— On ne doit pas parler de la même personne ? dis-je surprise par ce qu'il vient de me révéler.

— J'en connais qu'un ! Et il est le pâtissier du quartier, s'exprime t-il calmement et certain de ce qu'il avance.

Je pourrais croire facilement tout ce qu'il me raconte, si seulement je ne connaissais pas la bête en question.

— Et c'est quelqu'un de bien, vous me dites ? On ne doit pas avoir la même notion du mot « bon » ?

Il me sourit, avant de prendre mes mains dans les siennes. Ce contact me réchauffe le cœur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela, cette sensation de bien être que seul un proche peut vous procurer.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à mes parents partis trop tôt. Ils me manquent tellement. Avec eux, je me sentais en sécurité, et pourtant... Mais revenons à mes montons.

Je me ressaisis et regarde le grand-père face à moi, afin de ne louper aucune miette de ce qu'il va me dévoiler.

— Fabio est un homme bien, mais il se comporte comme un goujat de temps en temps...

— Et si ce n'était que ça ! interviens-je. Il est arrogant, sûr de lui, égocentrique, stupide, odieux, cruel, m'irrité-je au fil des mots.

— Ohoooo ! Ma jolie ! Oui, il a cet effet sur ses voisins, et tout particulièrement sur ses ravissantes voisines du troisième, m'informe t-il, mais ce n'est qu'une façade ou une passade.

L'appart du Troisième (nouvelle version)जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें