Chapitre 25 Luisa 2/2

173 22 4
                                    

Avo a perdu la tête ? Moi, éprise de ce séducteur à deux balles ? De cet imbécile ? Jamais ! Je préfèrerais mourir.

— Comment pouvez-vous penser une telle chose ? dis-je en m'écartant de son étreinte.

Il est devenu complètement fou ?

Non, c'est impossible !

— Ma jolie, je ne voulais pas t'offenser. Mais vu la manière comme tu prends les choses, je me demande s'il n'y a pas plus ?

J'ai du mal à croire ce que j'entends.

Je plonge ma tête entre mes mains, puis prise d'une terreur soudaine, je me mets à m'arracher les cheveux. Ce n'est pas envisageable ! Je ne peux pas aimer ce gars. Il est tout le contraire de mon homme idéal. Il est trop... Il est trop, quoi !

Avo ne peut pas être sérieux.

— Non ! Pas du tout ! dis-je non rassurée par mes dires.

Je reste choquée par cette farfelue et inquiétante possibilité. Et si finalement, Avo disait vrai ? Et si j'étais réellement tombée sous le charme de ce rustre sans coeur ? Ça expliquerait beaucoup de choses, ma nervosité en sa présence, l'envie que j'ai de me jeter à son cou à chaque fois que je le vois à moitié dénudé, et le fait que je n'arrive pas à vraiment le détester malgré ce qu'il me fait endurer...

Non ! Réveille-toi ma fille ! Je tape mon poing sur mon front. Comment pourrais-je aimer un homme aussi grotesque, méchant, ignoble, stupide, insolent... mais également le plus séduisant, le plus beau, le plus sensuel qu'il m'a été de rencontrer ?

Je ne vais pas bien. Il faut que je me ressaisisse.

Moi, amoureuse de Fabio ? Non, ce n'est pas possible ! Seulement dans ses rêves.

Je ne parviens plus à réfléchir correctement. J'ai un atroce mal de crâne.

Je n'ai pas d'autre choix, je dois quitter mon appartement, ce lieu néfaste, si je ne veux pas perdre le peu de raison qu'il me reste.

Là, tout de suite, on pourrait penser que j'ai complètement péter un câble. Je me suis levée et met des coups de pied sur ma charrette.

— Aïe ! hurlé-je quand ma basket se prend le mur de plein fouet.

Je clopine jusqu'aux escaliers où Avo, toujours assis, me regarde d'un air de dire que je suis folle. Je m'avachis ensuite sur une marche près de lui, avant de me redresser pour masser mes orteils. Avec mes âneries, j'aurais pu me casser un doigt de pied. Quelle idiote je suis !

— Luisa, il n'y a pas de mal à aimer.

— Je ne l'aime pas ! affirmé-je, toujours sans conviction.

— Si tu le dis ! abdique t-il.

Moi, en revanche, je suis encore plus perdue qu'il y a cinq minutes. Je ne comprends pas pourquoi je pense ce n'est-ce à lui... C'est ridicule de croire que je puisse un jour tomber dans ses bras... Et surtout comment puis-je imaginer qu'il existe autre chose qu'une simple attirance physique... Je m'égare. Il faut que je me calme.

Cette conversation a eu au moins le mérite de me confirmer que je dois absolument abandonner mon logement, Je n'ai plus aucune incertitude sur ce sujet.

— Il faut que je déménage, le préviens-je.

— Ma belle, non ?

— Si ! Je suis fatiguée !

Je n'ai pas d'autre choix. Il y va de ma santé mentale. Il faut que je quitte le troisième étage, sinon je vais devenir dingue, si ce n'est pas déjà fait. Je n'arrive plus à raisonner comme il se doit, depuis que monsieur aux beaux attributs a fait son apparition dans mon salon, je dois l'avouer. Mais je réitère, il ne s'agit que d'une attirance.

Je regrette qu'avec ma décision, je doive laisser des gens que j'aime derrière moi. Pourquoi monsieur Monteiro me déteste t-il autant ?

— Voilà, ce que je te propose, tu prends ton temps. Tu ne te précipites pas sur un coup de tête. Et si après réflexion, tu veux toujours partir ? Tu peux compter sur moi. Et même emménager à la maison. Je vis tout seul dans un énorme appartement. Un peu de compagnie, me ferait le plus grand bien.

— Vous êtes le papi que tout le monde rêverait d'avoir, dis-je en le serrant dans mes bras.

Je n'ai jamais eu de grand-père ni même de mamie, la plupart étaient décédés à ma naissance, sauf mon papi Adriano que j'ai à peine connu. Il est mort alors que je n'avais pas encore quatre ans. Avec Avo, j'ai la chance de pouvoir me faire une idée de ce que ça fait d'avoir un grand-papa aimant, qui est toujours là pour ses petits enfants. Il fait désormais partie de ma famille qu'il le veuille ou non.

— Je préfère te voir comme ça, avec un sourire aux lèvres, m'expose t-il.

— Merci Avo, pour tout ce que vous faites pour moi.

Je l'embrasse sur la joue droite. Il devient tout rouge.

— Mais je n'ai rien fait, me souffle t-il tout gêné.

Il n'est pas conscient de tout ce qu'il m'apporte. Le simple fait qu'il me tende son épaule pour y déverser ma peine est déjà une preuve de son affection à mes yeux. Il restera à tout jamais dans mon cœur.

— Vous êtes là ! Et c'est déjà beaucoup, croyez moi !

— Tu pourras toujours compter sur ton vieux Avo, ma jolie française.

— Je sais, et ça me met du baume au cœur.

J'ignorais que ma venue dans ce si beau pays, m'offrirait de tels rencontres : Avo, Maria, Carla... et peut-être Manu, il m'a semblé être quelqu'un de bien lui aussi. Enfin, j'en connaîtrais davantage sur lui lors de notre dîner de ce soir.

Manu ? Je l'avais complètement oublié, je dois rentrer, ou je ne serais jamais à l'heure au rendez-vous.

Je me mets immédiatement sur mes pieds, embrasse Avo et le remercie encore de m'avoir écouté, puis je file faire rapidement mes achats.

Je n'ai plus de temps à perdre !




Publié le samedi 23 septembre 2023

On y est presque ! Le rendez-vous de Luisa avec Manu va t-il lui apporter des informations au sujet de son adorable et impétueux voisin ? 

Une seule solution pour le savoir, continuez à lire cette histoire. 

A très vite ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now