Chapitre 39 Luisa 1/3

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J'ai passé toute la nuit à me demander, si je faisais bien de sortir avec Manu, alors que j'étais amoureuse d'un autre.

Oui ! Aujourd'hui, je suis sûre des sentiments que j'éprouve envers mon imbécile et séduisant voisin. Fabio est l'homme qui m'a redonné goût à la vie. Celui dont mon cœur espérait depuis tant d'années. Même s'il n'a rien d'un prince charmant !

Son regard m'a envoûté, son corps m'a captivé, ses lèvres m'ont sollicité, son charme indéniable m'a sauté aux yeux et son foutu caractère l'a rendu si réel, tout cela dès notre première et tumultueuse rencontre. Dois-je parler d'un véritable coup de foudre ? Certainement, même si j'ai mis un certain temps à m'en rendre compte.

Insciemment, il s'est infiltré en moi, m'apportant la force nécessaire pour me lever chaque matin, ainsi que me redonner le sourire. Je me sens davantage en vie grâce à lui et à ses agressions constantes. Fabio me fait sortir de mes gonds et me prouve en permanence que je suis assez robuste pour l'affronter et le mettre au défi. J'ai retrouvé l'énergie qu'il me manquait.

Au début de mon séjour, j'ai cru bêtement que mes progrès étaient dus à ma venue dans ce pays, au changement de décor. A présent, je suis convaincue que mon réveil n'est que le fruit d'une seule et unique personne.

Il m'a carrément ensorcelé.

C'est devenue une évidence, ce bad boy des temps modernes est plus qu'un voisin ingrat à mes yeux, et pire encore, plus qu'une insupportable et détestable envie, il est ce qui ranime toutes les parties de mon corps de ce long sommeil de tant d'années ankylosées.

Je suis persuadée que mes parents l'auraient beaucoup apprécié. Mon père me disait souvent : « ma fille, un homme qui te taquine, t'aime forcément, mais il ne sait pas comment t'aborder autrement ». C'est de cette façon que mon papa a conquis le cœur de ma mère, en la contrariant sans cesse. Il n'arrêtait pas de plaisanter sur ses mauvaises habitudes. Même après vingt ans de mariage, il adorait toujours l'énerver. C'était sa façon de montrer à ma maman que même avec ses nombreux défauts, il l'aimait de tout son cœur.

En y repensant, cela me fait sourire.

Qu'est-ce que j'ai été bête ! Avo et Maria l'ont tout de suite remarqué eux. Comment j'ai pu ne rien percevoir ?

Mais à la différence de mes parents, Fabio n'est pas prêt pour une relation, ni à s'engager et encore moins à m'aimer. Il suffit de voir comment il m'a traité l'autre jour, alors que j'étais totalement livrée à lui. Et comme le dit sa mère : « Je doute qu'il le soit un jour ! ». Elle est bien plus douée que moi pour interpréter les actions et le comportement de son fils.

Quant à moi, je ne vais pas passer mon temps à l'attendre, il faut bien que j'avance. J'ai déjà trop vécu en pause. Je dois aller de l'avant avec ou sans mon voisin. Et visiblement, c'est sans lui, pour le moment.

Donc me voilà prête à m'envoler.

J'ai enfilé ma jolie robe bleue, achetée hier ; une paire de collant ; chaussé des petites bottines à petits talons, pour ne pas me ridiculiser en tombant comme une idiote devant mon élégant et charmant ami, voire plus... comme le soir où je l'ai rencontré.

Je pose mon manteau sur les épaules, j'entoure mon cou d'une écharpe bleue nuit, et je suis enfin prête pour ma visite guidée de Lisbonne.

Je prends mon sac à main lorsqu'on sonne à la porte. J'ouvre un poil nerveuse et j'entends :

— Tu es resplendissante ! atteste un bel homme au regard étincelant de vert, ce qui me rassure un peu.

Manu a le pouvoir de mettre les gens à l'aise. En tout cas, je me sens bien en sa compagnie. Il ne cherche pas à me séduire, et encore moins à m'irriter. Il est l'exacte opposé de l'homme qui se trouve sous mes pieds.

Ils sont si différents, et pourtant, ils me plaisent tous les deux, l'un plus que l'autre, je l'avoue. Cependant, l'un est heureux de me voir, quant à l'autre il me fuit comme la peste. Ils ont fait leur choix ! A moi, d'accepter ce fait.

— Tu n'es pas mal non plus ! le complimenté-je, à mon tour.

— Prête pour l'aventure ?

— Aventure ?! Il faut que je mette des baskets ? lui demandé-je inquiète.

Je me vois mal escalader les ruelles avec mes bottes, même si celles-ci ne sont pas très hautes.

— Non ! me sourit-il. Tu es parfaite !

— Je te suis alors !

Je ferme la porte de mon appartement, puis il me tend son bras auquel je m'accroche fermement. Manu est un vrai gentleman !

— Qu'y a-t-il au programme ? fais-je ma curieuse alors qu'on arrive au palier de son ex meilleur ami.

Nos yeux ne peuvent indéniablement pas, ne pas se tourner vers l'imposante entrée de l'appartement de mon insupportable et délicieux voisin. Je presse le pas afin de tourner le dos à ce qui pourrait être une désagréable joie, si la porte se décidait à s'ouvrir.

— Déjeuner dans un restaurant dont la vue est majestueuse, répond-il à ma question après quelques secondes interminablement longues. Je ne t'en dis pas plus. Laissons la place à la découverte et aux petites surprises, tu veux bien ?

— Je n'aime pas les surprises ! protesté-je.

— Tu vas adorer celles que j'ai prévues pour aujourd'hui. Fais moi confiance ?!

Nous sortons de l'immeuble, je fais un signe de la main à Maria pour la saluer, quand j'aperçois Fabio non très loin d'elle, avec son regard sanglant. Il m'aurait certainement tué, s'il avait eu des balles à la place de ses iris bleutés. C'est un vrai lunatique ! Il ne sait effectivement pas ce qu'il veut et il est hors de question que j'attende qu'il se décide enfin.

— Dis moi, il n'y a vraiment rien entre toi et Fabio ? se renseigne mon cavalier perplexe.

Non ! Manu aussi a remarqué la fureur de son vieil ami. Que vais-je faire ? On ne peut pas dire que le beau cuisinier s'est exprimé dans la dentelle. Son visage ne pouvait pas être plus expressif. J'en tremble encore.

— Rien du tout ! Que des engueulades à longueur de temps, le rassuré-je toute fébrile.

J'espère que je suis assez convaincante et que mon état ne se voit pas trop.

— Je préfère ça ! m'avoue t-il.

— Mais pas moi ! pensé-je tout bas.

Il me sourit, n'ayant pas fait attention à mes propos. Ouf !

Il m'ouvre la portière de sa petite citadine. Je m'y installe en faisant bien attention à ne pas montrer ma petite culotte. Oui ! Je porte des culottes, les strings je n'aime pas ça, je trouve que c'est inconfortable.

Il referme délicatement l'issue de sortie et vient s'installer côté conducteur en me reluquant de son beau regard. Les traits de sa figure s'illuminent. Cela est beau à voir.

Je reste éblouie un instant par la couleur de ses merveilleux beaux yeux, d'un vert si intense.




Publié le samedi 24 février 2024

J'espère que ce début de chapitre vous a plu ? 

On se retrouve demain pour la suite de ce chapitre. 

PS : J'ai enfin terminé la réécriture de ce tome, cela veut dire plus de publications. J'espère que cette version vous plaira. Bonne lecture ! 

N'oubliez pas de me laisser un petit commentaire pour m'informer de votre ressenti. Comment m'améliorer sinon ? Merci d'avance. 

L'appart du Troisième (nouvelle version)On viuen les histories. Descobreix ara