Chapitre 13 Luisa 1/2

183 29 10
                                    

— Et vous pariez quoi ? lui demandé-je en entrant dans son jeu.

Pourtant je ne suis pas du tout intéressée par son stupide pari. J'ai bien mieux à faire de mon temps que de me bagarrer avec un mec qui ne se souci que de sa propre personne. Je suis curieuse, voilà tout !

Tout d'un coup, je le sens mal à l'aise avec tout cela. Il passe sa main droite dans ses cheveux et son visage se crispe. Il pensait sûrement que je n'allais pas relever le défi. C'est une surprise pour lui.

— Dites moi ce que vous voulez ? Je ferais de même, finit-il par s'exprimer un tantinet inquiet.

Ce que je veux ? C'est bien plus compliqué à définir que le sien. Que pourrait-il m'apporter ?

Mais, pourquoi, je réfléchis à tout ça ? Je suis idiote ou quoi ? Je n'ai pas envie de me lancer dans ce défi ridicule.

Ne rentre pas dans son jeu ! me souffle mon esprit. Il s'amuse avec toi.

Il me prend pour son jouet. Je ne peux pas lui donner satisfaction.

Il n'a incontestablement rien d'autre à faire que de m'embêter ? Qu'il aille voir ailleurs si j'y suis !

— Alors ? On ne va pas y passer la journée ? me pousse t-il à prendre une décision dans la seconde.

Mes nerfs à vif, je ne parviens plus à réfléchir correctement et son empressement me déstabilise.

— Je vois, vous jouez les gros durs, mais en réalité vous êtes une chose toute fragile, m'expose t-il sa conclusion me concernant. Inutile, vous savez que vous n'avez aucune chance contre moi. Je vous comprends !

Je ne suis pas une personne délicate. Je suis bien plus forte qu'il ne le croit. Et je compte bien lui prouver.

Ni une ni deux, je me lève et m'approche de lui. Puis, sans prendre le temps de refléter sur le sujet, je débite ce qui me passe par la tête, tout en le pointant du doigt :

— Je veux, si je gagne, que vous arrêtiez de vous prendre pour le centre du monde, que vous vous excusiez, que vous soyez plus gentil, même très gentil avec moi, ainsi qu'avec votre entourage. Puis, pour montrer votre bonne foi, vous viendrez me faire à manger dans mon appartement tous les vendredis soirs,...

Complètement nu, me souffle mon affreuse conscience.

— ...jusqu'à la fin de l'année, et pour finir, vous m'apprendrez à faire ce délicieux gâteau au chocolat qui est une tuerie.

Oh ! Non ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je viens de réaliser que je suis tombée dans son piège. Une terrible erreur que je risque de regretter ! Rien qu'en voyant sa tête de déterré, je suis morte de peur. Un énorme quiproquo ! Je ne veux pas participer à son jeu débile. C'est insensé ! Comment j'ai pu me laisser embobiner de la sorte ?

Attendez ! Il y a forcement, encore, une petite chance pour que tout ce bourbier ne voie pas le jour ? Il peut refuser ? Il le faut !

— Ok ! entends-je malgré moi.

— Vous êtes sérieux ? dis-je dépitée, mais surtout pour être certaine que ce ne soit pas mon esprit qui me joue des tours.

— Oui, très sérieux, affirme t-il enjoué.

Comment fait-il pour passer d'un état blafard à celui de satisfait en moins d'une seconde ?

Je pensais qu'il allait me traiter de folle, que c'était hors de question, mais non. Et tous mes espoirs partent en fumée quand il prononce ces mots à quelques centimètres à peine de mon oreille :

L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now