Chapitre 38 Fabio 2/2

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J'entends la porte de la pâtisserie claquer et je me précipite pour voir si c'est Luisa qui est sortie. Bingo !

Je ne supporte pas de savoir qu'elle est sur le point de faire une grosse erreur.

Je la rattrape sur le palier, je veux avoir une petite discussion au sujet de son idée absurde de faire un régime. Elle ne va tout de même pas faire comme ma sœur. Je ne veux pas qu'elle meure ! Et surtout pas à cause d'une satanée diète, qui ne lui apportera rien, à part des frustrations.

Je ne peux pas enlever de mon esprit que c'est ce type de pensée farfelue qui a conduit Joana, là, où elle est.

Quitte à me la mettre à dos pour toujours, je veux qu'elle sache ce que je pense de la sottise qu'elle s'apprête à faire.

Elle est surprise de me voir et reste sans bouger jusqu'à ce que je dégaine :

— Tu es une idiote ! vais-je droit au but.

Je veux qu'elle comprenne, qu'elle n'a nullement besoin de perdre du poids. Je ne prends donc pas de pincettes.

— Et pourquoi ça ? Pour avoir succombé cinq secondes à ton charme ? me demande t-elle exaspérée par ma conduite immature.

Elle croit m'atteindre avec sa réflexion à deux balles, mais ça ne fonctionne pas. Je reste focus sur ce qui m'amène ici.

— Tu es très bien comme tu es ! Inutile de t'infliger un régime, la complimenté-je, à ma façon je l'admets.

Ce qui aurait dû la rassurer, mais non ! Elle est encore plus remontée contre moi. Je crois que je n'arriverai jamais à la comprendre. Cette fille est bien trop compliquée pour moi.

— Dit l'homme qui n'a pas voulu de moi ! réplique t-elle furieuse.

Alors, c'est ça le problème, elle est frustrée par ce qui s'est passée entre nous l'autre jour. Pourtant, c'est pour elle, que je me suis arrêté à temps. Ça aurait été bien pire si nous l'avions fait. Elle m'aurait haï toute ma vie et n'aurait jamais pu me pardonner.

Je regrette que ce petit incident l'ait conduite à envisager cette stupidité de perdre quelques kilos.

— Ça n'aurait pas été une bonne idée, toi et moi ! finis-je par lui avouer. Dans d'autres circonstances...

Je stoppe mes propos de peur d'en dire trop. Je ne veux pas rentrer dans des explications. C'est mieux comme ça ! Il faut absolument que je fasse abstraction de cette attirance, que j'éprouve envers elle. C'est ma seule sortie de secours.

— Alors ce ne sont pas mes bourrelets disgracieux qui t'ont fait fuir ?

— Pas du tout ! Je te le répète, tu es très bien comme tu es. Ignores ceux qui te disent l'inverse, ce sont des abrutis.

Elle sourit enfin. Mon dieu ! Qu'elle est belle !

Je voudrais l'attirer à moi, et l'embrasser à plus avoir de souffle que le sien en moi.

— Je ne vais pas faire de régime, seulement faire plus attention aux cochonneries que j'avale... essaye t-elle de me rassurer ce qui met fin à mon débit d'hormones, car je ne crois pas un mot de ce qu'elle me dit.

Elles commencent toujours par éliminer un produit, puis deux, puis trois... et elles finissent par bannir tout ce qui donne plaisir à manger. Je refuse que Luisa en arrive à cette extrémité. Donc, je contre-attaque, advienne que pourra.

— Mes gâteaux ne sont pas des cochonneries ! pesté-je contre elle.

— Je ne dirais jamais une telle chose de tes pâtisseries, mais il faut que j'en limite la consommation, c'est tout ! Mon organisme m'en remerciera.

L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now