Chapitre 33 Luisa 1/3

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— Oui ! J'arrive ! dis-je en me levant pour aller ouvrir la porte.

Cela fait plus de vingt-quatre heures, que je n'ai pas quitté mon canapé. Et quarante-huit que je ne suis pas sortie. Il faut dire que je suis vidée et en colère contre Fabio pour son comportement désinvolte de l'autre jour.

Qui se permet de se moquer de la vie d'autrui ? Seul un gars qui n'a pas de cœur.

Mon voisin est de ceux là. C'est un insensible ! Il est totalement indifférent aux autres. Tout ce qui compte pour lui, c'est sa personne. Plus égocentrique, ça n'existe pas ! Je plains ses amis, si tant est qu'il en est. Car avec son caractère de cochon mal luné, son narcissisme exacerbé et son allure de bad boy, qui peut le supporter ? En tout cas pas moi. C'est une certitude !

Alors pourquoi, depuis que je l'ai mis à la porte de chez moi, je sens comme un vide au plus profond de mon être ?

Je ne parviens pas à définir cette sensation étrange, ce que je ressens. Une énorme cavité s'est créée au niveau de ma poitrine et en même temps j'ai l'impression que mes poumons sont comprimés. Je ne sais pas comment l'expliquer clairement. Sûrement dû au fait que je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.

Et cela ne s'est pas arrangé lorsque j'ai voulu mettre par écrit tout ce qui me contrariait. Habituellement, je suis douée pour exprimer mes sentiments et mes douleurs sur papier. Mais aujourd'hui, tout semble me filer entre les doigts. L'unique phrase a en être sortie est la suivante : J'ai l'impression d'être dans le jardin d'Éden auquel je tente d'échapper coûte que coûte.

Qu'est-ce que j'ai voulu dire par ces mots ? Aucune idée. A croire qu'ils ont jailli de nulle part. Pourtant, ils ne se sont pas notés sur cette feuille, tout seuls.

Cela fait plus de trois heures que je cogite dessus. J'ai fini par rayer cette phrase une multitude de fois tellement elle m'insupportait, avant de la réécrire. Et depuis, elle ne quitte plus mon esprit. Je la récite tel un mantra.

Ce mec va me rendre dingue !

Un jour, je suis subjuguée par ses attentions, puis le lendemain je suis blessée par ses réactions inappropriées. Il me fait tourner en bourrique. Si ça continue, il va falloir m'enfermer dans un asile.

Je ne sais plus quoi penser de tout cette histoire.

J'ouvre enfin cette maudite porte qui me sépare de la vie et découvre un Avo pas très content. Il est tout rouge, le pauvre.

— Je croyais que tu étais partie sans même me dire au revoir... Je me suis fait un sang d'encre ! Ne me laisse pas sans nouvelle, tu m'entends ? débite t-il à toute allure en me pointant du doigt.

Chagrinée par la peur que je lui ai causée, je le prends dans mes bras et le serre très fort contre moi. Je n'ai jamais voulu le tourmenter.

— Je suis désolée, m'excusé-je sans pour autant le lâcher.

Je reste collée à lui, ma tête posée sur son épaule. Je m'en veux terriblement. Mes yeux, quant à eux, expriment mes émotions, mon désarroi, ma peine.

— Allons ! Tout va bien !? C'est tout ce qui compte, ma jolie, essaye-t-il de me rassurer tout en me caressant les cheveux à présent.

Ce geste anodin, me rappelle ma maman qui ne cesse de me manquer chaque jour davantage. Et sans que je le sente venir, mes yeux se mettent à pleurer de plus belle.

Au lieu que ça soit moi qui réconforte Avo, c'est lui qui a la difficile tâche de me remettre sur les rails. Qu'est-ce que je ferais sans ce grand bonhomme à mes côtés ?

Il prend toujours plusieurs minutes de son temps pour veiller sur moi, et surtout faire en sorte que je retrouve le sourire.

Après de longues minutes sur le pas de ma porte à sécher mes larmes, je l'invite à entrer.

Pour le césar de la meilleure hôte, je peux toujours courir.

Il s'installe sur mon canapé et se relève pour quitter son manteau que je dépose dans le vestibule.

— Vous voulez boire quelque chose ? lui proposé-je afin de me rattraper en tant qu'hôtesse des lieux.

Il est hors de question qu'il est une mauvaise opinion de moi à ce sujet. Je suis loin d'être une bonne cuisinière mais je refuse qu'on me voie comme une personne qui reçoit mal ses invités.

— La même chose que toi, me précise t-il en regardant ma tasse de caféine posée près de mon ordinateur.

J'ai tenté, sans succès, de terminer mon roman. Mon esprit est bien trop encombrer pour trouver une fin à mon histoire. Elle devra attendre patiemment que je récupère mes facultés. Hors, là, tout n'est que chamboulement dans ma tête. Bref ! Je dois me concentrer sur mon convive.

Je me dirige donc vers la cuisine quand Avo me demande :

— Tu t'es remise à l'écriture ?

Je savais bien qu'il fallait que j'éteigne cette machine infernale qui ne cesse de me répéter que je n'accomplirai jamais ce livre jusqu'au bout. 





Publié le vendredi 5 janvier 2024

Une conversation avec Avo qui risque de durer... Et peut-être quelques révélations à suivre...

Soyez au rendez-vous ! 

A demain pour la suite de ce chapitre. 


Et comme c'est le début de l'année, je tiens à vous souhaiter Une bonne et heureuse année. Qu'elle soit riche en amour, en santé, en chance et en petits bonheurs quotidiens. 

BONNE ANNEE ! 


L'appart du Troisième (nouvelle version)Where stories live. Discover now