Chapitre 39 Luisa 2/3

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Il m'emmène sur une esplanade que je ne connaissais pas et dont la vue est imprenable. C'est magnifique !

Nous restons pendant de grandes minutes à admirer ce beau paysage sans dire un mot, puis il rompt le silence pour m'énoncer les différents quartiers que l'on peut voir et je suis subjuguée par ses connaissances. Il ferait un excellent guide touristique.

Avant de quitter ce bel endroit, il m'avoue :

— Je meurs de faim ! Si on allait déjeuner ?

— Avec grand plaisir ! Moi aussi, je commence à avoir un petit creux.

A vrai dire, je meurs de faim, je n'ai presque rien avalé ce matin tellement j'étais nerveuse à l'idée de passer la journée avec lui. Ce n'est pas n'importe qui. Il était l'ami de mon voisin pour qui je ressens une forte attirance et bien plus comme vous le savez.

Je tente de m'enlever de la tête cette petite donnée qui me met un peu mal à l'aise, afin que je puisse me concentrer sur cette belle journée qui s'annonce, en splendide compagnie.

Le restaurant se trouve à quelques mètres de l'esplanade. C'est un lieu très moderne. Le sol est en béton brut et le plafond d'un blanc immaculé. La grande pièce est composée de deux énormes baies vitrées chacune sur un pan de mur qui nous offrent une vue vertigineuse. On ne voit que ça ! Ce grand plateau donne à la plupart des tablées une intimité qui est très appréciable.

De notre table, on peut contempler un autre panorama de la plus grande métropole portugaise, une ouverture sur les toits de la ville. Et au loin, même très, très au fond, je pense qu'on a la possibilité de discerner les vagues, je crois, ou c'est peut-être le Tage... En tout cas, c'est splendide ! Une très jolie localité ! Cette agglomération n'a rien à envier aux autres grandes capitales européennes selon moi. Je suis charmée !

— C'est l'océan qu'on aperçoit ? demandé-je confirmation à Manu.

Lui, qui est incollable sur tout ce qui touche de près ou de loin à cette ville.

— Non, le Tage ! Il va se jeter dans l'océan atlantique un peu plus à l'est, m'explique t-il tout en me montrant du doigt la direction, car bien évidement je regardais à l'opposé.

Lorsque le serveur revient avec notre commande, Manu était en train de me demander des nouvelles de mon nouveau roman, si enfin j'avais trouvé l'inspiration.

— J'ai envoyé hier matin un premier jet à mon agent et amie pour qu'elle me dise ce qu'elle en pense, lui révélé-je.

C'est l'histoire sur Fabio. Du moins, l'aventure que je vis grâce à lui dans ce si beau pays. J'y ai mis mes tripes et tout ce que j'avais sur le cœur.

Je suis parvenue à conclure ce roman, à ma dernière relecture, c'était devenu une évidence, celle que je ne voulais pas admettre. Mais quand je suis arrivée au bout de ce que j'avais écrit, je ne pouvais plus le nier. Et c'est ainsi que j'ai pu terminer mon livre.

Puis, pour ne plus ressasser ce que j'avais enfin admis, je l'ai transmis immédiatement à Stella, avant que l'envie de tout effacer ne me prenne. Mais je dois admettre que son silence m'inquiète à présent.

Il est certain que ce roman ne ressemble en aucun cas à ce que je réalisais jusqu'à maintenant. C'est plus du feel-good. Loin des romances et de l'autobiographie que j'ai écrits. Même si je témoigne de ma vie, elle n'est pas vraiment un exemple à suivre. Bref ! Je ne sais pas ce que va en penser mon agent et encore moins ma maison d'édition.

— Le verdict est tombé ?

Je souris en le voyant vraiment intéressé par ce que je fais, ce qui me va droit au cœur. Pourquoi son ex-ami n'est pas comme lui ?

— Je n'ai pas encore eu de ses nouvelles.

Il prend ma main gauche dans la sienne et m'annonce avec une certaine assurance :

— Elle va le faire. Et j'en suis sûr qu'elle va l'adorer.

Je pense que ma tête parle pour moi, sinon il ne se verrait pas dans la nécessité de me réconforter. C'est ainsi que je perçois ses mots et son toucher.

— J'aimerais être aussi confiante que toi.

— C'est simple ! Toujours rester positif. C'est le maître mot ! m'explique t-il.

— Pouvons-nous déjeuner ? demandé-je l'autorisation avant d'enfourcher ma premier cuillerée.

Je préfère ne pas m'éterniser sur ce sujet. Et en plus, mon plat m'appelle avec son odeur alléchante.

— Bon appétit ! acquiesce t-il.

Je me jette sur mon assiette de morue parfumée aux diverses épices alors que Manu lui, déguste des crustacés fraîchement cueillis ce matin à l'aube.

C'est un vrai délice.

Alors que nous attendons avec impatience qu'on nous serve nos desserts, mon téléphone se met à sonner dans mon sac. Je m'empresse de l'attraper pour l'éteindre quand je constate qui ose me déranger en plein milieu de mon déjeuner. C'est un appel de mon agent. Quelle coïncidence ! Je parlais d'elle, il n'y a même pas une heure. 




Publié le dimanche 25 février 2024

J'espère que cette sortie à deux vous plait ? On se retrouve dans une heure pour connaitre le verdict de Stella.

A tout de suite ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant