#BOSS | 01 ∞ REED

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REED 

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J'apprécie à sa juste valeur de me retrouver dans mon bureau après une semaine de déplacements qui m'ont mené tout d'abord en Inde en passant par l'Afrique du Sud avant de terminer au Brésil. De nouveaux contrats ont été signés, d'autres ont été réévalués pour que les marchandises des producteurs soient payées à leur juste valeur. Et qu'ils touchent un salaire qui leur permet de vivre dignement. J'y tiens.

Mon retour à Miami s'est fait au petit matin après plus de treize heures de vol. Juste le temps de faire un crochet par chez moi, de prendre une douche rapide, et me voilà à mon poste. Je tiens à mettre un point d'honneur à être le premier arrivé et le dernier à partir de mon entreprise.

Ma société... Qui l'aurait cru ?

Je bombe le torse, redresse mon menton fièrement. Tandis que je bois mon café face à la baie vitrée qui donne sur le parc de cette ville qui m'a vue naître, il y a de ça trente et un ans.

L'interphone sonne. Je romps avec ma contemplation.

— Oui, Stella ?

— Bonjour Monsieur Miller. Votre nouvelle assistante est arrivée.

Avec cette semaine de dingue, j'ai totalement oublié que la DRH a trouvé quelqu'un, qui d'après elle, correspond à mes attentes. Je relis en diagonale le mail qu'elle m'a envoyé hier avec les compétences qu'elle a retenues pour cette nouvelle recrue, pourvu qu'elle soit plus énergique et professionnelle que la dernière.

— Faites-la patienter cinq minutes. Offrez-lui un café avant qu'elle me rejoigne dans mon bureau.

Je parcours chacun des points forts de son CV. La présentation est claire, aérée et j'apprécie déjà la façon dont elle a ordonné le bref résumé de sa vie professionnelle. Comme à son habitude, la DRH a supprimé la partie où est renseigné tout le côté privé. Je n'ai donc aucune information sur son nom, son âge, l'endroit où elle habite. Madame Richford tient à ce que je me concentre juste sur les atouts de mes futurs employés.

— Excusez-moi, Monsieur. J'ai frappé, mais...

Ma nouvelle assistante s'arrête de parler. Je sais que je suis impressionnant derrière mon bureau. Toujours tiré à quatre épingles, je soigne mes tenues. Costard et cravate, c'est un minimum. Visiblement, je lui ai fait de l'effet ce qui s'applique à toutes les femmes que je rencontre.

J'appelle ça le magnétisme ! Et je n'en manque pas !

Pourtant même si la voix me paraît empruntée, j'aime bien les intonations chaleureuses, son élocution aisée me semble naturelle. Le son n'est ni trop aigu ni trop perçant pour mes tympans. Il n'y a rien de plus énervant qu'une nana qui parle avec un ton aussi haut perché que le mont Fujiyama.

C'est un bon point.

Je ferme les yeux et inspire fortement pour détecter son parfum. Au départ discret, il commence à se révéler en exhalant des notes florales, légèrement épicées. Mon appendice a l'air de l'apprécier et en reprend une bonne rasade.

Je relève doucement mon regard sur la personne, qui vient de rentrer dans mon espace sans que je la lui autorise. Ça commence bien ! Je vais devoir la recadrer aussitôt, car, même si la première impression est positive, je ne dois pas fléchir. Pas question qu'elle pense que l'on rentre dans mon antre comme dans un moulin.

Mes iris commencent leur inspection par une paire d'escarpins bleus électrique. Ce qui m'interroge. Au vu de son CV, j'aurais plutôt misé sur un classique noir. Ils sont assez hauts et révèlent de longues jambes fuselées recouvertes d'un voile transparent. Le premier tissu que je rencontre se situe au-dessus de son genou.

BAD BOY or BOSS | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant